Moins populaire en Europe que FIFA ou NBA2K, MLB: The Show (pour Major League Baseball) n’en est pas moins l’une des très grosses sorties saisonnières en termes de simulation sportive. Et l’itération de cette année pourrait bien faire date. Sony, qui développe le jeu via San Diego Studio, a en effet décidé cette année de faire figurer les Negro Leagues parmi les équipes représentées dans le jeu.
Les Negro Leagues étaient des ligues d’équipes professionnelles de baseball accueillant exclusivement des joueurs noirs. Ces derniers étaient en effet tout à fait légalement interdits de jouer pour les clubs de la Ligue Nationale. Une ségrégation impensable aujourd’hui, mais qui a duré de la fin des années 1860 à 1948, et qui prend fin avec l’arrivée de Jackie Robinson chez les Dodgers. Robinson sera d’ailleurs un individu clé du mouvement pour les droits civiques du milieu du XXe siècle aux États-Unis.
En décidant de mettre les Negro Leagues à l’affiche de son jeu, Sony rappelle aussi cette histoire douloureuse, voire l’apprend à toute une partie du public. Ramone Russel, en charge de la stratégie commerciale de MLB: The Show et à l’origine de l’arrivée des Negro Leagues dans le jeu, a donné une interview passionnante à GameIndustry.biz (à lire ici, en anglais), déroulant toutes les questions que les équipes se sont posées et toutes les difficultés auxquelles elles ont fait face.
Il explique ainsi que si les Negro Leagues apparaissent dans MLB: The Show 23, c’est aussi grâce aux avancées permises par les machines de nouvelle génération. Le public des matchs de baseball, contrairement aux équipes, n’était pas soumis à cette ségrégation, et il fallait que le jeu puisse rendre cet aspect de l’histoire. Il fallait donc des machines capables d’afficher suffisamment de détails dans les foules de spectateurs.
Car San Diego Studio semblent avoir voulu faire les choses bien, et sérieusement. Russel a bien conscience que cette histoire n’est pas fun à raconter ; dans le même temps, c’est d’un jeu dont il s’agit. « Dilemma », comme le chantait le rappeur Nelly (qui a failli devenir un joueur de base-ball pro, mais a dit non à deux équipes pour poursuivre dans la musique). Un triple problème, même, parce que l’histoire, si elle est dure à entendre et doit rester fun, doit aussi donner envie d’être écoutée :
« Donc ces vidéos doivent être courtes. Elles doivent aussi avoir une portée pédagogique. Elle doivent être informatives, et visuellement séduisantes. » – Ramone Russel, sur les pastilles racontant les Negro Leagues dans MLB: The Show 23 (traduit par la rédaction)
Qu’on soit amateur de baseball, de jeux de sport, ou pas, le processus de création, les questions que se sont posées les équipes sur la manière d’aborder le sujet, de l’intégrer au jeu, tout en prenant en compte la nature même de ce jeu sont passionnantes et nous montrent que définitivement, le jeu vidéo contemporain n’est plus seulement du jeu vidéo.
MLB: The Show 23 sera disponible dès le 28 mars sur toutes les machines actuelles, PlayStation 4 et 5, Xbox One et Series, PC, et même Nintendo Switch, et sera « day one » au catalogue du Game Pass. Et pour en apprendre un peu plus sur les Negro Leagues, on peut aussi vous conseiller le film 42, de Brian Helgeland, avec Chadwick Boseman et Harrison Ford.
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