Le chocolat en a plein, du label « Commerce équitable » pour garantir un revenu « juste » aux producteurs, à celui qui promet une exploitation raisonnée des ressources naturelles. Le café et la banane en arborent aussi quelques-uns à peu près du même genre. Le textile, et notamment l’industrie de la fast fashion, se sont dotés que quelques étiquettes indiquant des actions dans le domaine environnemental (matières premières bio ou recyclées) ou social (non-recours au travail des enfants, efforts concentrés sur les conditions de travail…).
Le cinéma, lui, a signé une charte avec l’AHA (American Humane Association) pour bénéficier de l’apposition du petit texte « Aucun animal n’a été maltraité durant le tournage » en échange de conditions acceptables quant à la présence d’animaux sur les plateaux (même si l’AHA a pu être décriée). Quid pour le jeu vidéo ?
Certes, on a bien notre PEGI, mais celui-ci concerne le contenu des jeux, pas leurs conditions de développement. À la lumière de la récente affaire Bungie, qui n’est qu’un épisode supplémentaire dans l’interminable série de casse sociale qui s’est accélérée depuis deux ou trois ans, on se demande si à l’instar du chocolat, le jeu vidéo ne devrait pas posséder un label « Fair Dev’ », garantissant au consommateur des conditions sociales de production acceptables ?
Ne serait-il ainsi pas juste de pouvoir indiquer au consommateur les conditions qui ont permis le développement d’un jeu, afin que ce même consommateur puisse prendre de façon éclairée sa décision d’achat ?
N’est-on pas en droit, en tant que joueur, de pouvoir refuser de soutenir financièrement telle ou telle compagnie si l’on considère que ses valeurs sont trop éloignées des nôtres, ou si l’on estime que les actes d’un studio sont en contradictions totale avec la philosophie prônée par son jeu ? Quitte à assumer ses propres contradictions (on est bien sûr tous impatient de découvrir GTA6, même si dans le même temps on sait tous que son développement est très probablement assez loin d’être éthique) …
Il ne s’agit pas ici de Boycott, ou de sanctionner tel ou tel comportement, mais simplement d’indication, de transparence, quant aux conditions de productions. Libre aux joueurs ensuite de se référer ou non à cet éventuel label. Ce serait même une sorte de prime, de récompense, pour les jeux et les studios qui proposeraient des conditions de travail les plus proches de conditions idéales.
Les critères qui permettraient l’obtention de ce label restent à déterminer, mais on peut imaginer des items autour du respect du temps de travail et de l’équilibre vie professionnelle/personnelle, d’un taux minimal d’employés permanents ou d’un historique « éthique » des studios (typiquement, un critère qui aurait manqué à Bungie, par exemple, au vu des dernières révélations). Des évaluations qui seraient conduites par des instances indépendantes des studios et des grands groupes de l’industrie du jeu vidéo, évidemment.
Aucun projet de ce genre n’est, à notre connaissance dans les tuyaux. Mais quiconque voudrait s’en saisir…
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