Activision-Blizzard vit en ce moment des instants compliqués et décisifs, après que des scandales liés aux conditions de travail dans les studios ont été rendus publics. Si on espère que ces hémorragies de révélations nous conduiront à des environnements professionnels plus sains, en attendant (et hélas, ça pourrait durer longtemps…), les studios doivent gérer des conséquences à plus court terme.
Dernière victime collatérale, l’Overwatch League, qui voit ses sponsors la quitter un par un. C’est d’abord T-Mobile qui a décidé de mettre fin à sa collaboration avec la League, suivi de près par State Farm (un assureur) et Coca Cola. Tous trois ont décidé de s’écarter de l’Overwatch League suite à l’action en justice intentée par l’État de Californie (rien de moins !) concernant les faits de harcèlement et de discrimination subits par les employés d’Activision-Blizzard.
C’est ensuite Kellog’s qui a mis fin au partenariat de deux de ses marques – dont Pringles – avec le jeu. Des sept plus gros sponsors de la league, plus de la moitié ont mis leur collaboration entre parenthèses. Sur la page dédiée aux partenaires du site officiel de l’Overwatch League, il ne reste que Xfinity et Teamspeak d’affichés (ainsi que Coca Cola, toujours présent à l’heure où nous publions, mais on a compris que cela ne devrait pas durer…). Deux marques qui pourraient bien elles aussi mettre fin à leur contrat, ne serait-ce que poussées par leurs confrères : quelle image serait en effet véhiculée si elles étaient les deux seules marques à continuer à soutenir une entreprise à ce point mouillée dans les histoires de harcèlement et de discrimination ?
La compétition va-t-elle pouvoir survivre à la défection de ses principaux sponsors, et donc de ses financeurs les plus importants ? Activision-Blizzard va-t-il mettre la main à la poche pour garder la League en activité ? Les événements se tenant encore dans leur grande majorité en ligne, les dégâts pourront être contenus. Mais pas sur le long terme…
Enfin, voilà peut-être une nouvelle raison pour les responsables de ces grands studios de proposer des conditions de travail plus respectueuses pour les salariés : le scandale peut aussi leur coûter cher en dollars !