Publié en France depuis février 2019, Classroom for Heroes possède actuellement 4 tomes que nous avons eu le plaisir de recevoir de la part de Doki-Doki, afin de vous en parler, comme toujours, sans langue de bois. Sur ce projet nous retrouvons au scénario Shin Araki, qui avait su se faire connaître quelques années plus tôt grâce à Empress of Flame, qui n’étaient autre que les prémices de l’oeuvre dont nous allons vous parler aujourd’hui. Au dessin c’est Koara Kishida qui est à l’oeuvre et dont il s’agit du premier manga.
Classroom for Heroes n’est donc pas l’oeuvre de deux baroudeurs émérites, mais bien de deux « novices » dont il s’agit de la première grosse expérience dans le monde du manga, et vous allez le voir, cela pourrait expliquer quelques éléments que nous allons analyser ci-après.
Le pitch de Classroom for Heroes – (no spoil)
Classroom for Heroes nous plonge dans un univers fantasy au passé trouble, dont l’Histoire nous sera narrée de manière parcellaire tome après tome. De ce que l’on sait, Blade, un jeune homme que l’on qualifiera d’un peu candide, aurait combattu le Seigneur des démons au péril de sa vie grâce à un pouvoir immense hérité durant son enfance.
Suite à cet affrontement dont il sorti victorieux, sauvant l’humanité au passage, Blade ne peut désormais plus se servir de l’intégralité de ses pouvoirs, son corps n’étant plus assez fort pour en supporter la puissance dévastatrice. Néanmoins, même en n’utilisant qu’un quart de ses pouvoirs, ce dernier reste tout de même bien assez puissant pour venir à bout de la plupart des ennemis qui oseraient se dresser sur sa route.
Mais la diminution de sa puissance n’est en rien un souci pour Blade, qui souhaite à présent s’illustrer comme une personne plus « normale », et décide d’intégrer une école dont le rôle est de former les futurs héros de l’humanité. Fort de son expérience de la guerre, et bien plus puissant que n’importe quel élève de cette école, Blade va devoir faire profil bas pour que personne ne découvre qui il est en réalité.
Nos impressions sur les tomes 1 à 4 – (voir directement la conclusion pour un avis rapide sans spoil)
Malgré un postulat assez basique et une progression très simple à suivre, il ne nous a pas été très facile de savoir quoi penser de Classroom for Heroes au premier abord. Il nous a donc fallu prendre un peu de recul pour savoir où l’auteur voulait exactement en venir, car il n’est pas si aisé d’y trouver un fil rouge scénaristique.
Le premier tome était plutôt intéressant pour plusieurs raisons. La première, c’est justement ce postulat de base qui peut sembler basique comme nous le disions, mais qui n’est pas si habituel dans ce type de manga. Un héros légendaire perdant une grande partie de ses pouvoirs et ne souhaitant qu’une seule chose, enfin vivre comme n’importe quel autre personne de son âge, c’est finalement un principe intéressant.
Blade ayant été rapidement détecté comme étant un Brave, une personne dotée de pouvoirs surhumains, il n’a eu aucune enfance, et aucune adolescence. Son comportement n’est donc absolument pas adapté aux différents codes sociaux en vigueur dans l’école qu’il intègre. L’amitié, l’amour, les plaisirs simples de l’adolescence, ce sont des choses qu’il va découvrir au fil de situations tantôt humoristiques, tantôt attendrissantes, et à ce niveau là, le manga fonctionne plutôt pas mal sur les 4 premiers tomes.
Mais vous l’aurez compris, Classroom for Heroes va surtout aborder des thèmes légers, et s’il est classé dans la catégorie seinen, c’est avant tout car il intègre pas mal de fan service, avec des personnages nus, et notamment de jeunes adolescentes topless. Le manga ne cache par ailleurs pas son envie de mettre l’accent sur ce point précis, et l’auteur précise même à l’ouverture du tome 4 que ce dernier sera un peu plus « olé-olé ». Lorsque cela est clairement affiché au départ, il n’y a aucune raison de s’en offusquer, et en ce qui nous concerne, nous avons apprécié la majeure partie des scènes de nu, même si certaines poussaient à notre sens le bouchon un petit peu loin dans leur mise en scène.
