Le week-end, un moment parfait pour se recentrer sur soi et découvrir comment améliorer notre quotidien pour certains, un moment de détente durant lequel évacuer les frustrations accumulées dans la semaine passée pour d’autres, mais surtout, un moment opportun pour s’essayer à de nouvelles expériences. Bien entendu, nous n’allons pas vous faire ici l’affront d’étaler le planning navrant de notre week-end, ce serait fade et futile… En revanche, on peut aborder une de nos expériences, celle qui, selon nous, pourrait bien marquer un tournant décisif de notre média de cœur : la découverte de Genshin Impact, le dernier-né du studio chinois miHoYo.
Effectivement, difficile de passer entre les annonces du dernier projet du studio, c’est simple, en ce moment, il est partout sur le net. En opération spéciale chez de nombreux YouTubeurs (même français), en publicité sur les réseaux sociaux et dans nos jeux, partout. Naturellement, en prenant toute cette place, il a fini par piquer notre curiosité et force est de reconnaître que le jeu qu’on a vu comme un plagiat chinois de The Legend of Zelda: Breath of the Wild lors de sa première annonce a en fait bien plus à nous proposer. Pour nous, il pourrait bien même être la forme que pourrait prendre le jeu vidéo dans le futur, un monde dystopique pour tout fan de versions packagées de jeux.
Tout d’abord, nous tenons à préciser certains points. En premier, ce papier n’est pas un test. Oui, nous allons survoler quelques points positifs et négatifs de ce titre, mais nous ne nous limiterons pas à cet exercice. Ensuite, ce sujet est de notre fait seul et nous apportons ici notre point de vue et notre approche théorique du futur du gaming. Nous estimons que Genshin Impact est une bonne raison d’ouvrir un débat, celui qui concerne notre avenir de joueurs alors que notre media est en pleine mutation.
Pour ceux qui vivent dans une grotte (oui, parce qu’il n’est pas judicieux de sortir en ce moment vu tout ce qui se passe), Genshin Impact est un jeu d’action open-world en solo dans un univers fantastique inspiré de productions d’animation japonaises. On y retrouve un héros (et sa mascotte insupportable) dans une quête pour sauver sa sœur des griffes d’un puissant ennemi. Vaincu par cette dernière, il se retrouve piégé dans le monde de Teyvet, monde qui n’est pas le sien, et finit par rejoindre la guilde de la ville de Montstadt, subissant de plein fouet la présence grandissante de monstres dans son voisinage.
On ne va pas se mentir, ça ne casse pas trois pattes à un canard, et ce n’est pas tout. S’il avait piqué l’intérêt de la presse et du public lors de son annonce initiale l’an dernier à cause de sa ressemblance flagrante avec le dernier Zelda, ce n’était pas pour rien. Genshin Impact copie et assimile de très nombreuses mécaniques de Breath of the Wild. Le monde ouvert, les décors et inspirations, le lay-out, le système de mini-donjons et même le deltaplane ! Mais en même temps, on n’en attendait pas beaucoup de la part du descendant d’un jeu reposant sur du gacha et c’est pour ça que la baffe qu’on a prise était aussi forte.
Oui, parce que dans un monde où nos galettes ne vont pas tarder à monter à 80 € l’unité, ce jeu-ci descend du mobile et par conséquent est disponible gratuitement. Vous pouvez donc bien y jouer sur mobile et tablette, mais également sur PC et PlayStation 4. Il vous propose un monde assez conséquent, et vous n’avez pas à lâcher un euro pour terminer le jeu. Mieux, il vous offre du contenu tous les jours et garde la possibilité de s’étoffer avec le temps avec de nouvelles armes et personnages, de quoi découvrir de nouvelles approches de gameplay. Et c’est pour cela que Genshin Impact mérite votre attention, mais pas que…
La Switch a pris d’assaut la scène gaming avec la possibilité d’apprécier le jeu où on veut et « à tout moment » grâce à un support, miHoYo nous offre, lui, une proposition plus proche de celle de Stadia en nous permettant de poursuivre notre partie chez nous sur PC ou PlayStation 4 et de continuer en déplacement sur mobile ou sur tablette (et dans un futur plus ou moins proche sur Switch). La seule chose qu’il vous faut pour faire tourner ce jeu immense et quel que soit le support, c’est 5 Go de données (pour le launcher) et un accès à internet.
