Coup dur pour le public international de la LPL, ligue chinoise de League of Legends : Riot annonce arrêter la diffusion de la ligue à l’international. Désormais, la seule solution sera de suivre des streamers ayant reçu une autorisation. C’est la seule des quatre ligues majeures qui ne bénéficiera pas d’une diffusion officielle. Alors que les chiffres de l’esport n’ont jamais été aussi haut, c’est une décision qui inquiète pour l’avenir des ligues chinoise et internationale.
Lorsqu’on regarde les chiffres, l’esport League of Legends ne s’est jamais aussi bien porté. Avec plus de 6,9 millions de spectateurs lors de la finale des championnats du monde 2024, c’est un record qui place League of Legends loin devant les deux autres jeux les plus regardés cette année, Bang Bang (4 millions) et Counter Strike (2 millions).
Cette croissance ne provient pas seulement du travail de Riot : les accréditations de co-stream, qui permettent à des streamers comme Kameto et Caedrel de diffuser les matchs, participent grandement à grossir les chiffres. En se détachant des diffusions et commentateurs officiels, les streamers offrent une visibilité de l’esport League of Legends à un public nouveau.
Cependant, d’après les analystes, c’est une épée à double tranchant. Depuis quelques années, les équipes de Riot ont été forcées de se rendre compte d’une chose : l’esport n’est peu ou pas rentable. Afin d’essayer de limiter la casse, Riot réduit les coûts à coups de licenciements.
Ainsi, alors que l’arrivée de ces co-streams permettent de gonfler les chiffres en fidélisant les publics des streamers concernés, le produit en lui-même, les différentes ligues professionnelles, perdent en qualité de production. Le public d’origine, fortement investi, se désintéresse progressivement. Un désintérêt qui n’alarme pas Riot, puisque les co-streams permettent de cacher la perte d’audience-noyau.
L’année dernière, c’était une partie des producteurs de la ligue européenne qui en avaient fait les frais, cette année, il semblerait que ce soit la LPL, ligue chinoise, probablement la ligue la plus performante derrière la Corée du Sud en niveau de jeu. La décision prise par Riot est bien plus radicale que pour l’Europe. Désormais, la diffusion de cette ligue en dehors de la Chine sera faite selon le bon vouloir de divers streamers.
C’est un énorme coup, dont les répercussions risquent d’être problématiques à terme. Déjà, depuis plusieurs mois, des bruits de couloirs couraient : la LPL est à sec. Les équipes n’auraient plus suffisamment d’argent pour sécuriser de bons joueurs et en former de nouveaux. Le premier accusé de cette situation ? Riot, qui ne mettrait pas assez en valeur la ligue chinoise par rapport aux autres trois ligues majeures.
Difficile pour les joueurs et équipes d’être reconnus ailleurs que sur la scène des championnats internationaux où, par logique de supporterisme, beaucoup de choses sont déjà décidées. En découle une difficulté à se trouver des sponsors ou développer ses propres moyens de revenus alternatifs.
Dans ce contexte, les analystes craignent un déclin de la ligue chinoise : sans budget, maintenant, avec moins de soutien de la part de Riot qu’auparavant, il risque de devenir impossible d’entraîner de jeunes talents locaux. Un constat douloureux alors que pour la première fois, une équipe avec cinq joueurs chinois se retrouvait en finale du championnat du monde cette année.
Si un tel déclin se confirme, c’est tout l’écosystème esport League of Legends qui pourrait en souffrir : la LPL est bien la seule ligue actuellement capable de sérieusement concurrencer la Corée du Sud lors des compétitions internationales, bien plus regardées que les ligues locales. L’Europe (LEC) et la ligue américaine (désormais LTA) peinent à rivaliser avec ces deux régions, la faute à un système académique qui n’est pas assez développé et des joueurs stars qui commencent à fatiguer.
Le risque, à terme, est de voir une domination totale de la Corée du Sud sur le jeu. A vouloir faire des petites économies à court terme, la LPL étant déjà la ligue majeure recevant le moins d’attention, Riot risque d’appauvrir la compétition et, à terme, l’intérêt-même du produit. Quel intérêt de regarder une compétition si le résultat est toujours évident ?
Riot Games est à la croisée des chemins, devant répondre à un paradoxe complexe. L’esport est un produit extrêmement couteux, les rentrées d’argents des seuls sponsors et autres publicités ne suffisent pas à le rendre pérenne. La LPL est victime de cette situation, et d’autres problèmes apparaitront tant que Riot ne réussira pas à résoudre cette équation.
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