Lors de la dernière édition du Blast Paris Major, le joueur esport Kenny Schrub (AKA KennyS) a annoncé publiquement sa retraite. Le public de l’Accor Hotels Arena réuni pour un tournoi Counter Strike aura donc assisté à la dernière partie compétitive du joueur dignois, sniper pour l’équipe Falcons. La fin d’une carrière couronnée de nombreux succès avec pas moins de douze trophées en Lan ainsi qu’une médaille de MVP lors d’un tournoi de major. Plus impressionnant encore, il demeure encore à ce jour le seul joueur qui, par son talent, a déclenché la mise en place d’une mise à jour du jeu pour des raisons d’équilibrage. Une version de l’histoire non-confirmée par Valve néanmoins. Natif de Provence, il débute sa carrière en 2011 au sein de l’équipe VeryGames, suivra ensuite LDLD puis Titan dans laquelle KennyS réalisera ses performances les plus intéressantes. Puis viendra G2 esports et enfin la Team Falcons avec laquelle il échouera aux portes du Major de Paris.
It’s been a great ride, thanks for everything @CounterStrike, I love you all for your messages and respect towards me, can’t answer to everyone but it’s difficult to express how grateful I am, without you people, nothing would have a sense.
Merci à tous, Bercy vous m’avez… pic.twitter.com/jfZ66yrlif
— kennyS (@kennyS_) May 20, 2023
Une fin de carrière avant même d’avoir atteint la trentaine, c’est monnaie courante dans le milieu de l’esport mondial. Selon Mathieu Dallon, président de l’association France esport, l’âge d’or des joueurs esport se situerait même entre 20 et 21 ans. Après cela, selon lui, le cerveau humain entame une décroissance de neurones. Une retraite encore plus précoce que dans le milieu sportif traditionnel où certains professionnels arrivent à terminer leur carrière aux alentours de la quarantaine pour les plus endurants. Pour justifier de tels départs, on évoque une perte de capacités, notamment les réflexes ou encore la coordination œil-main. Des raisons médicales qu’il faudrait néanmoins nuancer, ces dernières ne s’appuyant finalement sur aucun fondement véritable. Parmi les autres raisons potentielles, celles du stress et du surmenage sont souvent citées par les joueurs, tout comme la précarité professionnelle. Ajouter à cela un rythme d’entraînement intensif, pas moins de dix heures par jour, six jours par semaine, de quoi vriller rapidement au burn-out. La pratique du jeu vidéo étant encore très liée au loisir dans l’inconscient collectif, l’esport n’échappe pas au travers des fameux métiers-passions.
Se pose ensuite la question de la reconversion qui n’est pas plus aisée. En effet, les néo-retraités esport sont confrontés à plusieurs problématiques, comme la difficulté à valoriser leurs compétences, et la difficulté à retrouver un train de vie « normal » après avoir goûté à la compétition à un âge bien souvent précoce. C’est pour ces raisons que la plupart des retraités se tournent vers le streaming (certaines équipes imposent même des heures de streaming hebdomadaires), mais dans cet univers où la personnalité prime sur la performance, le succès n’est pas garanti.
L’esport français reçu à l’Élysée
Team NG+
Le coronavirus continue sa série d’élimination d’évènements eSport
Team NG+
Paris, capitale mondiale de l’eSport
n1co_m