C’est un sujet qui fait râler depuis la sortie de la Switch 2. Aujourd’hui, l’écrasante majorité des jeux des éditeurs tiers sortant en physique sur la dernière machine de Nintendo le font sous la forme d’une Game key card. Le procédé est simple, la cartouche contient une clé d’activation permettant au joueur de télécharger le contenu du jeu directement sur sa console tout en lui permettant, si l’envie lui prend, de le prêter ou le revendre (rendant du même coup les données téléchargées inutilisables). Une sorte de compromis entre physique et dématérialisé permettant d’éviter les horriblissimes « code dans la boite », qui est néanmoins très loin de faire l’unanimité. Le meilleur des deux mondes pourrait-on penser, même si on a plus l’impression que c’est le pire des deux mondes. Pourtant, certains éditeurs plaident en la faveur de ce support, à commencer par Hamaguchi Naoki, réalisateur de la trilogie des Final Fantasy Remake.
Habituez-vous car ça ne va pas s’arrêter
On ne cache pas non plus notre animosité envers ce support qui est une nouvelle attaque envers le jeu vidéo physique tel qu’on le connait et apprécie et cherche, une fois de plus, à retirer du choix au consommateur. Et si le sujet de la préservation du jeu vidéo, aussi au centre de nos préoccupation, difficile de ne pas y voir un nouveau moyen pour les éditeurs de rogner sur les couts pour engranger toujours plus de profits (les cartouches de plus grande capacité étant, évidemment, plus couteuses). Pour justifier le choix de la Game key card pour Final Fantasy VII Remake Intergrade, prévu pour le 22 janvier prochain, Hamaguchi Naoki nous explique qu’il s’agirait là d’une question de vitesse, et non de coût.
En effet, avec des jeux de plus en plus lourds, dotés de textures HD, avoir le jeu sur la cartouche uniquement, surtout comparé au SSD de la PS5, ne permettrait pas une vitesse de lecture suffisante pour pouvoir les exploiter et les afficher correctement à l’écran. Un argument étonnant quand on voit que l’un des jeux les plus gourmand de la génération, Cyberpunk 2077, est lui proposé complet sur la cartouche et ne souffre d’aucun des maux décrit par le réalisateur.
C’est donc là le véritable enjeu pour la création de jeux haut de gamme sur Switch 2. Ce que cela permet, c’est évidemment de proposer une version semi-téléchargeable du jeu, qui permet d’utiliser le SSD et d’obtenir un chargement plus fluide. C’est peut-être là le principal enjeu pour un développeur.
Ainsi, selon Hamaguchi, comme le chargement de données se fait plus rapidement depuis la mémoire interne de la Switch 2 que sur la cartouche, la plupart des gros jeux à venir sur la machine devraient aussi être proposés en Game key card. Il s’agirait la plus d’une question de performance que de coût. Une musique déjà entendue du côté d’Ubisoft pour le solide portage de Star Wars Outlaws sur Switch 2. Une question nous taraude pourtant. Est-il vraiment impossible de proposer le jeu complet sur la cartouche tout en permettant l’installation des données essentielles pour l’optimisation des performances du jeu ?
Il semblerait que la démocratisation des Game key cards, et donc à terme du dématérialisé, soit inéluctable, quand bien même les arguments présentés paraissent fallacieux. On a même l’impression que bouder ce format pourrait pousser les éditeurs à délaisser la Switch 2, qu’il s’agirait d’un choix fait pour les joueurs, et uniquement pour eux.
Je comprends parfaitement la négativité des gens à ce sujet, et il y a de bonnes raisons et des débats à mener. Mais si les gens l’acceptent mieux, je pense qu’il y aura aussi des avantages, et du point de vue d’un développeur, cela nous permettra de faire des choses que nous n’aurions peut-être pas faites autrement.
On serait tout prêt à le croire, si seulement il y avait des exemples concrets accompagnant son argumentaire. Quels avantages pourraient-on réellement en tirer. Si les prix des jeux sous ce format étaient proposés moins chers (du fait du coup moins important des cartouches), la pilule pourrait sans doute mieux passer, mais c’est loin d’être le cas. N’aurait-on pas pu imaginer deux gammes de prix pour un même jeu, l’un complet sur la cartouche et l’autre en Game key card (avec un ajustement des prix, à l’instar de Nintendo et sa « surtaxe cartouche » par rapport au dématérialisé) ?
D’ailleurs, du côté de Capcom qui sortira le 27 février prochain son Resident Evil Requiem sur Switch 2, le choix du format Game key card ne serait pas motivé par des questions techniques mais bien commerciales. Qui croire alors ? D’un côté, il s’agirait de problématique de développement, de l’autre, on nous indique qu’il s’agit de considérations pécuniaires. Une chose est sûre, les Game key cards n’ont pas fini de faire débat et 2026 sera probablement une année charnière pour ce format.
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