La Japan Exposition 2019 étant maintenant bouclée, il est temps pour la rédaction de charbonner, afin de coucher sur une feuille blanche les différentes interviews que nous avons effectuées lors du salon parisien. En cela, Square Enix nous a permis de rencontrer deux personnages du jeu vidéo japonais en les personnes de Kei Hirono et Hiroki Fujimoto.
Le premier est producteur de Final Fantasy Brave Exvius et le second producteur de la globale. Une rencontre riche en enseignement auprès de deux personnes intéressantes qui portent depuis trois ans maintenant sur leurs épaules le succès planétaire qu’est le jeu mobile Final Fantasy Brave Exvius.
- Bonjour et merci de nous recevoir. Vous êtes tous les deux des vétérans du jeu vidéo et avait travaillé sur de bons jeux avant Brave Exvius. Qu’est-ce qui vous a motivés à vous lancer dans l’aventure du jeu sur mobile ?
Kei Hirono : En ce qui me concerne, environ six mois après avoir rejoint Square Enix, j’ai commencé à travailler sur ce jeu mobile. Donc je ne me considère pas vraiment encore comme étant un vétéran. Il y a trois principales raisons qui m’ont poussé à travailler sur ce projet.
La première étant que je voulais créer quelque chose de nouveau en ne partant de rien. La seconde était mon désir de m’impliquer dans la saga Final Fantasy. Et la troisième, c’est que dans ma carrière passée je n’ai pas forcément énormément travaillé sur du jeu mobile, et j’ai vu ça comme un challenge intéressant. Ce sont donc les trois raisons principales qui m’ont poussé à travailler sur Final Fantasy Brave Exvius.
Hiroki Fujimoto : J’ai une certaine expérience sur des projets destinés avant tout aux consoles. Et je trouve que le concept même de la console est assez limité. Les joueurs n’ont accès au catalogue jeux que des machines qu’ils possèdent. Alors que le smartphone a conquis le monde et touche toutes les générations, des parents aux enfants. Partant de ce constat, rien ne pouvait nous retenir. Le mobile est une fantastique opportunité d’atteindre des personnes dans le monde entier en leur apportant des jeux auxquels ils n’avaient pas forcément accès.
- Final Fantasy Brave Exvius est un succès indéniable. Rien de bien surprenant au Japon vu que le marché mobile est très important. Mais cela l’est un peu plus chez nous. Comment analysez-vous cette réussite ?
Hiroki Fujimoto : Pour nous, il s’agit avant tout d’un succès lié à la qualité du jeu. Nous avions aussi sorti la version japonaise avant celle destinée au marché extérieur et elle a réussi à sa manière. Lorsque nous avons sorti la version globale (mondiale) nous ne nous sommes pas uniquement appuyés sur les prérequis ou la demande de ce marché spécifique, nous avons retravaillé le jeu pour être sûrs que le public extérieur au Japon ait un titre qui lui corresponde. Notamment, avec des features spécifiques et des options répondant aux besoins du public occidental. Ainsi, on obtient deux versions différentes d’un même jeu qui s’adressent à deux publics différents et qui ont chacune rencontré le succès.
- Est-ce que lors du développement de Brave Exvius vous avez dû abandonner certaines idées, car trop ambitieuses ou finalement pas assez pertinentes ?
Kei Hirono : Alors oui, avant que le jeu ne sorte on a dû faire des choix et retirer certaines choses que nous ne pouvions implémenter. Mais après trois ans, le jeu a bien évolué et si effectivement nous n’avons pu forcément y mettre tout ce que l’on aurait voulu y voir, de l’eau a coulé sous les ponts et il devient encore plus difficile de le faire aujourd’hui dû à l’évolution du jeu.
Cependant, certaines choses que nous voulions voir ont été implémentées dans la dernière version du jeu (la globale). Nous nous sommes assurés que cette dernière serait entièrement nouvelle, comme un nouveau jeu, et avons donc pu y implémenter certaines idées mises de côté.
- Cela fait maintenant trois ans que Final Fantasy Brave Exvius est sorti. Quels sont vos projets pour le futur du jeu ?
