Diablo Immortal n’est sorti que depuis le début du mois, et pourtant, il est déjà considéré comme le jeu le moins bien noté de l’histoire sur Metacritic, la faute à un modèle économique pervers qui influence les joueurs en les poussant à succomber aux microtransactions abusives.
Le jeu est disponible gratuitement sur mobile (iOS et Android) ainsi que sur PC, mais le géant américain a opté pour un modèle d’affaire très critiquable. Alors que pendant la présentation, l’équipe de développement assurait être satisfaite de « l’équilibre qu’ils ont trouvé avec le Battle Pass lors de la bêta », et qu’afin de respecter le grinding, essence même de Diablo, ils ne vendront pas d’armes, ou ni de quelconques équipements susceptibles d’apporter un déséquilibre conséquent entre les joueurs.
Le problème, c’est que si, effectivement, le jeu ne propose pas à la vente des armes, certaines microtransactions permettent d’acheter des emblèmes et gemmes légendaires (qui ne sont d’ailleurs pas garanties à 100%) et qui sont utiles dans la progression des personnages et pour l’équipement. Elles permettent donc de progresser plus vite en gagnant de la puissance. Diablo Immortal bascule alors dans le « pay-to-win » en seulement quelques heures de jeu, source de grande frustration pour les joueurs « free-to-play ».
Diablo Immortal écope donc d’une note de 0,2 sur 10. Jamais un jeu n’est tombé aussi bas dans l’histoire de Metacritic, toutes plateformes confondues parmi les 18 000 entrées. Parmi le flop 5, Warcraft III: Reforged, un autre titre édité par Blizzard Entertainment.
Au-delà de la critique du titre en lui-même, c’est également à Blizzard que les joueurs s’adressent et notamment des fans de la licence Diablo qui, forcément, sont déçus et estiment même perdre « leur foi » placée dans l’entreprise. Quelque chose qui n’est pas vraiment surprenant au vu des scandales que l’entreprise enchaîne ces dernières années, mais une situation inquiétante : si les fans n’ont plus foi en Blizzard, qui les supporte encore ?
Laisser en masse des avis négatifs sur un jeu, c’est ce qu’on appelle aussi le « review bombing ». Voilà un moyen très rapide et assez efficace pour exprimer son mécontentement. Les plateformes en ligne telles que Steam, Metacritic, IMDb ont favorisé ce rassemblement de communautés qui s’organisent alors pour noter de manière négative massivement, dans l’espoir de faire réagir l’éditeur, ou les équipes de développement derrière le titre en influençant potentiellement les résultats financiers. Cela peut donc devenir un excellent moyen de pression, notamment en ce qui concerne Blizzard. En effet, ce « review-bombing » enfonce encore plus Blizzard dans la shit-storm dans laquelle l’entreprise est empêtrée depuis quelques années. Une chose que Microsoft ne doit pas forcément voir d’un très bon œil, mais que les joueurs utilisent en espérant que l’entreprise va se reprendre en main…
Diablo Immortal n’est pas le seul. Bon nombre de titres ont été « victimes » de ce review bombing et pour la plupart, la cause était liée au modèle économique. De grands noms ont été concernés tels que The Elders Scroll V: Skyrim dont l’ajout des mods payants par Valve en 2015 a été très mal reçu, forçant ainsi l’éditeur à faire marche arrière pour revenir sur la gratuité de cette fonctionnalité. Grand Theft Auto a également subi le même courroux des joueurs lorsque Take Two, son éditeur, a essayé de monétiser les mods. Et enfin, plus récemment, Genshin Impact qui a été vivement critiqué pour le système payant (gacha) considéré comme abusif.
La colère des joueurs à propos des modèles économiques adoptés dans les jeux n’est pas née de la dernière pluie, mais visiblement, les entreprises continuent de vouloir opter pour ce chemin périlleux, comme si Blizzard pouvait se le permettre…
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DracoSH
Diablo: Immortal, Sonic Frontiers – Quel est l’impact des joueurs sur le développement des jeux ?
Loriynn
Review Bombing ou l’art d’exprimer son mécontentement
Drakyng