La guerre médiévale a déjà été explorée, la guerre contemporaine a déjà été explorée, alors pourquoi ne pas mixer les deux périodes et voir si le résultat obtenu tient la route mal pavée de l’Angleterre du XVe siècle ? C’est l’ambition un peu étrange, et particulièrement bien reçue, du studio Redemption Road avec Kingmaker, qui ne s’arrête d’ailleurs pas là. Le jeu n’est pas encore sorti qu’une adaptation en film serait déjà actée.
L’audace se double d’un pari fort risqué : adapter les jeux sur grand écran, qu’il s’agisse d’un film ou d’une série, ne mène qu’à une rare franche réussite, une salle des triomphes vide dans laquelle trônent Fallout et The Last of Us, ou à des désastres affligeants, un sanctuaire où une épitaphe peine à contenir un grand nombre de titres, mais retenons, à titre d’exemple, Borderlands, Hitman, Mortal Kombat et Halo.
Le studio Story Kitchen a récemment annoncé avoir conclu un partenariat avec Redemption Road pour porter Kingmakers en live-action. Il s’agit de l’entreprise derrière les adaptations de Tomb Raider et de Sonic.
Là où cette information surprend, c’est que l’on voit très bien où se situe le fun promis par Kingmakers avec un jeu vidéo. On s’imagine aisément dans cette situation incongrue où l’on abat un chevalier en armure avec une arme à feu moderne, où l’on frappe un régiment de lanciers avec un hélicoptère de combat, ou encore se frayer un chemin sur un champ de bataille médiévale avec un Humvee.
Une promesse qui fait écho à celle d’un Dead Rising ou d’un Earth Defense Force, dans d’autres contextes.
De fait, porter ce genre de projet, qui ne brille à priori pas par son scénario mais essentiellement par son gameplay, en film est plutôt surprenant et le risque de partir vers un nanar n’est pas minime.
Néanmoins, après avoir vu avec nos malheureux globes oculaires les récents naufrages de Halo et Borderlands, l’on se dit qu’après tout, pourquoi ne pas donner sa chance à une adaptation d’un jeu aux très modestes et sincères intentions ? Kingmakers pourrait être paradoxalement une bonne surprise dans un paysage d’adaptations qui nous ont habitué trop souvent à la déception.
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Lila