Hiroki Fujimoto : Nous avons récemment dévoilé l’arrivée pour la globale d’unités de Xenogears. Aussi, les fans pourront bientôt s’adonner à des combats contre des boss exclusifs qui changeront tous les mois. Quant à l’histoire, la deuxième saison arrive à son terme avec une fantastique et dramatique fin. Après ça, nous comptons bien continuer et amener la troisième saison qui prolongera le récit à sa manière.
- À votre avis. Le succès du jeu est-il dû au fait qu’il est un free-to-play ou est-ce la résultante du suivi impeccable de Square Enix et de vous-même sur ce dernier ?
Hiroki Fujimoto : Le fait que le jeu soit free-to-play veut dire que tout le monde peut y jouer, le prendre en main et s’y adonner occasionnellement et facilement. Mais ce n’est pas tout, puisque nous pensons que c’est aussi parce que la qualité est au rendez-vous qu’il fonctionne aussi bien, sinon les joueurs n’y auraient pas joué aussi longtemps. La longévité est pour nous une preuve de cela. Alors nous écoutons attentivement la communauté, et tentons au maximum de répondre à leurs attentes. Je dirais que c’est probablement un mix des deux facteurs qui ont mené au succès du Final Fantasy Brave Exvius.
- Quelle importance accordez-vous aux demandes de la communauté ? Comment répondez-vous à ces dernières et jusqu’où êtes-vous prêt à aller ?
Hiroki Fujimoto : C’est une question assez épineuse, mais une bonne question. S’il y a une chose que nous ne voulons jamais dire, c’est non, à moins que nous n’y soyons obligés. Nous prenons en compte tout ce que la communauté demande et tentons de répondre au mieux à ces souhaits. Nous n’avons pas de règles spécifiques nous empêchant de faire ceci ou cela. Si on prend au cas par cas, on essaie toujours de trouver comment réussir à implémenter une feature demandée par les fans, comment les écouter au mieux et répondre à leurs besoins.
Alors à moins que cela ne soit quelque chose de totalement hors de propos, que nous ne pouvons faire, nous essayons au maximum d’apporter les ajustements demandés par la communauté.
D’un autre côté, si nous prenons en compte tout ce qu’elle demande, cela ne resterait pas un jeu encore bien longtemps. Et c’est donc notre rôle à nous les développeurs d’être sûr de toujours maintenir cet équilibre entre ce que nous pouvons faire ou non. Mais il ne s’agit pas là uniquement de répondre à une requête, c’est analyser véritablement leurs besoins et voir si cela peut fonctionner en jeu. Et c’est là que nous intervenons, étudier si l’on peut leur apporter ce qu’ils veulent en prenant en compte ce que l’on peut ou non faire.
- Nous savons qu’il est difficile de trouver un juste équilibre entre la gratuité et le contenu payant dans un free-to-play. Pensez-vous y être arrivés et si oui, comment ?
Kei Hirono : En tant que jeu gratuit, nous voulions qu’il garde l’essence RPG qu’aiment les fans de la série pour leur rester loyaux. On peut donc totalement apprécier Brave Exvius pour ce qu’il est. Un joueur occasionnel peut très bien se contenter d’y jouer en solo de temps en temps sans débourser un centime. Le business modèle a été pensé pour que tout le monde puisse y trouver son compte, que cela n’affecte pas l’expérience des joueurs.
Si vous ne voulez que ce qui est proposé de base vous le pouvez, si vous désirez ajouter quelque chose à votre expérience et la rendre plus amusante vous le pouvez aussi. On est parti du principe que Final Fantasy Brave Exvius se devait d’être un pay-to-fun et non un pay-to-win.
- Enfin, comment définissez-vous Final Fantasy Brave Exvius et où le placeriez-vous dans la saga ?
Kei Hirono : Notre but, notre objectif, est de faire en sorte que Brave Exvius n’ait pas à rougir de la comparaison avec d’autres jeux de la franchise sur consoles, et ce, même s’il est destiné au marché mobile. Qu’il soit aussi passionnant et intéressant, tout en gardant des spécificités et en évoluant en parallèle de la saga numérotée.
Une Fan Festa pour Final Fantasy Brave Exvius annoncée
Team NG+
Final Fantasy Brave Exvius dépasse les 5 millions de téléchargements
Danceteria
Une bonne grosse nouvelle pour Final Fantasy Brave Exvius
Angels