Batman: Gotham Knights – Gilded City est un projet compagnon du jeu Gotham Knights. Nous avions déjà eu une série de comics rattachée au jeu Arkham Knight, à la sortie de celui-ci, et plus récemment, le cross-over Batman x Fortnite avait lui aussi donné naissance à quelques volumes qui nous avaient positivement surpris. Alors, ce Gotham Knights – Gilded City, simple opération marketing, ou véritable objet bédéiforme intéressant ?
(Un exemplaire de Batman: Gotham Knights – Gilded City #1 nous a été transmis par l’éditeur)
Pif Gadget
La question de l’opération marketing se pose rapidement, ne serait-ce que par le modèle de distribution qui reprend ce que l’éditeur Urban Comics avait fait pour le crossover avec Fortnite : chaque volume est accompagné d’un code à usage unique qui permet de débloquer du contenu pour le jeu Gotham Knights. Ainsi, les acquéreurs du premier numéro ont reçu un skin exclusif pour le Bat-cycle, avec le second numéro, c’est une arme exclusive pour Nightwing qui est téléchargeable, et un code sera fourni avec chacun des cinq volumes suivants. Il se dit même qu’un gros contenu exclusif serait offert aux joueurs-lecteurs qui auront débloqué la totalité des six objets…
Cependant, à y regarder de plus près, on a envie de laisser sa chance à ce Gilded City. D’abord parce que le Batman x Fortnite nous avait agréablement surpris, mais aussi parce que les auteurs qui signent ce premier volume attisent notre curiosité. Au scénario, on retrouve Evan Narcisse, un auteur au profil plus qu’intéressant, puisqu’en plus de sa jeune carrière dans le comic-book, Narcisse est aussi journaliste (le New York Times, mais aussi Kotaku ou IGN !), ou encore narrative designer pour le jeu vidéo. Il a ainsi participé à Marvel’s Spider-Man et surtout à son extension, Miles Morales, et il est aussi dans l’équipe derrière l’attendu Redfall…
Un auteur protéiforme qu’on a bien du mal à imaginer nous servir un synopsis tiède. Et en effet, le scénario est assez étonnant. L’aventure commence comme une histoire de Batman classique : une toxine rappelant celle de l’Épouvantail sévit sur Gotham, rendant les gens complètement fous. Une critique un peu premier degré, mais toutefois bienvenue pointe alors, puisque les victimes s’écharpent dans les files d’attente qui se forment pour la sortie d’une nouvelle paire de basket, ou d’un tout nouveau jeu vidéo… Ou quand même Batman se met à la critique du consumérisme !
Néanmoins, c’est quelques pages plus loin que cela devient vraiment intéressant. Lors d’un flashback nous emmenant à Gotham au XIXe siècle, on rencontre celui qui fut le premier super-héros de la cité. Se faisant appeler le Fugitif, il défend les esclaves affranchis, pourchassés par des gangs réactionnaires et racistes, clamant agir au nom de Dieu. Là encore, le propos est éminemment politique…
Et après ?
Le trait est classique, peut-être un peu trop. Les illustrations signées ABEL (à ne pas confondre avec l’autrice de comics indies Jessica Abel) ne marqueront pas l’histoire du média, mais sont efficaces juste ce qu’il faut pour un périodique. Et on trouve quand même un vrai sens du style et une certaine classe chez le Fugitif, chainon manquant entre Batman et son ancêtre mexicain, Zorro.
Bien entendu, la BD se concentre aussi sur les acolytes de Batman, futurs héros du jeu vidéo dont le scénario devrait faire suite à cette série de comics. À la lecture du numéro #1, on ne voit pas bien comment les histoires vont finir par se rejoindre… La toxine qui fait son apparition au début de l’histoire a-t-elle à voir avec les projets du Dr Langstrom contre lesquels on lutte dans le jeu ? Et comment le personnage du Fugitif va-t-il intégrer l’intrigue de Gotham Knights ? Sera-t-il d’une certaine manière à l’origine de la Cour des Hiboux ? À moins qu’il ne l’ait déjà combattue dans les années 1850…?
Narcisse et ABEL ont su se saisir d’un projet vaguement marketing pour écrire une histoire de Batman originale, en tout cas sur ce premier numéro, qui a retenu notre attention. L’arrivée du Fugitif, tout nouveau personnage du Bat-verse, y est pour beaucoup, et on est curieux de voir où les auteurs vont l’emmener. Le premier volume est disponible depuis la sortie du jeu, le #2 vient tout juste de paraître et le #3 arrivera début janvier. La série comptera en tout six volumes. Ils sont vendus chacun 4,90€, et accompagnés de contenus exclusifs pour le jeu Gotham Knights. Notons que la couverture du premier numéro est signée Greg Capullo (s’il vous plaît !), un peu gâchée néanmoins par l’étiquette du prix imprimée dessus. On aurait aimé un sticker amovible.
Quant à Gotham Knights, le jeu, il voit arriver ces jours-ci une mise à jour gratuite et très attendue qui permettra enfin de jouer à quatre joueurs en ligne dans une mission particulière qui permettra d’affronter Starro, l’étoile de mer géante que le grand public a rencontré avec le film Suicide Squad de 2021. De quoi faire remonter un peu la cote d’amour du titre ?
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