Avis aux Chasseurs de l’Arche (et à ceux qui se préparent à le devenir), il semblerait que Borderlands 4 ne soit pas le jeu le mieux optimisé du marché, loin de là. Au fond, cela n’est pas si grave, car le jeu ne disparaîtra pas de sitôt et les mises à jour finiront par corriger le tir. Cependant, si nous en parlons aujourd’hui, c’est que le fameux Randy Pitchford s’est une fois de plus lancé à l’assaut des critiques sur les réseaux sociaux.
Bien que Borderlands 4 soit sans doute un jeu correct, ce n’est pas ce qui ressort de la vindicte populaire. Le titre a déjà été mis sous les feux d’un mauvais buzz à cause d’une précédente sortie du même protagoniste, qui avait déclaré en substance : « Si tu es un vrai fan, tu trouveras un moyen de t’en sortir », en parlant de l’augmentation du prix des jeux.
Borderlands 4 s’entretien avec la colère
À l’heure actuelle, le jeu enchaîne les bugs, les crashs et les chutes de tension sévères qui peuvent le rendre tantôt désagréable, tantôt complètement injouable selon les machines. Toutefois, nous ne disons pas que Borderlands 4 mérite cette vendetta collective à son égard. Les jeux mal optimisés, cela arrive, et ce depuis bien longtemps. De nombreux joueurs s’y amusent d’ailleurs en ce moment même et ne regrettent pas leur achat. Il est néanmoins important de noter que les studios d’une telle ampleur sont généralement dotés d’un service d’assurance qualité qui est censé valider l’optimisation avant la sortie.
C’est au milieu de tout cela que se trouve Randy Pitchford, dont la démarche initiale semble plutôt bienveillante : il distribue à qui veut l’entendre ses conseils pour améliorer les performances du titre. Il suggère notamment de désactiver le brouillard volumétrique, de vérifier les options de consommation de Windows et d’activer le DLSS. X s’en est donné à cœur joie sur ce point, critiquant notamment avec vivacité la position de l’IA dans l’optimisation des jeux. Ce à quoi Randy Pitchford a répondu avec sarcasme :
« Code your own engine and show us how it’s done, please. »
Cette prise de parole pose problème, car les critiques sont légitimes. En effet, un rapide tour sur les enquêtes matériel de Steam montre que la configuration moyenne basse du marché équivaut à la configuration minimale requise pour le jeu, ce qui devrait garantir une meilleure performance. De plus, ce genre de réponse n’est tout simplement pas ce qu’on est en droit d’attendre d’un dirigeant d’entreprise.
Les clients (car les joueurs sont avant tout des clients) signalent un problème avec le produit. Par défaut, ces clients attendent que le problème soit pris en compte et résolu, et non qu’il soit repoussé d’un revers de la main avec un « faites le vous-mêmes » dédaigneux.
De l’IA dans mon jeu
Laissons de côté les arguments commerciaux qui justifient les performances par le fait que « Borderlands 4 est l’un des jeux les plus ambitieux de sa génération », et posons nous une question plus simple : pouvons-nous confier l’optimisation d’un jeu à une entreprise tierce ?
Cette question paraît légitime à l’ère de l’IA. Les cartes graphiques de NVIDIA utilisent ce que l’on appelle le DLSS (Deep Learning Super Sampling), qui permet d’alléger la charge de la carte graphique en créant une image à basse résolution, avant d’utiliser des algorithmes d’apprentissage profond pour l’« upscaler » vers une résolution plus élevée.
À cela s’ajoute le DLSS 3 et le « Frame Generation », qui vont encore plus loin en générant de nouvelles images intermédiaires. La carte crée ainsi une image « fictive » qu’elle insère entre deux images réelles.
On commence ici à voir la vraie problématique : le DLSS est une technologie propriétaire développée et détenue par NVIDIA. Évidemment, les concurrents ont développé les leurs, comme le FSR et le XeSS, mais le DLSS est généralement considéré comme supérieur en termes de qualité d’image. Et puis, le type qui dirige le développement de Borderlands 4 vous demande de vous en servir…
Est-ce qu’on ne se met pas en danger en acceptant que nos jeux soient développés et optimisés avec l’idée que, de toute façon, l’IA va corriger tous les soucis ? Pire encore, peut-on vouloir vivre dans un monde où une technologie qui permet de corriger l’optimisation d’un jeu se retrouve dans les mains d’une seule société qui n’est pas le développeur ?
En attendant, ce que l’on peut vous recommander, c’est d’attendre un peu avant d’acheter le jeu. En plus, vous l’aurez sûrement en promotion…
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