Malgré des titres plus qu’honnêtes, Ubisoft peine à imposer ses derniers jeux dans les top des ventes. Que ce soit la suite de Mario + les Lapins Crétins, le jeu Avatar ou le récent Star Wars Outlaws, tous ont « sous-performé », que ce soit vis-à-vis des attentes de l’éditeur, mais aussi en regard de leurs qualités propres : sans être forcément des chefs d’oeuvre, ces trois titres là en particulier méritaient (méritent) l’attention des joueurs. Seulement voilà, Ubisoft souffre depuis quelques année d’un déficit d’image dû à des décisions au bas mot étonnantes, voire contestables. Denier exemple en date, la sortie de Champions Tactics Grimoria Chronicles, un titre multijoueur compétitif basé sur les technologies du « web3 », c’est-à-dire les NFTs.
Ce n’est pas la première fois qu’Ubi tente de capitaliser sur cette technologie : fin 2021, déjà, l’entreprise Guillemot mettait en ligne la plateforme Quartz, une marketplace dédiée à des collectibles en NFTs pour ses propres jeux, à commencer par Ghost Recon: Breakpoint. À commencer, et à finir : la plateforme n’aura finalement jamais accueilli de contenu pour un autre jeu, même si une fenêtre tristement vide apparait sur le site (étonnamment encore en ligne), signalant la volonté de voir l’opération s’ouvrir à d’autre jeux.
Car la grande majorité des joueurs a rejeté la technologie des NFT, la qualifiant régulièrement d’arnaque. Les seules itérations que l’on voit encore s’adressent plus à des « cryptobros » et autres wannabe-investisseurs regrettant de ne pas avoir acheté une poignée de BitCoins en 2009 ou 2010 qui les aurait rendus riches en 2020 ; mais on voit peu d’initiatives réellement tournée gaming.
Une constatation qui n’aura pas empêché Ubisoft de garder un pied dans l’entrebâillement de la porte NFT pourtant en train de se refermer pour proposer un jeu de figurines, dans lequel ces dernières se vendent et s’achètent sous forme de NFT, avec déjà des prix aussi volatile que celui d’un billet pour voir Oasis en 2025.
Mais c’est l’arnaqueur qui se sera fait arnaquer, pour le peu que l’on considère effectivement les NFT comme une vaste arnaque. Fidèle à ses sortie habituelles, Ubisoft a lâché son Champions Tactics un peu trop tôt dans la nature, alors qu’il aurait peut-être eu besoin de rester sur le métier quelques heures encore. Pour ses jeux solos, et quand il s’agit de textures qui s’affichent avec un peu de retard, on rigole, on prend des captures d’écran et on rigole, mais finalement, il n’y a là rien de bien grave ; mais avec un jeu multi reposant sur les technologies de la blockchain, les « petits bugs au lancement » prennent une toute autre dimension.
Un joueur aurait ainsi su profiter d’une faille pour remporter automatiquement tous ses matchs, sans même que la partie démarre.
Et parce que quand ça ne veut pas, ça ne veut pas, l’auteur du tweet explique que malgré ses signalements, effectués le 3 novembre, soit dimanche, il lui a été répondu que les équipes du jeu ne regarderaient le problème que le lendemain : il semble en effet que personne ne s’occupe du titre pendant le week-end. Preuve, s’il en fallait, que personne, pas même les développeurs, ne semble croire profondément à son succès…
Une fois que le studio a pu corriger le problème, il a déclaré qu’il ne s’agissait pas d’un tricheur, mais d’un bug, empêchant les parties de se dérouler correctement. Dans tous les cas, même s’il s’agissait d’un petit malin qui a su exploiter une faille du jeu, il y a peu de chance qu’il réussisse à faire fortune avec ses gains, car on ne croit pas vraiment que Champions Tactics fonctionnera sur la durée, et que ses figurines virtuelles prendront effectivement de la valeur.
Mais surtout, ce n’est pas avec ce genre d’anecdote qu’Ubisoft va améliorer son image de marque pour assurer une sortie sereine à Assassin’s Creed Shadows…
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