C’est un brevet intéressant qui a été repéré par le site web exputer.com : déposé par Electronic Arts, son titre est « Surcouche d’edutainment pour apprendre les langues étrangères dans les jeux vidéo » (Edutainment overlay for learning foreign languages in video games). « Edutainment » est un mot valise formé d’education, l’anglais pour « enseignement » (oui, c’est un faux ami !), et entertainment, soit « divertissement ». On connaît bien en France un mot-valise cousin, l’infotainment, qui décrit ces émissions télé qui font à la fois de l’actualité et du divertissement.
Le brevet décrit ainsi un programme mu par une intelligence artificielle qui mettrait un jeu en pause pour lancer un mini-jeu impliquant une résolution en langue étrangère. Par exemple, nous montrer un objet issu du jeu auquel on est en train de jouer, et demander son nom en anglais, allemand, ou chinois…
Ce qui fait la spécificité de ce brevet, c’est que le programme serait en mesure de proposer des mini-jeux basés sur le titre dans lequel il est exécuté, en utilisant les assets de ce même titre. Par exemple, en fonctionnant dans Unpacking, il pourrait nous demander tout un tas de mots de vocabulaire en utilisant les objets magnifiquement pixelisés du jeu ; en fonctionnant dans un RPG, il pourrait nous demander de répéter une ligne de dialogue qu’on vient de lire (ou d’entendre) en français, mais en langue étrangère…
Un autre point qui ferait la différence, c’est la capacité du programme à lire les mouvements des lèvres et de la langue. Ainsi, le programme serait capable de dire si oui ou non, la prononciation du joueur est la bonne, et de le corriger. Ce qui serait un grand pas en avant dans l’apprentissage des langues en ligne, dont la partie « expression orale » est souvent celle qui pèche. Dans la plupart des applications d’apprentissage de langues étrangères, l’utilisateur est en effet souvent invité à s’enregistrer en train de parler, pour se réécouter et s’autocorriger. Sauf que s’il ne sait pas, ou n’a pas conscience de ne pas prononcer correctement, il ne progressera pas. Le brevet d’E.A. pourrait corriger cela.
Le plus étonnant ici reste que ce soit Electronic Arts qui se saisisse du sujet, développeur et éditeur qu’on ne connaît pas particulièrement pour son travail dans les applications dites de « productivité ». Cependant, c’est peut-être un nouveau signe que le jeu vidéo est devenu tellement important culturellement qu’il se dépasse lui-même, et n’est plus seulement une fin en soi, mais aussi un support pour découvrir, apprendre, créer… comme l’ont par exemple été les modes « touristes » des derniers jeux Assassin’s Creed qui permettaient de découvrir assez rigoureusement des époques et des cultures.
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