Rockstar vient de le confirmer : Grand Theft Auto VI ne sortira finalement pas en 2025, mais le 26 mai 2026. L’annonce est tombée par l’intermédiaire d’un simple communiqué sur les réseaux sociaux, message dans lequel le studio évoque un besoin de temps supplémentaire pour répondre aux attentes colossales du public :
« La sortie de Grand Theft Auto VI est désormais prévue pour le 26 mai 2026. Nous sommes sincèrement désolés que ce soit plus tard que prévu. L’intérêt et l’enthousiasme suscités par un nouvel opus ont été une véritable leçon d’humilité pour toute notre équipe. Nous tenons à vous remercier pour votre soutien et votre patience. À chaque sortie, notre objectif a toujours été de dépasser vos attentes, et Grand Theft Auto VI n’y fait pas exception. Nous espérons que vous comprendrez que nous avons besoin de ce délai supplémentaire pour vous offrir la qualité que vous attendez et méritez. »
Un ton mesuré, pour un report qui surprendra certains, mais pas tout le monde ; GTA VI s’était montré particulièrement discret ces derniers mois, alors même qu’il était supposé arriver en cette fin d’année. Une communication rare et sobre, à l’image d’une campagne promotionnelle millimétrée, faite de tweets laconiques et d’annonces à demi-mot. Une retenue qui tranche donc avec l’ampleur du phénomène, tant le jeu de Rockstar cristallise une attente sans équivalent dans l’histoire du média.
Un bouleversement à l’échelle de l’industrie
Pour quiconque suit l’industrie, cette annonce n’est pas une simple actualité. C’est un séisme. Et ce n’est pas une surprise totale : on l’avait pressenti. Dans un article publié en mars dernier, nous écrivions que si GTA 6 était repoussé, il pourrait entraîner une crise de l’industrie. À l’époque déjà, les signes s’accumulaient : surconcentration des revenus lors du lancement de GTA 5, studios concurrents en apnée dans l’attente d’une date, éditeurs réticents à caler leur propre planning dans l’ombre du géant…
Ce report sera vécu comme un immense soulagement pour bien des studios, qui redoutaient d’être purement et simplement effacés par le raz-de-marée nommé GTA 6. Car on parle ici d’un phénomène capable, comme l’a fait son prédécesseur, de représenter à lui seul jusqu’à 89 % des ventes de jeux sur une semaine dans certains pays. L’absence de GTA à l’automne 2025 libère donc un créneau, mais cette respiration bienvenue cache une autre réalité.
Car à force de suspendre leur calendrier à une date sans cesse repoussée, certains studios jouent leur survie. Un trou noir de plusieurs mois, c’est aussi un manque à gagner, une désorganisation complète, et potentiellement la chute de structures déjà fragilisées par la crise actuelle du secteur. GTA 6 est peut-être le jeu le plus attendu de la décennie, mais son absence risque aussi d’embraser une industrie déjà sous tension.
Effet domino sur tout le calendrier
À peine quelques jours avant cette annonce, Randy Pitchford, PDG de Gearbox, assurait que la sortie avancée de Borderlands 4 n’avait rien à voir avec celle de GTA 6. Difficile pourtant de ne pas y voir un réajustement stratégique, tant le mastodonte de Rockstar dicte les règles, même en silence. Car ce report n’est pas qu’un soulagement temporaire : il pourrait déplacer, réorganiser, ou plutôt désorganiser toute l’industrie.
Les studios qui retenaient leur souffle vont devoir revoir leurs plans, parfois dans l’urgence. L’absence de GTA cet automne libère une fenêtre, certes, mais repousse aussi l’échéance, créant une incertitude constante. Electronic Arts pourrait retarder ou avancer Battlefield selon les mouvements du géant, Sony aurait positionné Ghost of Yotei en connaissance de cause, et d’autres studios reprogramment dans l’ombre, parfois en sabordant des mois de préparation. Ce n’est plus seulement une question de stratégie : pour certains, c’est une course contre la montre pour rester à flot.
Ainsi, après 12 longues années d’attente, durant lesquelles GTA VI n’a été que le fruit de fantasmes et de rêves les plus fous, il a enfin une date de sortie claire et, espérons-le, définitive. Après s’être fait autant désirer, on ne peut que croiser les doigts pour que cette fois-ci, ce soit la bonne ; aussi bien pour Rockstar, qui s’apprête à finaliser le jeu peut-être le plus attendu de son histoire, que pour l’industrie tout entière, qui pourra enfin souffler un grand coup, une fois que le monstre sera lâché.
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