Effectivement, le jeu est tout en ligne et ne nécessite pas de téléchargement additionnel. Quittez une plateforme et reprenez votre partie sur une autre, et vous vous retrouverez à l’endroit précis où vous avez posé la manette. C’est simplement délirant !
Alors oui, on pourrait parler de ses mécaniques de gameplay un peu cassées et de son système de mélange d’affinités élémentaires sympa, on pourrait aussi aborder l’air ridicule et rigide de notre avatar alors qu’il fend les airs avec son deltaplane, ou alors qu’il se bat comme un ninja dans Naruto… Toutes ces aberrations qui auraient mérité une attention toute particulière dans un test, mais tout ce qu’on avait à dire sur le jeu est là, et il est suffisant pour soulever la question suivante : et s’il s’agissait tout simplement de l’avenir du jeu vidéo ?
Oui, parce qu’on ne peut pas nier qu’en proposant ses propres serveurs, miHoYo nous sert ici un service de luxe et ce, complètement gratuitement (libre à vous ensuite d’investir vos billes dans leurs gacha). Le jeu est fluide et aussi beau quel que soit le support (nous avons testé nous-mêmes le passage du PC au mobile pour confirmer) et le constat est là, dans les bonnes conditions, nous n’aurions même plus besoin d’acheter de jeu physique et on pourrait profiter de jeux complets sans mettre la main à la poche.
Alors oui, on en est encore loin, mais à l’orée d’un marché où la moindre galette coûtera 80 € environ, il faut reconnaître que ça rend plus que songeur.
Il n’est pas impossible d’imaginer que les prochaines générations de jeux pourraient essayer de se lancer sur le multi-support de cette manière et que le jeu vidéo n’aurait plus besoin de consoles ou d’ordinateurs pour fonctionner (on vous renvoie d’ailleurs à notre chronique sur le jeu mobile au Japon et qui revient également sur l’état du marché mobile dans notre beau pays).
Effectivement, en Asie, c’est même pas loin d’être devenu la norme et nous pourrions d’ici peu devenir l’exception (ce qui se confirme d’ailleurs vu que les combats pour la conservation d’éditions physiques n’a réellement court de manière aussi bruyante que sous nos latitudes). Une évolution qui arrange d’ailleurs Sony et Microsoft qui, on le rappelle, poussent dans ce sens depuis un moment déjà et le reconfirment avec la présence de consoles sans lecteur de disques pour la gamme « premier prix » de leurs prochaines consoles.
Enfin, on cite Sony, mais on ne va pas se mentir, si petit à petit le futur nous approche d’un monde où nous n’aurons plus besoin de machines pour faire fonctionner nos jeux, il va falloir que le géant japonais se mette à la page. On pourra donc également opposer ce constat à Nintendo qui, malgré ses efforts sur le terrain du mobile (par le biais de petites applications publicitaires), est loin de faire l’unanimité en termes de services en ligne.
Alors oui, il est très improbable d’imaginer que, dans le futur, tous les jeux seront disponibles gratuitement. D’après nous, les grands vainqueurs de cette course seront les services par abonnement qui, comme le prouve aujourd’hui Genshin Impact, peuvent fonctionner pour peu que les studios y mettent les moyens.
Mais, sommes-nous prêts à arrêter d’acheter nos disques et cartouches ? Vous, êtes-vous prêt à arrêter d’acheter disques et cartouches ? Ici, nous vous laissons tirer votre conclusion dans les commentaires.
Un dernier point et nous laissons un minimum la parole à miHoYo qui indique par le biais de son slogan : « Tech otakus save the world« . Ah vraiment ? Peut-être. En revanche, on sera tous d’accord pour dire qu’avec des titres comme Genshin Impact, ils contribuent certainement à le façonner.