Le studio Goonswarm Games, qui préparait la sortie du prochain jeu Postal, choisit de fermer après avoir été accusé d’utiliser l’IA générative. Si les développeurs du studio réfutent catégoriquement avoir utilisé la technologie dans leur processus créatif, Running With Scissors, le studio ayant les droits de Postal, avait pris la décision d’annuler le jeu sur lequel travaillait Goonswarm Games suite à la polémique.
Le jeu, Postal: Bullet Paradise avait été annoncé en début de semaine avec une bande annonce. Il aurait dû être un FPS de style bullet heaven, où l’esquive aurait été au coeur du gameplay. Le trailer de présentation, depuis indisponible sur les réseaux officiels, dévoilait un jeu au ton provocateur, habituel de la licence.
Pas de fumée sans feu ?
Il n’aura pas fallu plus d’une journée pour que le public ciblé par le jeu se mette à analyser chaque détail de cette bande-annonce. Et, pour beaucoup, quelque chose ne collait pas : les assets étaient trop incohérents, présentaient des défauts (pour l’instant) typiques des images générées par IA.
Le verdict tombe dès ce moment : les développeurs de Goonswarm Games ont dû utiliser l’IA pour faire le jeu. Ces accusations sont d’autant plus un problème que Running With Scissors, qui devait éditer le jeu, a pris, quelques jours avant l’annonce du jeu, une position claire contre l’emploi de l’IA générative.
Dans un premier temps, l’éditeur a pris la défense de son studio, l’un des patrons allant même jusqu’à insulter le public émettant des doutes quant à l’honnêteté de Goonswarm Games sur le Discord officiel de la licence.
Cependant, cette attitude n’a pas duré : le lendemain, Running With Scissors a annoncé l’annulation du jeu, estimant la confiance avec le studio « rompue ». Il n’en aura pas fallu plus pour signer sa fin, laissant les neuf développeurs russes composant le studio sans emploi.
Cela aura au moins eu le mérite de rétablir une relation positive avec une partie de la communauté satisfaite de la réaction rapide de l’éditeur.
Goonswarm Games, abattu par la loi du plus fort
IA générative utilisée ou non, une chose est claire : Goonswarm Games n’a pas été abattu suite à la mise en avant de preuves publiques. Internet, avant même le changement d’avis de Running With Scissors, avait déjà décidé que les développeurs seraient coupables de tromperie, et les ont traité avec la délicatesse dont on sait les masses anonymes capables.
Même après sa dissolution, Artem Korovkin, CEO du studio, continue de clamer l’innocence de son équipe. Dans le communiqué, de dissolution, il affirme :
« Ces dernières heures, nous avons reçu de nombreuses menaces, insultes et moqueries, ce qui nous a poussé à prendre une décision difficile. »
Critiquer l’utilisation, possible, de l’IA générative est une chose. Mais il faut le faire avec la manière. On ne peut qu’espérer que Running With Scissors ait pris la décision de se séparer de Goonswarm Games après avoir reçu des preuves concrètes.
Pour autant, cette affaire fait passer un message clair : si les CEOs peuvent débattre entre eux d’à quel point l’IA générative sera normalisée, une partie du public ne s’y pliera pas. Cela dit, si le combat contre l’IA générative, pour que nos jeux soient réalisés par des humains, est important, il ne doit pas se faire en dépassant les limites.

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