Les jeux vidéo sont bien entendu une valeur sure à Noël, et les éditeurs comptent d’ailleurs en vendre par palettes entières en cette saison… Cependant, les jeux, c’est parfois un peu comme les chaussures : mieux vaut se les acheter soi-même ! Entre le tonton qui, voulant vraiment bien faire, te prend le FIFA 2019 en se disant – et c’est compréhensible ! – que c’est celui de cette année, et la grand-mère qui choisit au pif “parce que la pochette est jolie”, ignorant que ce jeu Switch ne tournera pas très bien sur votre PlayStation 4, offrir un jeu est parfois coton. D’ailleurs, votre cousin, Kévin, c’est une PlayStation ou une Xbox, qu’il a ?
Pour se sortir de ce mauvais pas, nous avons sélectionné quelques idées cadeaux à offrir à un fan de jeux vidéo sans lui offrir de jeu vidéo…
Un jeu quand même…
… mais pas vidéo ! Très très à la mode depuis quelques années maintenant, le jeu de société sera lui aussi un cadeau qu’on offrira beaucoup cette année. Il n’y a qu’à voir les piles de jeux qui s’installent dans les boutiques, et pas seulement les boutiques spécialisées… Le jeu de société devient même un objet politique et de débat : les sociologues spécialisés dans la lutte des classes, Monique et Michel Pinçon-Charlot, viennent de sortir Kapital ! , un jeu inspiré de leurs travaux (éditions La Ville Brûle).
Pour les plus jeunes, les Monopoly dans leurs variations jeux vidéo (Zelda, Uncharted, Fortnite…) sont des valeurs sures. On retiendra particulièrement le Monopoly Gamer, aux couleurs de Mario, dont les règles ont été un peu modifiées pour en intégrer de nouvelles inspirées de celles des loisirs vidéoludiques (high-score, boss de fin…). Les pions en couleurs et à l’effigie des personnages phares de Nintendo sont aussi un plus indéniables, et il existe des personnages supplémentaires avec des nouvelles capacités vendus séparément, tels des DLC ! (Hasbro, 30€ environ). Notons que pour les otakus, un Monopoly Sailor Moon S vient également de sortir chez Winning Moves!
Plus original, le jeu Zombie Kidz nous place aux commandes d’élèves d’école primaire devant faire face à une invasion de zombies ! C’est un jeu de stratégie accessible dès 7 ou 8 ans qui se montre original sur deux points : d’abord, c’est un jeu coopératif. On joue tous ensemble (de deux à quatre joueurs) contre le jeu. De cette manière, les parents peuvent tout à fait partager les parties des enfants sans déséquilibrer le jeu. Et puis, c’est un jeu dit “legacy”, c’est-à-dire qu’il évolue au fur et à mesure des parties.
Un carnet de bord accompagne le jeu, dans lequel on vient coller des stickers à la fin de chaque session, en fonction des succès (jouer pour la première fois, remporter une partie à deux joueurs, etc.). C’est un peu l’équivalent des trophées PlayStation. Au bout d’un certain nombre de stickers collés, on gagne le droit d’ouvrir des enveloppes (fournies scellées avec le jeu) qui viennent modifier les règles, ajouter des pouvoirs, et ainsi renouveler l’expérience. Zombie Kidz Évolution est un jeu d’Annick Lobet, illustré par Nikao et édité par Le Scorpion Masqué, As D’Or à Cannes 2019 ; 17,90€.
Pour les plus grands, nous vous proposons de regarder du côté des grands classiques. Talisman est un jeu qui date de 1983 pour sa première édition. C’est un peu au jeu de plateau ce que Donjons & Dragons est au jeu de rôles ! Comme Zombie Kidz, il s’agit d’un jeu de coopération situé dans un univers médiéval fantastique où les joueurs vont vivre une véritable aventure au long cours. Aventure qui est d’ailleurs partagée généralement en plusieurs parties, à moins que vous ne vouliez organiser toute une nuit autour du jeu ! La quatrième édition, première à avoir été traduite en français, est devenue assez rare et assez recherchée, alors n’hésitez pas à regarder du côté de l’occasion…
Mais bonne nouvelle, l’éditeur Matagot s’apprête à republier le jeu (disponible dès janvier prochain ; 35,90€). Et pour ceux que l’anglais n’effraie pas, Games Workshop a sorti une variation Kingdom Hearts du jeu dont nous vous avions parlé ici même, et DC Comics propose un Talisman Batman, très inspiré du Arkham Asylum de Grant Morrison et Dave Mc Kean. Tous les deux sont dispo en France (mais en V.O.) chez Zavvi pour 73,99€.
Un livre ou un film
Tellement pas original, mais en même temps tellement efficace ! À la surprise et au fun immédiat d’un gadget en plastique coloré vient s’opposer le côté intemporel du livre, un cadeau de Noël qu’on gardera longtemps, qu’on transmettra même, peut être…
Dans la famille des livres qui parlent de jeux vidéo, on a l’embarras du choix, et même des éditeurs dédiés. Third Editions vient ainsi de publier une édition mise à jour de Génération Pokémon, Plus de 20 ans d’évolutions (352 pages, 29,90€) ; mais on trouve aussi chez l’éditeur des ouvrages consacrés aux grandes sagas du jeu vidéo (Zelda, Castlevania, MGS…) ou à ses grandes figures (Fumito Ueda, Yoko Taro…).
