En voilà une annonce qui fait du bruit dans le microcosme vidéoludique. Développé par Polaris Quest, filiale du géant Tencent, Light of Motiram risque de faire couler beaucoup d’encre, mais pas forcément pour les meilleures raisons. En effet, le titre se distingue, si l’on peut dire, par sa ressemblance très appuyée, à la limite du plagiat, avec la célèbre licence de Guerrilla Games, Horizon. D’ailleurs, les premières images auraient pu faire penser à une nouvelle aventure d’Aloy, voir à son pendant multijoueur dont on pressent une révélation dans les prochaines semaines.
Des questions s’étaient déjà posées sur la façon dont certains studios peuvent s’inspirer, voire piller, les univers créés par d’autres pour la sortie de Palworld, le « Pokemon-like » explorant le genre de la survie en multijoueur. Non sans mal, la pilule a tout de même fini par passer, aussi parce que la proposition ludique restait différente. Du moins, en apparence car la justice, saisie par Nintendo, statuera in fine si les limites entre inspirations et plagiats ont été franchies.
On peut toutefois se dire que, procès ou non, un précédent a eu lieu et que d’autres studios peuvent dorénavant tenter d’aller encore un peu plus loin dans la copie. Ainsi a donc pu être jugé comme (légalement) jouable de proposer finalement presque une copie carbone de l’univers post-postapocalyptique peuplé de dinosaures mécaniques et de ses tribus humaines. Car c’est ce qu’est au premier coup d’œil Light of Motiram.
Là où Light of Motiram se différencie cependant, c’est dans la formule qu’il proposera aux joueurs. Exit la grande aventure en solitaire à dézinguer des dino-robots, l’aventure se parcourra en multijoueur (coopératif et compétitif) et assoira son socle ludique sur la survie, avec collecte de ressources et création d’abris notamment. Les créatures mécaniques seront finalement des pourvoyeurs de ressources afin d’améliorer, par exemple, ses équipements et habitations.
Et puis, il sera aussi possible de chevaucher certaines machines, afin de se déplacer plus rapidement par exemple, mais également combattre de gigantesques créatures au sommer de la chaine alimentaire mécanique. Bon, c’est vrai que le pitch esquissé reste, même dans un autre genre, très proche d’Horizon. Oui mais là, on pourra le faire jusqu’à dix joueurs en simultanée et gratuitement, le jeu étant prévu pour être en free-to-play, ce qui change tout… ou pas.
Car au-delà du fait que Polaris Quest ait éventuellement damé le pion à PlayStation pour l’expérience multijoueur dans ce type d’univers et qui, on peut l’imaginer, pourrait très certainement s’orienter dans cette direction, on peut se questionner sur le pendant que prend, petit à petit, le jeu vidéo. Évidemment, singer son voisin n’est pas nouveau, des copies de copies de Pacman, Bomberman et tant d’autres ayant pullulés dans les années 80 par exemple, mais cela n’a pas été aussi flagrant depuis des années (sur console du moins, le monde du mobile étant déjà conquis par les contrefacteurs).
D’autant qu’en quelques mois, c’est déjà au moins le troisième cas aussi médiatique à apparaitre. Souvenez-vous de The Last Hope, le « jeu-arnaque » copiant l’imagerie de The Last of Us disponible pendant quelques jours sur l’e-shop de la Nintendo Switch l’an passé. Sauf qu’on atteint là une nouvelle étape dans la contrefaçon, avec des titres qui flirtent avec la légalité pour occuper un terrain et, indirectement, tromper les joueurs s’attendant à jouer à l’original, et non sa copie. D’autant qu’à l’aube de l’avènement des Intelligences Artificielles, il sera, pour les individus les moins scrupuleux, de plus en plus aisé de copier à l’envie toutes les licences à succès.
Il y a maintenant fort à parier que PlayStation réagisse dans les prochains jours et dégaine son armée d’avocats afin de statuer sur les poursuites judiciaires à engager contre Polaris Quest (et par extension Tencent, propriétaire du studio). Au moins, Light of Motiram ne devrait pas faire l’affront supplémentaire de sortir sur la console de SONY, celui-ci n’étant annoncé que sur Steam pour une période encore inconnue. Du moins, pour le moment…
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