Par ailleurs, ce qui fait que les scènes de fan service fonctionnent, en tout cas pour nous, c’est grâce à la personnalité des protagonistes. Ils ont beau être très archétypaux, les personnages pour la plupart possèdent un relief très agréable. Les personnages ayant tous des travers et des défauts, ce sont ces derniers qui seront souvent utilisés pour mettre en scène des situations humoristiques et débridées. Et on vous le donne en mille, pour peu que vous vous attachiez aux personnages, que vous vous trouviez votre petite waifu, le combo humour + sexy, ne peut que fonctionner. En ce qui nous concerne, c’est la personnalité très soumise de Sophie qui nous a séduit.
Mais c’est là que l’on touche peut-être aux limites de Classroom for Heroes. Le départ est intéressant, les personnages sont basiques mais agréables, on a de l’humour, du sexy, de l’action par moments, mais il manque très clairement un fil conducteur à tout ça. Après avoir lu les 4 premiers tomes, nous avons un univers qui est posé dès le tome 1, quelques explications sur l’origine de certains personnages arrivent dans les suivants, mais où est-ce que le manga veut nous mener ?
Pour le moment tout ce qui se passe sous nos yeux n’a aucun impact sur le monde qui entoure les personnages, et l’humour est tellement omniprésent, que l’on aurait bien du mal à imaginer un virage sérieux à tout ça, pour donner un sens réel à cette école devant guider les héros de demain. Chaque tome est en fait une sorte de stéréotype d’un genre de manga en particulier, le premier est très fantasy, le second propose un soupçon d’isekai, le troisième introduit un nouveau personnage, et le quatrième comme nous l’avons déjà dit, met un gros accent sur le fan service.
Dans l’esprit, cela nous a finalement beaucoup fait penser à GTO, pas dans sa thématique, mais dans l’exécution. L’univers qui entoure les personnages n’est finalement là que pour habiller et donner un peu de texture à l’histoire, mais dans le fond, ce qui compte, c’est la relation entre les personnages, la grande dose d’humour, et les valeurs véhiculées. Et il nous a fallu un peu de temps avant de comprendre cela, peut-être un peu trompé par son orientation fantasy, son fan service, et sa catégorisation en seinen. Mais avec un peu de recul, notre avis a évolué, et si nous étions tenté d’être un peu sévère à la base, nous sommes revenu sur notre jugement pour apprécier ce manga pour ce qu’il est, et pas pour ce que nous voudrions qu’il soit. Mais cet enchaînement de volumes sans fil conducteur réel permettra-t-il à l’auteur de tenir sur la longueur ? L’avenir nous le dira.
En conclusion de notre lecture des tomes 1 à 4 de Classroom for Heroes, ce manga ne révolutionnera pas son médium et se place finalement dans la moyenne des autres œuvres du genre, il n’est ni exceptionnel, ni mauvais. Les thèmes sont basiques, les personnages archétypaux, la mise en scène manque encore un peu de finesse, et surtout l’auteur reprend des poncifs usés jusqu’à plus soif, c’est un fait.
Pour autant, est-il possible de prendre du plaisir en lisant Classroom for Heroes ? Eh bien totalement. Si comme nous, entre deux œuvres riches et tortueuses vous souhaitez vous offrir une petite dose de légèreté teintée d’humour, de fantasy et de fan service, ce manga est vraiment fait pour vous. Vous aurez quelques impressions de déjà-vu, mais la plupart des situations que l’on qualifiera de cocasses fonctionnent très bien, la candeur du héros le rend plutôt attachant, et vos futures waifu sont toutes plus ravissantes les unes que les autres. Pas inoubliable donc, mais nous avons tout de même envie de savoir comment la suite va évoluer dans le tome 5.