Vendredi 23 août 2024, Boruto revenait en librairie avec une toute nouvelle aventure, suite de sa précédente épopée initiée en 2016 (Boruto – Naruto Next Generation). Sous-titré Two Blue Vortex, ce périple opère un changement significatif : le fils de Naruto et ses camarades reviennent au-devant des lecteurs après une ellipse de trois années. Un changement qui se remarque évidemment par l’apparence de notre héros, mais aussi dans la situation qu’il traverse.
Une sortie qui a été, pour l’occasion, accompagnée de petits événements. Le film Boruto de 2015 est ainsi ressorti en salle et les auteurs de l’actuelle série ont fait le déplacement dans nos contrées pour une rencontre avec leurs fans avides d’obtenir la précieuse signature attendue. Un déplacement qui a évidemment été scruté par les fans du tumultueux ninja de Konoha. Qui ne rêverait pas d’approcher l’homme qui a donné naissance à l’un des personnages les plus célèbres de la pop culture ?
Un rêve que nous avons donc pu vivre ce samedi 24 août lors d’une conférence organisée par la maison d’édition française, Kana, à la Fnac des Ternes. Une réunion réservée aux médias (constituant sans doute un avant-goût de celle du Grand Rex concoctée le lendemain à destination du grand public) qui a permis d’aborder divers sujets suscités par un certain nombre de questions émises de-ci de-là par la presse. Ce qui a donné lieu à un échange, assez verrouillé certes, mais globalement plaisant où la tonalité véhiculait une assez bonne humeur.
Quant au contenu de cet échange, disons qu’il a été marqué par une certaine superficialité. Il s’agissait, par exemple, d’interrogations sur le pourquoi du succès de Naruto. Ce à quoi l’auteur n’a pas forcément la réponse. Ou encore, la séance a également pu donner naissance à une discussion autour des personnages préférés de chacun des deux créateurs ainsi qu’à des évocations autour de propos déjà connus, à l’instar du moment où Kishimoto a évoqué son regret quant à l’écriture de son personnage féminin ( assez critiqué par les fans semble-t-il ), Sakura.
Pour autant, nous avons tout de même pu tirer quelques informations intéressantes, centrée sur les diverses influences de chacun. Et, si cela peut peut-être paraître anecdotique, ce n’est probablement pas si anodin. Ce point, en effet, permet en quelque sorte de faire des liaisons, de trouver des « ponts » entre les œuvres réalisées de leurs mains et celles qui les ont possiblement inspirées. Des œuvres variées par lesquelles, on retrouve évidemment Dragon Ball, mais aussi du Moëbius, L’histoire sans fin ou encore du Star Wars. Du moins, est-ce le cas pour Kishimoto. Ikemoto, lui, outre sa ferveur pour l’œuvre d’Akira Toriyama, il s’est légèrement attardé sur Matrix, et ce, pour une raison apparemment précise : la saga des sœurs Wachowski aurait une certaine place dans son Boruto.
Mais, ce qui a avant-tout attiré notre attention était ce pour quoi les mangakas se sont principalement déplacés : l’épopée qui se poursuit donc actuellement avec Two Blue Vortex, Boruto. Des éléments qui, entre autres, ont pu entériner la place qu’occupe chacun des deux hommes dans l’élaboration de l’œuvre. Des éléments qui nous amènent à bâtir une réflexion autour de la notion de l’émancipation : de Naruto à Boruto, y a-t-il de grandes différences ? Le second n’est-il pas un simple ersatz du premier ? Des questions auxquelles n’ont pas évidemment répondu les auteurs, mais auxquelles ils ont laissé ce qui paraît être des semblants d’indices.
Comme on nous l’a (ré)affirmé, Boruto est l’œuvre même d’Ikemoto, ancien second de Kishimoto sur sa précédente série phare. Et même si un temps, au commencement du projet, Kishimoto avait pris une part dans l’élaboration du scénario, il semble en être différent aujourd’hui. Le papa de Naruto n’en est désormais, selon ses dires, qu’un simple lecteur de l’œuvre actuelle. Est-ce à dire qu’il n’a aucun mot à formuler sur l’orientation des nouvelles aventures ? Cela reste à voir, d’autant qu’il est souvent crédité par-ci par-là comme l’auteur de l’œuvre (du moins, pour Two Blue Cortex).
Ceci étant, considérons Boruto comme le principal défi de Mikio Ikemoto, lequel auteur a logiquement instillé son identité dans l’œuvre. Chose qui se remarque, par exemple, sur plan artistique, le manga étant, à la différence de Naruto, beaucoup plus marqué par les ombres. Un choix, qui, comme expliqué, participe moins d’une volonté de se démarquer, que d’une certaine propension même de l’auteur au style en lui-même. Mais, passons… Car, au-delà de cela, c’est la narration (et sa construction) qui nous interpelle.
Ainsi, Boruto aurait pour objectif de suivre un schéma contraire à celui de son prédécesseur, et ne serait donc pas qu’une simple copie de son modèle. Cette différence a été clamée par son créateur, lequel a invoqué la différence de caractère, ou encore de destin, des deux personnages clés : Naruto et Boruto. Mais aussi la représentation des antagonistes qui émaillent la série. À la différence de la série établie par Kishimoto, ces derniers présenteraient moins d’humanité. Ce qui trancherait là encore avec la série précédente où, finalement, le vilain avait un passé, une histoire, qui le rendait moins haïssable.
Des partis pris suffisamment appuyés pour casser avec son modèle ou du moins s’en distinguer ? L’avenir nous le dira. En tout cas, une chose est sûre, tout dépendra de sa capacité à se réinventer, surtout dans un monde où la créativité est gage de survie. Cependant y-a-t-il réellement une place à la véritable innovation quand l’on hérite d’un gros morceau tel que Naruto ? Évidemment, la réponse est partagée et les lecteurs ont leur petite idée, allant d’avis totalement négatifs à des sentiments plus modérés.
Le constat qui ressort souvent, c’est qu’au fil des chapitres, Boruto a fini par s’imposer. Une amélioration que certains lecteurs attribuent au retour supposé de Kishimoto à la barre, alors que ce dernier nous a semblé affirmer lors de conférence avoir une place que très réduite dans l’élaboration du scénario. Alors quelle est la vérité ? Difficile à dire… Quoi qu’il en soit, on revient à notre interrogation quant à l’émancipation : le manga paraît dépendre bien trop de son aîné, ne se résumant qu’à du contenu digne de satisfaire les fans inconditionnels et n’osant réellement trancher avec son passé.
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