À la veille de sa retraite, Jim Ryan, Président de PlayStation, compte bien partir sur une victoire. C’est ainsi qu’il célèbre le succès de la dernière machine qu’il aura lancée, la PlayStation 5.
« Nous avons été tout à fait transparents et cohérents sur ce que doivent être pour nous de grandes consoles, de grandes expériences de jeu et des grands jeux . Et je dirais qu’en ce moment, on est au top. […] La PlayStation 5 est bien partie pour être le plus grand succès des consoles Sony, et ce sur différents axes. […] Le nombre de jeux que nous avons publiés jusque-là sur PS5 , à ce niveau du cycle de vie de la console, dépasse de loin tout ce que nous avons pu faire jusqu’ici. » – Jim Ryan, au micro du PlayStation Podcast, retranscrit par VGChartz.com et traduit par la rédaction.
La PS5 est un succès, c’est certain. On parle d’un parc installé qui serait le double de celui des Xbox Series. Cependant, avec le démarrage compliqué que la console a connu, et une ludothèque qui, il faut bien l’avouer, ne croule pas sous les exclus majeures et imparables, on a beaucoup de mal à croire que la console serait « en bonne voie » pour dépasser les records de la PS2. Rappelons-le, la console sortie à la fin de l’an 2000 a terminé sa carrière à 160 millions d’unités écoulées ; Jim Ryan évoque d’ailleurs lui-même ces chiffres lors de son intervention dans le PlayStation Podcast.
En 2005, cette même PS2 devenait la machine qui a atteint le plus rapidement les 100 millions d’unités vendues. La PS5 est sortie à l’hiver 2020 et a atteint, à Noël dernier, 50 millions d’unités vendues. On a aussi appris récemment que Sony avait dû revoir ses ambitions à la baisse, et que l’objectif des 25 millions de consoles écoulées pour la dernière année fiscale avait été revu à la baisse, à 21 millions. Des chiffres qui restent très bons, mais qui ne permettront pas de dépasser les records de la PS2.
Cependant, ce n’est pas exactement ce que Jim Ryan a déclaré. Celui-ci parle de « succès » sur « différents axes », pas de ventes. Peut-être la console dépasse-t-elle les PS2 et PS4 en termes de satisfaction clients, mesurée par des sondages internes ? Peut-être est-elle mieux perçue (plus facile à maîtriser…) par les développeurs ? Peut-être a-t-elle un taux de pénétration plus important sur des marchés habituellement plus réticents (selon des critères d’âges ou géographiques, par exemple…) ? On ne connaît rien des critères de mesure de ce « succès », ni des « différents axes » (« different vectors » en V.O.) qu’évoque Jim Ryan ; dans ces conditions, difficile de mettre sa parole en doute, mais difficile aussi de l’approuver.
De même quand il évoque le « nombre de jeux publiés jusque-là « sur PS5 comme dépassant « de loin tout ce que [Sony] a pu faire jusqu’ici ». Étrangement, cela ne correspond pas tout à fait à notre sentiment. Cependant, de quoi parle-t-il ? A-t-il en tête aussi les portages, les jeux rétro-compatibles, et même les titres « classiques » accessibles depuis le PS Plus ? Et quand bien même, sans ces derniers, on constate de toute façon une « fièvre » de la publication de jeux (plus de 15 000 nouveaux titres sur Steam l’an dernier !) dont PlayStation doit au moins en partie profiter. Mais on ne peut pas dire que les studios first party soient sur une dynamique record, niveau sorties.
Oui, Jim, trois fois oui, la PS5 est un énorme succès. Peut-être pas dans les proportions sous-entendues, cela dit. Néanmoins, il faut le reconnaître, la longue série de décisions questionnables depuis le lancement de la console (fermeture de l’emblématique Japan Studio, passage au « tout jeux-services », abandon du « tout jeux-services », abandon total du PSVR2 à quelques semaines de sa sortie…) n’aura pas du tout entamé la cote d’amour du grand public pour la marque. Mission accomplie, donc. Reste néanmoins maintenant à commencer à construire son éventuelle « légende ». Si Helldivers II a été le succès surprise dont avait tant besoin la console, ce ne sera probablement pas le jeu dont on se souviendra dans quinze ou vingt ans comme on se souvient de Wipeout sur la première PlayStation, ou de Shadow of the Colossus sur PS2.
Alors que Jim Ryan prend sa retraite, et en attendant une nomination à la tête de PlayStation, l’interim est assuré depuis hier par Hiroki Totoki, venu de la maison mère Sony, et pas forcément baigné par la culture gaming. Cependant, l’homme semble décidé à faire bouger les lignes, notamment en ce qui concerne les portages de jeux first party sur PC, qui représenteraient selon lui une opportunité de croissance. C’est justement aussi ce que déclarait Phil Spencer, boss de Xbox, il y a peu. Bientôt la guerre des consoles sur PC ?
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