Même constat chez Pix’n Love, maison d’édition de passionnés, célèbre entre autres pour ses bibles aux tirages souvent épuisés. Pour Noël, on pense à l’ouvrage définitif de Patrick Hellio sur l’histoire du jeu d’aventure, sobrement intitulé L’Histoire du Point’n Click. Pas loin de 500 pages richement illustrées, par l’un des grands noms du journalisme jeu vidéo en France (39,90€). Chez le même éditeur on trouvera une traduction en deux volumes du livre culte Console Wars, de Blake J. Harris, qui revient, ainsi que son titre le laisse deviner, sur les années 80 et 90 alors que SEGA et Nintendo se disputaient la domination du marché. Indispensable (600 pages, 39,90€).
Enfin, troisième éditeur, mais pas des moindre, Omaké, dont la raison d’être tourne plus autour du Japon que du jeu vidéo à proprement parler. Maison d’édition fondée par Florent Gorges, le célèbre historien du jeu vidéo des Oubliés de Playhistoire (à la télé sur feue NoLife), elle possède un gros rayon jeu vidéo, mais aussi des mangas et des romans. Nous avions d’ailleurs chroniqué L’Empire des Mechas, un excellent roman de science-fiction, proposé en édition collector dans un joli fourreau avec en bonus des cartes illustrées grand format. Parfait à Noël pour mettre sous le sapin (25€)…
On est d’accord, plus grand monde n’achète de films. Le streaming, qu’il soit légal ou non, est passé par là. Cependant, offrir un film à Noël, c’est au-delà de l’objet lui-même, partager ses goûts, et faire découvrir une œuvre. À condition d’éviter les blockbusters lourdingues. Ainsi, les films et les jeux vidéo s’allient parfois (souvent) pour le pire (Doom, Pixels, Alone In The Dark…), de temps à autre pour le moins pire (Tomb Raider, Detective Pikachu, Ready Player One…), rarement pour le meilleur. Avalon, de Mamoru Oshii (réalisateur du Ghost in the Shell de 95), est l’une de ces exceptions.
Conte post-apocalyptique et philosophique à la direction artistique unique, le film se passe dans un futur pas si lointain, où des pro-gamers gagnent leur vie illégalement dans un jeu en VR qui disposerait d’un niveau aussi mystérieux que secret… Le métrage est de plus emmené par la composition géniale de Kenji Kawai. Un monument.
Un gadget tech
Si vraiment pour vous cadeau de Noël rime avec piles et lumières (alors que non, Noël finit par “-el” et lumières par “-ère” ; ça ne rime pas du tout…), nous avons quelques gadgets qui devraient faire des cadeaux satisfaisants.
Les mini bornes d’arcade qu’on voit dans les boutiques de gadgets et de cadeaux “rigolos” (du genre distingué, comme ce tablier de cuisine avec une paire de seins…), on en a assez. D’autant que ce sont systématiquement des Tetris et des Pac Man, et pas toujours sous licence… Mais celle-ci pourrait vous faire changer d’avis, comme elle nous a fait changer le nôtre : la petite borne My Arcade Micro Player Bubble Bobble ! Haute d’un peu moins de 20 cm pour un écran de 3” environ, la mini borne permet de rejouer au classique de 1986 dans son intégralité (une centaine de niveaux), accompagné de sa musique culte. 35€ environ.
Enfin, nous avions eu un coup de cœur pour l’expérience Jedi Challenge, de Lenovo. Sorti il y a maintenant un an et demi, le casque de Lenovo est un casque de réalité augmentée qui se démarque complètement de ce que fait la concurrence. Bien entendu, il n’est pas à ranger à côté des hauts de gamme Rift ou autre Vive. Mais ce n’est pas non plus tout à fait un casque mobile comme le Samsung Gear VR ou le Google DayDream. Ici, il s’agit de réalité augmentée, c’est-à-dire que le casque fait se superposer des images virtuelles à la vue “réelle”. On voit comme à travers une vitre (son salon, son jardin…) mais à ce point de vue se superposent des images créées par le smartphone inséré dans le casque pour faire débarquer Dark Vador dans la cuisine !
Le souci du casque, c’est qu’il ne propose que 3 jeux : des combats au sabre laser (grâce au contrôleur en forme de sabre fourni), un Holochess comme celui auquel jouent Luke et Han à bord du Faucon Millenium, ainsi qu’un jeu de stratégie. À sa sortie, nombreux sont ceux qui ont hésité à mettre 200€ pour si peu de contenu… Mais le temps a passé, et le casque peut se dénicher pour moins de 50€ chez certains marchands ! L’occasion de faire un cadeau de Noël énorme, dans tous les sens du terme (la boite est très imposante) !
Bonus : une session de jeu en réalité réelle !
La réalité réelle, c’est un concept que nous venons de mettre en place, par opposition à la réalité virtuelle, pour décrire l’expérience Battle Kart. Pendant une partie de Battle Kart, vous êtes plongé dans un jeu vidéo, mais pas par le truchement d’un casque ou d’une technologie immersive : vous y êtes pour de vrai !
Battle Kart, c’est un circuit de karting en indoor dont le tracé est projeté au sol. Les karts sont bardés de capteurs pour comprendre les tracés en question (rouler dans l’huile vous fera effectivement glisser, les sorties de pistes vous ralentissent, etc.), et il est possible en passant dessus, de ramasser des bonus et des armes (turbo et carapaces bleues…) qu’on contrôle via un écran installé sur le kart. L’expérience est bluffante, on est vraiment dans Mario Kart !
C’est unique au monde, et ça se passe à Mouscron, à la frontière Belge, à quelques minutes de Lille. Les tarifs varient en fonction du temps de jeu et des formules (groupes…), mais pour avoir un ordre d’idée, une partie de 20 minutes coûte environ 25€. Et pour l’avoir testé, c’est vraiment, vraiment, un truc à faire, et donc à offrir pour Noël ! (Toutes les infos sur le site de Battle Kart).