Qui de nous n’a jamais rêvé, en parcourant les plaines d’Hyrule ou les terres magiques et inexplorées de nos RPG préférés, se retrouver dans ces mondes oniriques pour vivre les aventures de nos héros à l’écran ? En améliorant le sentiment d’immersion des productions vidéoludiques, les développeurs ont réussi au fil des ans à exacerber ce fantasme, pavant la voie pour un nouveau genre extrêmement populaire aujourd’hui : l’isekai.
L’isekai, littéralement « autre monde » en japonais, résume parfaitement son concept. Son postulat de base – une personne se retrouve propulsée dans un autre monde en variant à loisir les situations. Popularisé par l’animé Sword Art Online dans le début des années 2010, il est aujourd’hui le genre roi pour toute une industrie nipponne du divertissement. Il semble donc bien normal que les studios de jeux vidéo cherchent eux aussi à s’approprier ces codes et à surfer sur une vague qui semble n’avoir pour limites que l’imagination, avec notamment le Forspoken.
En effet, dans Forspoken, nous vivrons les aventures d’Alfre « Frey » Holland, une New-Yorkaise catapultée dans le monde fantastique et dangereux d’Athia. Pour l’aider à survivre dans ce nouvel univers, et éventuellement le sauver, nous serons dotés de compétences bien utiles. Car comme bien souvent dans les isekai, ce transfert implique de lourdes conséquences. Par chance, grâce à une intervention divine ou autre deus ex machina plus ou moins bien senti, des pouvoirs magiques sont généreusement octroyés au héros de l’aventure.
Isekai et jeu vidéo, une histoire d’amour en pointillés
Ce n’est toutefois pas la première fois que les studios tentent de prendre à bras le corps un tel concept, même s’il faut bien admettre que l’approche était moins directe que ce dont on a le droit aujourd’hui, et diffère finalement quelque peu de ce qu’est un isekai. On peut par exemple penser à la saga des Kingdom Hearts, avec déjà Square Enix aux commandes, dans lesquels Sora visite de nombreux autres mondes.
Dans le même ordre d’idée, Assassin’s Creed proposait également, avec son système d’animus, de faire plonger ses héros principaux dans un monde différent du nôtre, même s’il amusait plutôt avec les époques qu’avec d’autres dimensions. Comment aussi ne pas évoquer le cas de Ni No Kuni, avec notamment dans le second épisode le personnage de Roland qui arrive tout droit d’un autre monde et va accompagner le prince Evan dans la reconquête de son royaume.
La scène indépendante n’est pas en reste puisque l’on a pu voir récemment la sortie du très sympathique Lost Ruins, un mix entre metroidvania et souls-like, avec cette jeune fille qui se retrouve dans un donjon délabré sans aucun souvenir de son passé et doit trouver des moyens de survivre face à de multiples dangers. Unepic, sorti en 2011, tentait aussi l’expérience isekai, avec son héros qui, alors qu’il s’éclipse d’une partie de jeu de rôle sur table pour soulager un besoin naturel, se retrouve on ne sait trop comment propulsé dans un sinistre donjon.
Les valeurs sûres de l’isekai dans les mangas et les animes
Du côté des mangas (et par extension des animes), l’isekai n’est pas non plus si nouveau. Bien qu’il ait été très largement popularisé par Sword Art Online, en 1999 déjà, une licence partait de ce concept pour faire vivre à ses héros une aventure extraordinaire. Concurrent du rouleau compresseur Pokémon, Digimon mettait en scène sept enfants qui, après avoir ramassé de mystérieuses montres tombées du ciel, furent transportés dans un tout nouveau monde numérique avec pour mission de le sauver.
Aujourd’hui, nous sommes dans un âge d’or du manga et de l’anime, et donc par extension de l’isekai. Ainsi, avec les dizaines de nouvelles parutions mensuelles, chaque profil de lecteur pourra trouver chaussure à son pied. Pour les amateurs d’humour, KonoSuba semble être un choix parfait. Suite à son décès dans le monde réel, Kasuma Sato se voit offrir par une déesse la chance de se réincarner dans un autre monde, avec une grâce de son choix. Choix qui se porte sur Aqua, la déesse en question qui se révèlera être finalement plus un boulet qu’une réelle aide…
Plus atypique, nous ne saurions que trop vous conseiller de découvrir No Game No Life, une œuvre dans laquelle Shiro et Sora, deux stratèges légendaires du jeu vidéo du monde réel, se retrouvent transportés dans un autre monde où tout est régi par le jeu, depuis les rapports entre les populations jusqu’à la désignation même de son souverain. Et à ce compte-là, pourquoi ne pas conquérir le monde voire même défier les dieux ?
De nombreuses autres isekai gagnent aussi à être connus. Overlord et son héros prisonnier de son personnage de MMORPG squelettique aux pouvoirs incommensurables pour le monde dans lequel il se retrouve ; Re: Zero avec Subaru qui se retrouve avec le pouvoir de remonter le temps à chacun de ses décès, tous plus violents les uns que les autres ; La petite faiseuse de livres, et son héroïne passionnée de lecture qui fait tout pour se recréer une bibliothèque dans un monde où rien n’est vraiment prévu pour ; ou encore The Ride-on King où l’on suit Alexandre Ploutinov, président de la république de Prussie qui, suite à son décès, se retrouve dans un monde fantastique où il pourra faire montre de ses innombrables et improbables talents.
Et ces titres ne sont finalement que la partie émergée de l’iceberg. La déferlante de productions ne cesse de s’intensifier, et du côté du jeu vidéo, nous n’en sommes encore qu’à quelques balbutiements épars. Nul doute que si la mayonnaise Forspoken prend auprès du public, ce qui néanmoins, au vu de la hype actuelle, ne semble pas être le scénario le plus probable, on pourrait voir ici et là de nombreux autres acteurs majeurs se saisir de ce filon.
Test Forspoken – La folie des grandeurs par Square Enix
Nigma le Vagabond
Blue Protocol – Le jeu Sword Art Online que l’on n’attendait plus ?
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Test Digimon Survive – Petit monstre, tu n’es plus le champion
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