On a longuement joué à la démo d’Anthem. Voici nos raisons d’y croire… ou pas.
Développé depuis 5 ans dans les studios de Bioware, Anthem est très clairement l’un des jeux les plus attendus de ce début d’année sur PlayStation 4, Xbox One et PC. Ceci grâce à une campagne marketing rondement menée, mais aussi parce qu’il est développé par les petits gars derrière la trilogie Mass Effect, tout du moins en partie.
Il ne s’agit pas là d’un RPG cette fois-ci, quoiqu’en dise les messieurs de chez Electronic Arts et Bioware, mais plus d’un Destiny-like, comprenez un shooter coopératif avec une forte dose d’exploration et un chouïa, mais alors un chouïa de jeu de rôle.
Bon, dans ce petit ressenti que nous vous livrons, il ne sera pas question de parler ni du scénario ni de la narration, quoique cette dernière semble tout aussi sommaire que dans Destiny et même s’il y a la particularité des réponses à choix multiples. En fait, on en compte deux à chaque fois, ce qui est peu et cela ne semble pour le moment rien apporter de particulier, à voir.
Parlons plutôt de l’univers. Bien que la démo publique actuelle ne nous montre certainement pas tous les environnements que l’on pourra explorer dans la version finale du titre, il est clair qu’Anthem a un atout de taille dans sa manche avec la superbe des paysages qu’il affiche. C’est tout simplement magnifique, bluffant, cela tourne avec le Frozbite et Bioware a su l’utiliser comme il se devait, à la différence d’autres studios d’Electronic Arts.
Il s’en dégage un sentiment d’immensité et de grandeur, arpenter la jungle luxuriante et ses nombreuses cascades d’eaux qui se chevauchent les unes les autres du ciel au sol procure un immense plaisir, une réelle invitation au voyage. Cela est aussi dû au fait que l’on puisse voler pour se déplacer, il en émane un souffle de liberté incroyable, oui Anthem est un véritable monde ouvert qui semble tenir sa promesse d’exploration et de découverte.
Reste que tout ceci nous a paru quelque peu vide sur le fond. On y trouve quelques ruines, une ou deux constructions d’envergures, quelques ennemis, du loot et basta. Il y a bien quelques animaux sauvages pour peupler la zone, mais rien de bien marquant.
Le bestiaire est d’ailleurs assez commun, on y a pas vu de gros élans créatifs, les Scorpions ressemblent aux insectes de Starship Trooper, les Scars aux Pilleurs de Destiny, et le Dominion à n’importe quelle autre organisation de la sorte dans n’importe quel autre jeu à l’univers plus ou moins proche. Néanmoins, attendons de voir tout cela plus en détail avant d’en juger réellement.
Notons aussi que si le jeu est beau, il a subi un bon downgrade par rapport à ce que l’on nous avait montré en 2017. Fort Tarsis est par exemple bien moins vivant que ce à quoi on pouvait s’attendre. Mais ne chipotons pas, notre RTX a été utilisé comme ils e doit et en ultra le jeu claque sévère. En combat, les effets de particules ou spéciaux dû aux armes et pouvoirs en mettent plein les mirettes. Les effets de lumière sont aussi saisissants, notamment en extérieure, il y a clairement l’effet carte postale qui se dégage d’Anthem.
Porte Destiny par les épaules
En ce qui concerne les mécaniques de jeu, là encore c’est du déjà vu. Rien ne nous a paru très original, on était avant même de débuter nos premiers gunfight en terrain conquis. La faute à Destiny ou encore TitanFall, même Mass Effect Adromeda, qui ont déjà exploré ce que propose Anthem.
En gros, on a le droit de choisir entre quatre classes de Javelins, qui sont donc les armures que notre personnage porte en jeu, et ce à partir d’un certain niveau – dans la démo en tout cas -.Pour faire court et pour parler language MMO, un Tank, un DPS, un Élémentaliste et une dernière assez équilibré. Toutes ont forces et faiblesses et apportent quelque chose de différent au groupe de joueur avec lequel on crapahute en Expédition.
