Alors que le championnat du monde bat son plein en Chine, les organisateurs des différentes ligues se penchent déjà sur le format de l’an prochain. Pour ce qui est du LEC, notre ligue majeure européenne, il a enfin été officialisé, après plusieurs fuites et interviews.
Ce sera encore une année découpée en trois tournois régionaux. Cependant, cette année, le segment d’hiver laissera place à un nouveau tournoi : le LEC Versus. Ce tournoi engagera douze équipes, les dix équipes titulaires de la ligue et deux équipes invitées de ligues mineures dans la région européenne, sera disputé d’abord sur une saison régulière en rencontres uniques, puis en play-offs plus classiques en BO3 et BO5. Il donnera accès au First Stand, première compétition internationale de l’année, à l’équipe qui le remportera.
Par la suite, l’année sera bien plus classique, avec des segments de printemps et d’hiver partageant le même format, des rencontre en BO3 puis des play-offs en BO5. Les organisateurs promettent donc un format avec beaucoup plus de régularité, qui prend en compte les critiques essuyées par la saison 2025, dont le segment d’été était trop décousu.
Un problème de public au LEC ?
Malgré un format qui améliorera sans aucun doute largement l’expérience de la compétition, du côté joueur comme public, ce format est, depuis les premières fuites, largement critiqué, que ce soit par le public ou une partie des gérants de structures impliquées dans la ligue. La faute, en priorité, à ce LEC Versus, qui a largement éclipsé toutes les autres annonces.
Cela fait plusieurs années que les responsables du LEC doivent faire fonctionner la ligue avec deux gros problèmes : d’une part, le calendrier doit accommoder entre trois et quatre tournois internationaux. D’autre part, la ligue peine à attirer un public constant. Si, pour le premier problème, il semblerait qu’une solution viable ait été trouvée, à voir ce que cela donnera dans les faits, pour le second, Maximilian Peter Schmidt, directeur de la ligue, peine à corriger le tir.
Cette fois-ci, les organisateurs mettent leur foi dans la force d’attraction d’un steamer, Caedrel, de très loin la figure la plus influente autour du jeu en Europe. Derrière ce format « mêlant circuit mineur et majeur » se trouve la volonté à peine voilée de faire participer Los Ratones, l’équipe créée par Caedrel, qui a tout raflé à son échelle depuis le début de l’année, et permet à sa ligue mineure d’atteindre des records d’audience.
Le problème, c’est que normalement, n’entre pas en LEC qui veut. Depuis 2019, le LEC est une ligue fermée, c’est-à-dire que les dix équipes participant à la compétition ont payé une place particulièrement onéreuse (on parle de dizaines de millions d’euros). En échange de ce prix, les équipes reçoivent la possibilité d’accéder au sésame suprême de League of Legends, les compétitions internationales majeures, le First Stand, le MSI et le Championnat du Monde.
C’est un système largement décrié, mais qui conditionne forcément le fonctionnement de toutes les structures ayant fait l’investissement pour se retrouver dans cette ligue. Le LEC Versus a beaucoup de soucis, ne serait-ce que logistiques, mais fondamentalement, ce qui lui est reproché n’est pas tant lié aux équipes qu’il va promouvoir en LEC le temps d’un tournoi, que dans le concept-même.
Sortir des ligues fermées, mais avec un modèle équitable : l’exemple du LCS
C’est une situation d’autant plus frustrante qu’en regardant au-delà de l’océan atlantique, on peut voir que le LCS, la ligue majeure américaine, revient elle aussi sur les ligues fermées. Cependant, la manière de faire est déjà plus équitable. Plutôt que de simplement ramener des équipes des ligues inférieures, Riot met en place des « places partenaires » : le studio a racheté des places à des équipes souhaitant se retirer, et les distribue à des équipes. C’est notamment le cas de Sentinels, une structure historique de l’environnement esport américain.

Si la situation de la ligue reste inégale, puisque certaines équipes ont payé et d’autres non, c’est un modèle qui est bien plus stable. On peut imaginer que l’objectif, à terme, serait de revenir entièrement sur le modèle de ligue fermée, avec un rachat progressif des places en LCS. Là où, pour ce qui est de l’europe, le LEC Versus laisse la ligue dans un entre-deux qui n’est pas satisfaisant, et qui semble largement hypocrite, puisque Riot n’a pas mentionné la question des ligues fermées dans ce contexte.
Il reste dommage que les qualités de ce format annuel se retrouvent camouflées par cette première partie de l’année aux problèmes importants. Plus inquiétant encore demeure l’indécision des organisateurs du LEC, qui, après une année 2025 en dents de scie, au cours de laquelle les formats avaient changé à plusieurs reprises, disent encore une fois que le format de l’année prochaine pourrait changer… Un manque de professionnalisme qui, à notre sens, devrait bien plus inquiéter que n’importe quel format.

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