Peu connu du grand public, le consortium Embracer n’en reste pas moins l’un des acteurs majeurs de l’industrie vidéoludique. Cette société européenne de distribution de jeux vidéo dispose déjà d’une dizaine de groupes parmi lesquels on retrouve entre autres THQ Nordic (Desperados 3, Biomutant), Koch Media/Deep Silver (Persona 5, Metro Exodus), Coffee Stain (Huntdown, Satisfactory) ou encore Gearbox Software (Borderlands 3, Godfall). Si l’accord avec Square Enix est validé, c’est alors trois studios importants supplémentaires qui s’ajouteront à l’escarcelle d’Embracer.
Un accord dont on apprend l’existence ce matin via un communiqué de presse de l’entreprise suédoise. Pour un montant de 300 millions de dollars, Embracer s’offre les studios de développement Crystal Dynamics, Eidos Montréal et Square Enix Montréal ainsi qu’une cinquantaine de licences de back-catalogue. Voilà qui sonne comme une très bonne affaire, surtout si on le compare aux 1,3 milliards déboursés pour acquérir Gearbox Software l’an dernier.
Square Enix se sépare donc pour un prix modique de ses principaux studios occidentaux et de certaines licences aussi prestigieuses que Deus Ex, Legacy of Kain, Thief ou bien évidemment Tomb Raider dont un nouvel épisode tournant sous Unreal Engine 5 a été annoncé il y a peu. À noter que les licences Life is Strange, Just Cause et Outriders restent la propriété de Square Enix.
Si l’on en croit Matsuda Yosuke, président du groupe japonais, cette séparation devrait aider la société à « s’adapter aux changements en cours dans l’environnement commercial global en allouant plus efficacement les ressources, ce qui améliorera la valeur et la croissance de l’entreprise ». Toujours dans la même déclaration, Matsuda ajoute que cette opération permettra le « lancement de nouvelles activités avec des investissements dans des domaines tels que la Blockchain, l’IA et le Cloud ». Même si ce n’est pas très surprenant quand on se souvient de la lettre de vœux aux actionnaires de ce début d’année, on reste attristé par la voie que semble embrasser (sans mauvais jeu de mots) le géant nippon.
Du côté d’Embracer, Lars Wingefors, co-fondateur et PDG de l’entreprise, déclare :
» Nous sommes ravis d’accueillir ces studios dans le groupe Embracer. Nous sommes conscients des propriétés intellectuelles fantastiques, du talent créatif de classe mondiale et des antécédents d’excellence qui ont été démontrés à maintes reprises au cours des dernières décennies. Ce fut un grand plaisir de rencontrer les équipes de direction et de discuter des plans futurs et de la façon dont ils peuvent réaliser leurs ambitions et devenir des acteurs importants d’Embracer. «
Si ces rachats sont validés comme prévu lors du second trimestre fiscal 2022/2023 (soit entre juillet et septembre 2022), Embracer se retrouverait alors avec plus de 14 000 salariés dont plus de 10 000 développeurs répartis dans 124 studios internes. Cela correspond à plus de 230 jeux en cours de création dont une trentaine de AAA à paraître sur les prochaines années avec une volonté réaffirmée de continuer de produire des titres solo ambitieux.
Vu la tournure que souhaite prendre Square Enix, très axée sur les NFT, la blockchain et les jeux service, c’est peut-être finalement une très bonne nouvelle aussi bien pour nous autres joueurs que pour ces studios qui pourront laisser parler leur créativité avec sans doute moins de pression pour sur-financiariser leurs œuvres. Car on a vu le résultat lorsque Square Enix veut absolument maximiser les revenus de ces jeux, avec notamment Marvel’s Avenger ou plus récemment l’indigent Babylon’s Fall. Au moins, s’ils continuent de se diriger vers le mur, ils n’emporteront pas avec eux toutes ces belles licences. Et qui sait, on pourrait se prendre à rêver d’un retour de notre Raziel préféré avec un nouvel épisode de Legacy of Kain.
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