KLab, studio spécialisé dans les jeux mobiles dérivés de licence, semble être en difficulté en ce moment : d’après un rapport de GameBiz, le studio est en train de pousser une centaine d’employés à la démission. Il s’agit d’environ un quart des employés à plein temps du studio qui sont concernés.
Principalement connu par chez nous pour Bleach: Brave Soul et Captain Tsubasa: Dream Team, il avait également à charge la plupart des jeux de la licence LoveLive, qui ont peu à peu été mis à l’arrêt. C’était peut-être plus un indice sur l’état du studio que sur l’état de la licence aux idols. Cela ferait en réalité trois années fiscales que le studio tourne à perte.
Déjà en février dernier, suite à une perte nette de 18,1 millions de dollars lors de l’année fiscale précédente, il avait fallu réduire les salaires des directeurs de 10% à 30% selon les rôles endossés dans le studio. Il semblerait cependant que ces mesures de réductions salariales soient insuffisantes pour sortir Klab de ses difficultés financières.
Des difficultés financières qui proviendraient d’un seul jeu, EA Sports FC Tactical, développé en collaboration avec Electronic Arts. Si Bleach et Captain Tsubasa restent des titres stables, la sortie globale du jeu de sport a été retardée suite à une sortie régionale décevante.
Une décision aux conséquences problématiques, puisque ces « propositions de démission » sont en réalité bien plus qu’un encouragement. Nous vous en parlions il y a quelques temps déjà, la loi japonaise est bien plus stricte, et ne permet pas de licencier en masse comme certains studios occidentaux peuvent faire.
Pour autant, rien n’empêche les ressources humaines de proposer à un certain nombre d’employés de démissionner contre une certaine somme d’argent. Les employés concernés ont jusqu’au 30 juin pour accepter l’offre du studio.
En prenant un peu de recul, il est clair que le marché du jeu mobile est mis à mal au Japon ces derniers temps, puisque Klab n’est pas le seul studio à devoir recourir à cette méthode. En juin 2024, le studio responsable de Final Fantasy Brave Exvius avait proposé à 11% de ses employés une démission volontaire suite à une perte de 38 millions de dollars sur son dernier projet.
Dans le même temps, l’un des ingénieurs du moteur Unity, Taishi Yamada avait estimé que de plus en plus de développeurs spécialisés dans le jeu mobile allaient se tourner vers le développement de jeu console et PC dans les années à venir.
J’ai parlé avec beaucoup d’entreprises de l’industrie cherchant à changer de domaine. D’abord, les jeux mobiles et gachas sont en déclin […]. Dans le même temps, un nombre significatif de studios spécialisés dans le gacha déploient leurs efforts dans les jeux consoles. […] Puisqu’un jeu console met en moyenne trois ans à être développé, on peut espérer que certains de ces jeux sortiront dès l’année prochaine. »
Si le mobile est devenu, avec le développement des smartphones, un support non négligeable, il ne faut pas oublier qu’il y a beaucoup d’appelés, peu d’élus, et des vainqueurs qui prennent beaucoup de place. Ces vainqueurs, ils ne sont majoritairement pas japonais. Pour ce qui est des jeux à gacha c’est avant tout Hoyoverse auquel on pense, avec Genshin Impact, qui a globalement influencé la manière de penser le genre.
Une tendance qui n’est pas prête de changer. Parmi les titres sérieux à venir dans les mois prochains, c’est surtout Arknight Endfield, développé par Hypergryph, lui aussi un studio chinois, qui attire l’oeil. Pour autant, cela ne veut pas dire que le mastodonte derrière la série des Honkai est prêt à bouger : beaucoup de licences ont espéré bousculer le classement, très peu ont réussi, et encore moins ont pu se maintenir.
Il est clair que l’âge d’or des jeux gacha à la Klab, qui se reposent sur des licences populaires, sous la forme de jeux de cartes glorifiés, est passé. Désormais, les jeux gacha veulent être en monde ouvert, sous la forme de RPG, avec leurs lots de qualités et de défauts. Ce qui est certain, c’est que ce sont des projets couteux, dont le développement est une réelle prise de risque pour un petit studio : il sera difficile de remonter la pente pour les studios japonais spécialisés dans le genre…
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