Les Expéditions d’ailleurs sont tout simplement les missions que l’on peut effectuer en coopération avec d’autres joueurs ou non. C’est là qu’est le gros du jeu d’ailleurs, car si le Vol Libre permet de farfouiller sur la map pour parfaire sa connaissance des lieux, accomplir quelques missions événementielles, récolter des ressources ou encore chercher secrets et trésors, c’est bien les missions coopératives qui sont au cœur du jeu.
Accompagnés d’amis ou d’inconnus, on y a livré des batailles épiques, pas si simples, et plutôt jouissives. Reste que cela n’est finalement que du shooter coopératif comme on le connait, du Destiny à la troisième personne avec vue à l’épaule. Il y a des petites particularités certes, comme la possibilité de tirer en effectuant du vol stationnaire, mais on a déjà vu cela dans Mass Effect Andromeda que l’on rappelle de Bioware Montréal, aujourd’hui fermé.
L’utilisation des pouvoirs et grenades sont soumis à un cooldown et une jauge de super se charge au fur et à mesure de nos tueries pour nous permettre de l’utiliser. Du classique donc, mais bien exécuté et franchement prenant.
Parce que niveau sensation, Anthem se pose là. Dynamique, nerveux et demandant une bonne coopération entre les joueurs, on a pris un pied pas possible lors de nos différentes sorties en zone hostile. Notamment dans la seule instance présente dans la démo qui est franchement réussie et dont le boss final est aussi impressionnant que coriace. Alors oui Anthem reprend des idées à beaucoup d’autres jeux, mais l’exécution est réussie, n’est-ce pas là le principal ?
Anthem, le RPG ?
Alors oui, Bioware et Electronic Arts nous ont présenté aussi Anthem comme un RPG. Tout comme Bungie et Activision l’avaient fait avec Destiny. Pour nous, ce n’est pas un RPG, il ne suffit pas de récupérer quelques aspects d’un jeu de rôle pour se dire jeu de rôle, cela ne marche pas comme ça. Un film d’action n’est pas d’horreur parce qu’il place deux jumpscare sur l’heure trente qu’il dure.
Alors ce côté « RPG » se retrouve surtout dans le côté personnalisation et la classe de son Javelin. On peut en effet crafter ou acheter divers éléments nous permettant de customiser, améliorer et esthétiser notre armure. Il y a tout un côté monétaire à gérer, un autre au niveau des ressources, différentes classes d’objets, ainsi que plusieurs taux de rareté. Il y aussi tout un tas de PNJ avec qui discuter, de marchands et une ville principale, Fort Tarsis, faisant office de HUB.
Tout l’aspect exploration, quêtes ou encore recherche de ressources est à prendre en compte dans ce constat, mais ne sont pas ou plus l’apanage seul du jeu de rôle. il ne suffit donc pas de greffer certains aspects de ce dernier pour en faire un, le système de combat en temps réel tient plus du shooter aussi.
Anthem je t’aime ?
À quelques jours de sa sortie, Anthem s’est donc livré à nous pour nous proposer un très gros aperçu de ce qu’il va proposer. Electronic Arts et Bioware entendent là très clairement nous livrer leur Destiny maison avec quelques particularités uniques. Alors oui, nous n’y avons trouvé rien de bien original et de surprenant, la sensation d’être en terrain conquis après seulement une petite heure de jeu nous a aussi pas mal frustrés.
Cependant, les sensations sont là, le jeu est beau et fluide, alors que tout ce qu’il entreprend est réussi et carré. On attend bien évidemment des surprises du produit final, notamment en termes de scénario et de narration, deux choses chères à Bioware.
On espère aussi un chouïa plus de profondeur de gameplay, avec du contenu post-histoire et donc HL convaincant. Aussi, on espère qu’en mode Vol Libre, il y aura plus de joueurs sur la carte, car même ainsi, on était limité à quatre.
Donc pour ce qui est d’Anthem, on est dans le oui, mais. C’est certes franchement grisant et accrocheur, mais pas original pour un sou. Qui vivra verra comme dit l’adage.