Le monde entier est sur le point de se pâmer devant le remake de Final Fantasy VII. Cela a même déjà commencé avec l’arrivée il y a quelques semaines de la démo. Et c’est peut-être (probablement) mérité : si côté scénario, cela sera sans surprise, à part peut-être quelques quêtes annexes, le jeu a l’air graphiquement superbe, et le nouveau système de combat semble satisfaire les amateurs. « A l’air… » , « semble… », car je n’ai pas été voir cette démo. Pour une bonne raison : je n’aime pas les Final Fantasy.
Pourtant, promis, j’ai essayé. Mon premier contact avec la licence était d’ailleurs ultra positif. C’était à la Fnac des Ternes, en 2002. Final Fantasy X venait de sortir et occupait tous les écrans de démonstration du rayon jeu vidéo. Je n’avais pas de PlayStation 2 – je n’en ai jamais eu, étant passé de la Dreamcast au GameCube, puis à la génération suivante – et je suis resté scotché devant la bande-annonce qui tournait en boucle.
Graphiquement très, très impressionnant, les décors étaient la promesse d’une grande aventure, la musique enchanteresse… Cependant, je n’avais pas la machine pour, et j’ai gardé les images en tête pendant quelques années. Je n’ai finalement joué à un Final Fantasy pour la première fois qu’en 2010. Oui, les connaisseurs auront tiqué : pas forcément la meilleure année pour se mettre à FF. C’est en effet avec Final Fantasy XIII que je suis entré dans la saga. Le marketing était assez agressif, les images de FFX me trottaient toujours en tête, et j’avais bel et bien une PlayStation 3. Tous les ingrédients étaient donc réunis pour je goûte moi aussi à l’aventure…
Une aventure que je mettrai rapidement de côté. Une progression qui nous faisait aller de couloir en couloir, un système de combat pas franchement accueillant, et des cinématiques, certes, très bien réalisées, mais qui me semblaient interminables. C’est simple, je ne m’amusais pas. Pire, je n’avais pas l’impression de jouer, mais de subir le jeu. L’interactivité et les décisions du joueur (les miennes) me semblaient inexistantes, et l’ennui est très vite venu prendre la place de l’excitation de la découverte.
Un premier contact tardif
Si mon premier « choc » FF date de 2002, la licence avait déjà 15 ans, même si le premier épisode localisé en Europe fut Final Fantasy VII, sorti en 1997. Peut-être est-ce d’ailleurs là l’un des ingrédients qui aida à bâtir le culte autour du jeu : FFVII permettait enfin aux joueurs français de vivre une aventure Final Fantasy ! Je suis passé à côté, à cette époque. Pourquoi ? Je l’ignore. Peut-être étais-je encore pris dans Oddworld: Abe’s Odyssey, sorti quelques semaines auparavant, ou déjà en train d’attendre Tomb Raider II, qui préparait son arrivée à la même date ?
Toujours est-il que je n’ai joué que bien plus tard à Final Fantasy VII, en 2011, via le « PlayStation Phone », le Sony Xperia Play, un smartphone muni d’une manette de jeu dont le design rappelle celui de la PSP Go, et qui possédait nativement un émulateur PlayStation 1. Ces conditions étaient probablement idéales pour découvrir un titre qui accusait déjà son âge : sur mobile, il ne souffrait d’aucune comparaison.
Déçu par mon expérience sur Final Fantasy XIII, j’avais décidé, la réputation du soft aidant, que je devais quand même me donner la chance de découvrir ce monument du jeu vidéo, unanimement reconnu comme tel par la critique. Mais à nouveau, cela n’a pas pris. Et pour les même raisons… Je me sentais baladé d’un point A à un point B, puis du point B au point C, sans avoir l’impression de peser d’une quelconque manière sur le déroulement des événements. Et à nouveau, le jeu ne m’amusait pas. Au contraire, même, la mélancolie du titre me faisait régulièrement quitter la partie de mauvaise humeur… Peut-être qu’il aurait fallu jouer lors de la sortie du jeu, en 1997, pour pouvoir vivre le gap technique que franchissait le titre, l’éblouissement de ses cinématiques et de la 3D. Un coup de foudre vécu par beaucoup, qui explique aussi l’importance qu’on accorde au jeu aujourd’hui.
Enfin, j’ai offert à la saga une dernière chance de me convaincre en jouant finalement, il y a deux ou trois ans, à Final Fantasy X, via le portage sur PS Vita. Quinze ans après avoir découvert les premières images, j’allais enfin plonger dans l’aventure. Mais à nouveau, j’abandonnai après seulement quelques heures de jeu. Si cette fois, j’avais enfin l’impression de jouer, les raccourcis scénaristiques peu crédibles, les personnages caricaturaux et l’enchaînement de péripéties plutôt mal articulées m’empêchèrent d’apprécier le voyage. Le summum de la frustration viendra de la partie de hand-ball sous-marin, où le titre m’a à peine laissé le temps d’appréhender le gameplay que le match était fini (et perdu), sans me laisser la moindre seconde chance. J’ai continué un peu l’histoire en me forçant, mais je n’ai pas réussi à me sentir concerné, et j’ai fini par ne plus le relancer.
Situation amoureuse : c’est compliqué
« C’est pas toi, c’est moi… », ai-je envie de dire à la licence ! Avec pas loin de 80 millions d’exemplaires vendus, il est clair que la saga a su toucher le grand public. Mais, hélas, pas moi. J’ai un peu le même souci avec Shadow of the Colossus, adulé par de très nombreux joueurs, et que je n’ai pas aimé. Je n’ai pas aimé m’ennuyer pendant les trop longs voyages dans ces étendues désertes, je n’ai pas aimé devoir éliminer ces géants qui n’avaient rien demandé, sans justification aucune, et surtout, je n’ai pas aimé ne pas avoir le choix de ne pas le faire, à part en éteignant ma console. Ce qui n’enlève aucunement les qualités du jeu : graphismes, gameplay, originalité…
Je le regrette, et je suis un peu jaloux de ceux qui attendent avec excitation ce Final Fantasy VII Remake, et qui vivront leur aventure entre nostalgie et (re)découverte. Pour ma part, je ne crois pas que j’y jouerai ; j’éviterai ainsi une quatrième déception. Et puis, ça m’évitera de devoir dire du mal d’un jeu qui est déjà considéré comme un chef-d’œuvre, avant même que qui que ce soit n’y ait joué…
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