Posons les manettes, les souris et autres périphériques et prenons quelques minutes ensemble. Mais qu’est-ce qui se passe exactement ? Quelles sont ces images de violence, de haine diffusées sur nos écrans à longueur de journée ? C’est à croire que 2020 est l’année du jugement dernier. Après s’être évité, isolé pour se protéger d’un maudit virus (toujours actif), on se regroupe maintenant pour réclamer justice, pour défendre notre liberté ? Un paradoxe que seuls les humains sont capables de créer. 2020, quelle étrange année.
Le centre de conférence de Los Angeles, lieu culte pour tous les amoureux de jeux vidéo, a été réquisitionné à des fins militaires. Pas d’écrans géants ni d’annonces en tous genres cette année, mais des blindés et des soldats prêts à intervenir pour endiguer le chaos. Encore une fois, 2020, quelle étrange année.
Mais dans cette obscurité, de faibles lueurs d’espoir émergent. Pour la première fois, toute l’industrie du jeu vidéo se lève sous une seule et belle bannière : celle du soutien. PlayStation, Xbox, Activision, CD Projekt, Blizzard… chacun a communiqué sur cet événement devenu mondial. L’horrible assassinat de George Floyd a embrasé les rues et, dans son sillage, un unique message : Black Lives Matter.
Dans notre société hyper-médiatisée, avoir de la visibilité est un luxe. De par leurs messages, les entreprises citées laissent le podium médiatique à cette cause, une manière d’exposer le combat au plus grand nombre et le plus longtemps possible. PlayStation a ajourné sa présentation des jeux PlayStation 5 (sans nouvelle date), et Activision a décalé la sortie de ses prochaines saisons de Call of Duty, pourtant attendues par une armée de fans.
Tous ont renoncé afin de donner la parole à ce mouvement anti-raciste. On peut penser qu’il s’agit ici de maigres efforts, mais il faut bien réaliser que ces décisions leur font perdre de l’argent. Nous sommes à l’aube d’une nouvelle génération de consoles, période hautement stratégique pour les constructeurs. Et pourtant, PlayStation préfère reporter sa conférence. On éteint momentanément la machine du marketing, le temps que le message passe.
Mieux encore, certains acteurs n’hésitent pas à mettre la main à la poche pour aider financièrement le mouvement. On peut ainsi citer Humble Bundle, Devolver Digital, Square Enix, Electronic Arts, EVO, Ubisoft… les dons s’accumulent à l’heure où ces lignes sont rédigées.
C’est bien la première fois qu’une seule et même voix se fait entendre sur nos réseaux (et sans aucune stratégie de récupération). La solidarité est maîtresse sur nos fils d’actualité. Nous n’irons pas jusqu’à dire qu’il s’agit ici d’un fait historique, mais un fait assez important pour être souligné.
Justice doit être faite. Le reste attendra. Tout le secteur du jeu vidéo s’est mis en « pause » pour se focaliser sur l’essentiel : nos droits et libertés. Déjà qu’il était ralenti par l’épidémie, cet arrêt temporaire risque encore de chambouler nos calendriers de joueurs. Une dernière fois, 2020, quelle étrange année. Et nous en sommes à peine à mi-chemin…
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