Série phare de cette fin d’hiver 2020, Locke and Key vous ouvre les portes de son monde.
Décidément, les comics ont le vent en poupe sur petit écran. Suite au lancement prochain de Disney +, ce monstre qui possédera la moitié des références culturelles modernes, Netflix se devait de réagir vite et bien. En effet, toutes les séries estampillées Marvel s’en vont rejoindre Mickey, délestant Netflix de séries populaires en termes de vues, telles que celles autour des différents Defenders qui pour la majorité n’auront pas été d’immenses succès critiques. Tournant donc le dos à la principale maison de comics des US, notre chère plateforme de streaming a dû ratisser plus large pour nous sortir, par exemple, la petite pépite qu’est Umbrella Academy, tirée d’un comics publié par Dark Horse Comics. Et c’est un bis repetita pour Netflix qui nous propose en ce début d’année 2020 une adaptation de Locke and Key, publié à l’origine chez Idea + Design Works. Et croyez-nous, vous ne regarderez plus jamais vos clefs de la même façon. Nous n’allons certainement pas vous divulgâcher quoi que ce soit de l’intrigue ici, donc détendez-vous, on est entre chics types ici.
Si nous devions résumer les inspirations de Locke and Key, nous dirions qu’il s’agit d’un savant mélange entre l’émerveillement des Harry Potter, les codes légèrement frissons des premiers Stranger Things, et la poésie magique proposée dans les livres de Narnia. D’ailleurs, si nous parlons de frissons, cela n’est pas pour rien, puisque l’écrivain du comics (qui est aussi l’un des scénaristes de l’adaptation), Joe Hill, se trouve être le fils du grand Stephen King. Et niveau ambiance, croyez-nous, papa peut dormir tranquille, car le fiston maîtrise l’art du suspens. C’est d’ailleurs l’une des grandes réussites de la série, puisque la jauge de peur est bien maîtrisée. À aucun moment l’envie de se cacher les yeux ne fait surface, malgré la tension palpable qui règne durant les dix épisodes de cette première saison. Cette même tension qui permet d’ailleurs de camoufler quelques facilités scénaristiques, venant essentiellement des choix effectués par certains personnages, et qui vont défier toute logique, ou l’apparition des clefs, qui suivent l’utilité du scénario. Heureusement, cela n’enlève en rien la qualité de la série. Portée par des effets spéciaux de qualité, et un casting au top (mention double bravo pour Connor Jessup), vous allez être baladé d’une partie à l’autre de Key House aussi longtemps que durera l’intrigue.
Une intrigue centrée donc autour de la famille Locke dont le père a été assassiné, et qui, pour repartir à zéro, décide de déménager dans la demeure familiale de la famille. Une opportunité pour la fratrie composée de Kinsey, Tyler, et Bode qui découvriront différentes clefs magiques cachées dans le manoir, toutes affiliées à un pouvoir spécifique. Il nous est impossible de vous en dire plus sans spoiler, mais sachez toutefois que l’adaptation divisera à coup sûr. Normal, tant l’œuvre d’origine semble être compliquée à adapter (coucou l’essai avorté de 2011). Il y a donc un véritable écart entre le roman graphique plus sombre, et la série, qui sent très fort le Teen Spirit. On pourra même trouver un potentiel légèrement gâché pour les lecteurs du matériau de base, et qui sera invisible pour les nouveaux venus, pour qui la série s’adresse clairement.
Enfin, malgré une fin de saison entendue, Locke and Key reçoit un coup de cœur de la part de la rédaction pour le récit proposé, l’univers unique et frais qu’il nous amène (enfin), ainsi que pour la Clef de Tête, l’une des meilleures idées qu’un comics nous ait jamais proposées.