Sekiro: Shadows Die Twice fait indéniablement partie des grands succès de l’année 2019. De par sa direction artistique soignée, son gameplay exigeant et son scénario prenant, le jeu a été encensé par les critiques et a même dépassé les 4 millions d’unités vendues à travers le monde. FromSoftware nous signe ainsi une énième réussite à ajouter à son insolent palmarès. Quelques mois après la sortie du jeu, l’éditeur Mana Books nous propose un manga directement inspiré de l’univers du soft et s’imbriquant directement à son scénario. Il s’agit en réalité d’un préquel, les événements du livre se terminant précisément au début du jeu.
Sekiro : Hanbei l’Immortel, le nom du manga, nous conte l’histoire d’un personnage bien connu des joueurs. Un personnage dans un triste état que l’on rencontre dès le début du jeu. On s’est tous demandé qui était ce mystérieux guerrier campé à côté de l’autel (voir la photo d’illustration de l’article). Ce samouraï qui vous donne les premiers conseils de combat. Sans histoire à raconter, il erre comme une âme en peine à la recherche d’un sens à sa vie sans fin. Sachez que ce guerrier répond au nom d’Hanbeï et qu’il n’a pas atterri là par hasard.
Il est à préciser que vous n’avez nullement besoin de connaître le jeu pour apprécier et comprendre pleinement le manga. Comme mentionné, il s’agit d’un préquel. On notera néanmoins quelques clins d’œil pour les initiés, appréciables, mais bien dispensables.
La malédiction de l’immortalité
Essayons de tisser un bref résumé du scénario en évitant tout spoil. Sekiro : Hanbei l’Immortel introduit Hanbeï (pour ceux qui n’avaient pas encore compris). Las des combats, le samouraï erre sans but dans la région d’Ashina. Il fera alors la rencontre de Shokichi, un jeune bretteur inexpérimenté. Ensemble, ils mettront à mal un groupe de bandits prêts à piller le village du garçon. Mais leur première victoire est de courte durée. Dans l’ombre de la forêt, se cache une créature aux yeux rouges. Personne ne peut l’égaler. Sa vitesse et sa force mettent en charpie les hommes du village. Hanbeï va devoir alors croiser le fer en usant de sa capacité d’immortalité. Ce monstre sanglant n’est que la prémisse d’un sombre projet de grande ampleur. Le manga nous dévoile, au passage, quelques informations complémentaires sur la région fictive d’Ashina et sur ces entités démoniaques aux yeux rouges (bien connues des joueurs).
Outre son scénario, Sekiro : Hanbei l’Immortel brille de par ses illustrations. Les dessins sont très beaux et ne font, en aucun cas, défaut au jeu, bien au contraire. Mention spéciale aux scènes de combat d’un réalisme époustouflant. On prendra quelques minutes pour contempler chaque case avec une grande attention sur les détails et la fluidité des actions. Aux commandes : Shin Yamamoto (sous la supervision du studio FromSoftware), un artiste bien connu pour son travail sur Monster Hunter Flash ou encore Twelve Demon Kings.
Ce genre de projet cross-media suscite toujours un peu de scepticisme (on ne compte plus le nombre d’adaptations bâclées et ratées ayant juste pour but de profiter de la popularité d’une œuvre). Mais force est de constater que Sekiro : Hanbei l’Immortel ne fait pas partie de cet acabit. De par ses dessins somptueux et son histoire, certes simple, mais efficace, le manga s’impose et se range directement à côté du jeu. On attend maintenant un second chapitre puisant encore dans l’univers façonné par FromSoftware. En introduction du manga, une citation de l’auteur :
Que vous ayez déjà joué à Sekiro: Shadows Die Twice ou non, j’espère que vous aurez plaisir à lire ce manga. De même, je serai ravi si cette histoire vous donne envie de recommencer à jouer au jeu ou de le découvrir pour la première fois.
Mission accomplie.