Joe Dever’s Lone Wolf est un jeu de rôle sorti à l’origine sur iOS et Android en 2013 et mettant en scène « Loup Solitaire« , ou « Lone Wolf« , le héros d’une série de livres sortis dans les années 80 et qui fait frémir les plus âgés des gamers tant ils nous rappellent les Livres dont vous êtes le Héros.
Dans cette saga, vous prenez le contrôle de ce dernier afin de le mener au travers d’une aventure qui se veut engageante à l’image de ses aventures sur papier. Le transfert sur support numérique s’est-il bien passé ? Est-ce une aventure dont vous serez le héros ?
Du sang et de l’encre
Joe Dever’s Lone Wolf vous met dans la peau du Lone Wolf, un noble propriétaire terrien du Sommerlund, un continent en proie aux ravages du conflit qui oppose le dieu des ténèbres à ceux de la lumière et de la lune. Unique rescapé d’un clan de moines Kaï, moines guerriers ayant hérité de la magie du dieu de la lumière, vous allez avoir à vous battre pour défendre les peuples qui habitent la région sous votre contrôle.
Le jeu annonce directement la couleur : vous êtes lancé directement dans cette aventure après avoir appris qu’un de vos villages pourrait avoir été attaqué par les Gloks, d’étranges créatures à mi-chemin entre les orques et les gobelins. Ceci dit en vrai, le jeu ne commence pas exactement comme ça. En effet, cette aventure se doit d’être la vôtre et ainsi, avant de commencer cette histoire, un set de différents choix vous est offert afin de personnaliser votre approche du jeu : directe ou réfléchie ? Avec telle ou telle compétence ? Tout ces choix sont cruciaux afin de personnaliser votre expérience et vous permettront de changer certains éléments clés de votre aventure.
En effet, le mot d’ordre de cette aventure est bien la liberté de choisir ! En plus de vous laisser choisir l’approche et les compétences qui vous accompagneront dans votre partie, à de nombreux moments dans le jeu des choix vous seront proposés. Et certains de ces choix pourront avoir un impact lourd sur la suite de vos pérégrinations, comme le choix d’un chemin pourra mener à la mort d’une personne, etc. Les compétences que vous avez sélectionnées vous aideront également face à certains obstacles à sortir de l’embarras comme la faculté de parler avec les animaux qui vous laissera libre de convaincre des animaux d’attaquer vos ennemis ou de vous montrer un chemin.
Une question d’exécution
Là où l’aventure semble riche, le jeu en revanche ne met pas réellement l’action en avant car oui, afin d’avancer, vous allez devoir lire et oui, vous allez même lire beaucoup ! L’aventure se présente, comme le justifie le livre qui vous attend sur l’écran titre, comme un roman. Vos péripéties sont présentées au travers de textes au sein d’un livre, livre que vous allez devoir lire pour comprendre vos engagements au sein de l’histoire et autant reconnaître tout de suite que ça ne plaira pas à tout le monde.
Abandonnez ici tout espoir de scènes d’action dantesques (en tout cas dans la trame scénaristique) puisqu’il y a au final très peu de cutscenes pour se rincer les yeux. Mais en revanche, ce que le jeu fait, il le fait très bien. L’écriture est fluide et plaisante et on ressent un réel effort d’adaptation. La langue française est traitée avec soin, tout comme l’aventure de votre héros. La lecture se fait sans peine et est accompagnée de petits dessins très élégants que vous retrouverez dans les quelques cinématiques qui introduisent les différents actes.
Cependant, on ne peut pas imaginer une aventure sans combat et là viennent les phases qui vous accrocheront le plus. Le combat se présente en trois dimensions comme un RPG au tour par tour. À garder à l’œil : Votre jauge de PV (pour la survie), votre jauge de MP (pour les techniques spéciales) et votre jauge d’endurance qui délimiteront vos actions. Votre tour en combat se présente comme une jauge qui se vide et se re-remplit, la phase de remplissage étant la fin de votre tour.
Chaque bouton est lié à une attaque et permet d’ouvrir une roue dans laquelle vous sélectionnez l’action voulue, comme lancer des couteaux ou frapper. Frapper et bloquer dépensent de l’endurance, une fois à court, vous ne pouvez plus agir donc également plus vous défendre quand le tour des adversaires viendra à moins de dépenser des PV. Certaines de vos actions ou celles de vos adversaires déclencheront des QTE, où vous devrez presser des touches pour infliger plus de dégâts ou esquiver des coups adverses. Les compétences que vous avez choisies en début de jeu peuvent également être utilisées en cours de combat pour prendre l’avantage en plus de donner une touche plus personnelle à vos combats.
Notez également que des QTE viendront également ponctuer les phases de lecture afin de vous garder éveillé et influeront sur votre progression, par exemple les scène de crochetage qui sont assez proches de celles que vous trouviez dans Skyrim.
Quelques points d’ombre à la lueur d’une bougie ?
Joe Dever’s Lone Wolf est vraiment très propre mais quelques défauts viennent ponctuer le titre. Si lire ne vous a pas jeté un froid, la prise en main à la manette a parfois des ratés dans les menus où le curseur disparaît totalement. Équiper un objet comme une potion dans votre inventaire d’accès rapide ne se fait pas facilement non plus (il faut d’ailleurs maintenir « A » pour le faire et ce n’est écrit nulle part). Enfin, la courbe de difficulté est ardue et il pourra vous arriver fréquemment de vous faire botter les fesses et ce, même face à des ennemis faibles. Seulement le châtiment n’est pas lourd puisqu’on vous propose de relancer le combat ou de revenir à un point de sauvegarde pour mieux vous préparer. Les sauvegardes automatiques sont d’ailleurs régulières mais rien n’indique qu’elles ont lieu.
Enfin, il est à déplorer que vu la nature du titre, la fonction tactile de la Switch ne soit pas utilisée tant elle serait une option évidente et bienvenue pour un jeu qui rend hommage aux livres, donc à la sensation de toucher.
Pour ceux qui ne sont pas effrayés par la lecture, Joe Dever’s Lone Wolf est un véritable plaisir et on se sent réellement impliqué par l’aventure qui est d’ailleurs réellement bien écrite. Vos choix façonnant votre aventure, on est réellement poussé par l’envie de découvrir la suite de nos péripéties dans le Sommerlund et même la manette une fois posée, on a hâte d’y revenir.
Joe Dever’s Lone Wolf est une très bonne échappatoire et ses petits défauts ne gâchent en rien le plaisir.