Le développement du projet multijoueur autour de The Last of Us ne se passe pas aussi bien que Naughty Dog le souhaiterait. Selon Bloomberg, ce serait un rapport de la part de Bungie (Destiny) qui serait à l’origine de la restructuration du projet. Ce rapport entre dans la stratégie actuelle de Sony, qui profite de l’acquisition de Bungie pour évaluer tous les projets de jeux à service des studios PlayStation. Bien que le projet ne soit pas abandonné, Naughty Dog a confirmé un peu plus tôt que le développement du jeu multijoueur prendrait plus de temps que prévu.
« Nous sommes incroyablement fiers de ce que nous avons produit pour l’instant, mais, alors que le développement avance, nous avons réalisé qu’il serait mieux pour le jeu est que nous lui accordions plus de temps. »
Si de nombreuses spéculations circulent au sujet de licenciements liés à ce projet, pour l’instant, les développeurs auraient surtout été affectés à d’autres projets de PlayStation, qui ne manquent pas. Le même communiqué mentionne notamment les projets de jeux solo du studio, qui ne sont pas à l’abandon, malgré la volonté de mettre en avant les jeux à service.
Une volonté qui ne semble pas vraiment payer pour l’instant. Si Jim Ryan réaffirmait la volonté des studios PlayStation de proposer douze nouveaux jeux à service d’ici la fin de l’année fiscale 2026 au cours d’une conférence en ligne, en réalité, les retours actuels ne présagent rien de bon sur ce plan-là. Déjà plus tôt ce mois-ci, c’était le projet de Deviation Games qui avait fait la une, au sujet de son avenir incertain suite à un licenciement de masse dans le studio.
La situation autour du projet multijoueur de The last of Us est déjà bien plus claire que celle du jeu de Deviation Games : Sony, suite à l’examen de Bungie, revoit ses attentes à la baisse pour ce projet. Rien n’est décidé pour l’instant, alors que Sony définit à nouveau la direction dans laquelle il faudrait lancer le projet. Ce n’est pas une mauvaise chose en soi. Alors qu’actuellement, il semble de bon ton de sortir des jeux qui ne sont pas finis, pour s’excuser une fois les recettes empochées, choisir de retarder la sortie d’un titre pour s’assurer de sa qualité semble être une décision sage.
Une décision sage, mais qui place Sony dans une position embarrassante : cela fait quatre ans que le projet est attendu. Il avait même été promis par Neil Druckman, co-président de Naughty Dog, que la date de sortie du projet serait annoncée dans l’année. De plus, au vu de la popularité de la licence, exponentielle depuis la série de HBO, il est probable que Sony compte sur elle pour mener la charge de l’entreprise sur le domaine du jeu à service.
Cependant, ce n’est pas forcément surprenant que le jeu soit fragile. Après tout, il ne devait être, à l’origine, qu’un mode supplémentaire de The Last of Us Part II. Sony, en souhaitant augmenter l’échelle du projet, aura peut-être surestimé le potentiel d’un jeu entier reposant sur une aussi simple prémisse.
Cela démontre la bonne stratégie de Sony. Naughty Dog, ainsi que les autres studios engagés sur les prochains jeux à service de PlayStation, n’ont pas forcément l’expérience nécessaire pour s’assurer d’une sortie réussie. La relation entre Sony Interactive Entertainment et Bungie est symbiotique :
« Bien sûr, le travail sur des jeux à service requiert des compétences qui ne sont pas les mêmes que celles nécessaires pour des titres solo, portés par leur récit. […] Nous travaillons aussi avec Bungie sur un processus rigoureux de révision, que nous appliquons à chacun des douze titres à service que nous avons actuellement en production […]. »
Une stratégie qui se doit d’être efficacement pensée, au vu des investissements que requiert la direction prise par Sony. Les projets de jeux à service, d’ici 2026, devraient représenter 60% du budget alloué au développement de l’entreprise. Un choix risqué, quand on sait à quel point il est difficile de développer un jeu à service qui tienne la route sur le long terme. On comprend alors qu’il est important de laisser Sony cadrer au mieux le projet, quitte à attendre quelques années de plus : vaut mieux un jeu en retard et réussi plutôt qu’un énième encart d’excuses sur les réseaux sociaux !
Sony – Vague de licenciements chez Deviation Games
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