Flashback 2 quitte le royaume des rêves pour s’ancrer dans le réel. Un espoir vieux de trente ans qui enfin va prendre corps grâce à l’éditeur français Microids. Pourquoi cette nouvelle est-elle si importante ? Allons en quête de vérité.
Il est une époque que les moins de 30 ans ne peuvent pas connaître, celle de la révolution que fut Flashback en son temps. Pour la première fois sur votre site favori, l’auteur de ces lignes va s’autoriser à user de la première personne. Je vous prie de m’en excuser, mais j’espère que la raison s’exposera d’elle-même à la lecture de cet article.
Aucune date de sortie si ce n’est un vague 2022. Aucune information si ce n’est Paul Cuisset aux commandes. Pas d’informations sur le support mis à part un laconique « sur consoles et PC ». Aucun autre visuel que le logo ci-après. Et pourtant, à la seule évocation de Flashback, le presque quarantenaire que je suis ne peut s’empêcher de ressentir un frisson le long de la nuque.
Flashback fut un cap (un pic, une péninsule) dans mon parcours de joueur, comme il le fut pour des millions d’autres joueurs. Une révolution. Révolution visuelle, jamais des graphismes ne furent aussi beaux. Révolution de gameplay, avec ce Conrad B. Hart raide au possible, mais diablement réaliste dans chacun de ses mouvements. Révolution narrative, avec un jeu qui sous des aspects de plateformes lambdas cachait un trésor de scénario, dévoilé grâce à de somptueuses cinématiques.
En psychanalyse, il est usage de dire qu’il y eut trois grandes révolutions dans l’histoire de l’humanité :
- La révolution copernicienne : la Terre n’est pas au centre de l’Univers.
- La révolution darwinienne : l’Homme est le fruit de l’évolution et donc, il est un animal comme les autres.
- La révolution freudienne : avec la découverte de l’inconscient, on découvre que « le Moi n’est pas maître de sa propre maison ».
Pour ma part, la quatrième révolution eut lieu en 1992. Elle s’appelait Flashback et prit place sur Super NES.
Du haut de ma dizaine d’années, le jeu vidéo devint le Jeu Vidéo et je sus que ce média allait devenir important dans ma vie. Si je puis écrire ces lignes aujourd’hui, c’est sans nul doute grâce à ce jour de 1992 où Conrad B. Hart s’éveilla en pleine jungle amazonienne, amnésique, en quête de sa propre identité.
Paul Cuisset est un immense auteur du Jeu Vidéo français. La « French Touch », c’est lui, au même titre que Frédérick Raynal ou Éric Chahi. Une personne qui a apporté au média vidéoludique parmi ses premières lettres de noblesse (Croisière pour un cadavre, Time Commando, Moto Racer, Darkstone, entre autres). C’est pourquoi je ne puis m’empêcher d’avoir espoir et confiance en ce projet Flashback 2.
De plus, le projet, de par son titre, semble faire fi de sa suite 3D intitulée Fade to Black (1995, PC), qui n’aura jamais réussi à marquer les mémoires comme son aîné. Tirer un trait là-dessus ne sera pas une mauvaise chose.
Les paroles de P. Cuisset rapportées dans le communiqué de presse officiel disent :
Développer Flashback 2 est une envie de longue date. J’ai hâte que les joueurs puissent découvrir la suite des aventures de Conrad B. Hart, personnage créé il y a près de trente ans. Avec Microids, nous souhaitons mettre un point d’honneur à produire une suite qui plaira aux amateurs du premier épisode, mais également à un nouveau public prêt à s’immerger dans cet univers futuriste
Encore et toujours de l’espoir. Pandore aura eu la décence de nous le garder enfermé au fond de la jarre pour ce genre d’occasion.
Pour prendre mon mal en patience, je n’ai d’autre solution que de m’adonner à la version remasterisée de Flashback sur Nintendo Switch, sortie en juin 2018. Je ne saurais que trop vous inviter à faire de même, et à (re)découvrir ce monument.
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