Sa visibilité se fait de plus en plus grande, au point de se demander si l’Arabie Saoudite n’a pas à cœur d’accélérer le pas dans ses fameuses entreprises d’investissement. Il faut dire que les récentes news concernant le sujet semblent se succéder assez rapidement. Tenez, il y a quelques mois à peine, le royaume alimentait le fil de l’actualité vidéoludique avec une annonce concernant l’acquisition de nouvelles parts de Nintendo, faisant ainsi de la contrée le plus grand investisseur de la firme. Mais la firme japonaise est loin d’être la seule. On compte également des noms de sociétés telles que Take-Two ou encore EA, chez qui une nouvelle opération vient tout juste d’être menée.
Car oui, si l’on en croit les nouvelles informations principalement rapportées par Gamesindustry, le PIF (le fonds d’investissement saoudien) a une fois encore investi dans l’entreprise américaine. Des documents relatifs à son activité effectuée (dans les trois derniers mois précédant le 31 mars 2023) montreraient en effet cette progression, une progression assez importante, s’il en est.
Des 16 millions auparavant placées dans l’entreprise, l’Arabie Saoudite aurait maintenant porté ce montant à quelques 24 millions. Ce qui, de fait, représente environ 9% de la firme. Plusieurs semaines ont ainsi passé entre l’opération menée par le fonds d’investissements et les articles la rapportant. Et encore, tant qu’il n’y a pas eu de véritable communication de la part des intéressés, on doit encore demeurer dans l’incertitude, et ce, même s’il semble y avoir preuve et garantie à l’appui.
Que l’Arabie Saoudite investisse dans le domaine du jeu vidéo n’est pas réellement étonnant. En fait, comme on l’a souligné précédemment, il est certain que ce secteur soit désormais l’une des cibles privilégiées du pays (on parle d’un plan de 37 milliards de dollars), notamment dans une optique de se défaire de la dépendance pétrolière. Résultat : une injection massive de capitaux de-ci de-là. De plus, cette présence s’étend assez rapidement (apparemment).
Déjà l’année dernière (en 2022), SNK Global – les développeurs de King of Fighters – est devenue à 96% (ou un peu plus) une propriété saoudienne. Dans une même période, Embracer, Nintendo, Take Two et EA étaient également sur la table, même si les proportions sont tout de même moindres. Et c’est sans compter sur toutes les structures consacrées à l’esport.
Moindres, certes, mais certainement pas négligeables. Et ça crée forcément de l’inquiétude, ou tout du moins, des interrogations. Ce n’est pas un jugement, ce n’est pas de notre ressort, mais il est vrai que l’Arabie Saoudite pose quelque problèmes. Déjà, il y a le prince héritier, Mohammed Ben Salmane, qui n’est pas réellement vu d’un bon œil. Rappelons-nous le supposé assassinat commis à l’encontre du journaliste Jamal Khashoggi. Une affaire qui a remis à jour (ou du moins appuyé) la question de la liberté d’expression dans le pays, soulignant davantage les différences qui existent avec nos valeurs (occidentales). Or, c’est là qu’il existe un petit soucis.
Il y a comme un choc entre deux paradigmes aux antipodes. Un événement tout à fait récent vient d’ailleurs de tout juste nous le rappeler : l’interdiction de Final Fantasy XVI sur le sol saoudien pour le motif qu’il contiendrait des éléments non admis par leur mœurs, dont la prétendue présence de l’homosexualité dans le jeu. Alors, faut-il en tirer quelque chose de ces agissements et craindre pour l’intégrité de la création artistique des studios concernés par ces investissements ? Eh bien, on n’imagine pas qu’il puisse y avoir une sorte de pression pour influer dans le développement.
Du moins, pas tout à fait. Il pourrait bien y avoir des modifications de façon à adapter un jeu à leur mode de pensées, un procédé que Square Enix a refusé, seulement ces derniers ne se cantonneront qu’à la région saoudienne. Le contraire serait étonnant. En tout cas, difficile d’y voir un intérêt dans le fait de courir le risque de s’attirer toute une opposition.
Et c’est tout ? L’avenir nous le dira, mais il n’est pas exclu de voir paraître « quelques publicités », du genre à inciter le tourisme. Ce qui serait logique en soi, puisqu’il n’est probablement pas question de profit seulement. En fait, derrière cela, il y aurait surtout une intention de gagner en visibilité, d’être en quelque sorte cette « cool Arabie Saoudite », à l’instar des fameux « cool Britain » et « cool Japan », qui fait rêver le monde et la jeunesse.
Une orientation qui se voit en réalité sans mal, et ce, avec d’autres branches de la culture pop. L’utilisation de figures sportives à des fins promotionnelles en est effectivement une preuve. Mais pour y parvenir dans le jeu vidéo, le pays devra forcément passer un jour ou l’autre par l’émergence d’une production locale, la mise en avant d’un savoir-faire propre et assurément donner la part belle au talent.
Bien entendu, tout ce qui a été avancé dans l’article reste de la simple spéculation (peut-être un brin fantaisiste). On regardera donc quelle tournure tout cela prendra dans le futur. Car, c’est évident, le royaume a encore bien des cartes à jouer. Et peut-être même qu’elle les place actuellement en jeu. Qui sait ? Mais si tel est le cas, ce n’est pas dans l’immédiat qu’on le sera. Tout semble se dérouler dans la plus grande des discrétions.
À croire que les entreprises concernées tiennent à ce que ça s’ébruite le moins possible. Eh oui, ce n’est pas une mince affaire d’être associé à une entité (et, au passage, la soutenir dans ses ambitions) qui se traîne quelques casseroles, comme le non-respect des droits de l’Homme…
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Team NG+