Angie cultive des fleurs. Elle range les pièces d’une maison silencieuse. Elle cuisine, nettoie, plante, récolte. Et recommence. Fractured Blooms, prochain titre développé et édité par Serenity Forge, présente d’abord les traits doux d’une simulation de ferme en 3D.
Mais très vite, la texture du monde s’effrite. Chaque routine cache un vertige, chaque geste laisse une trace. Ce n’est pas une boucle de jeu, c’est une boucle de mémoire. Une boucle qui paraît au premier abord comme douce et remplie d’innocence, mais qui se révèle être très vite remplie de cicatrices.
Comme un cri à l’aide
Annoncé lors du Summer Game Fest, Fractured Blooms s’inscrit dans la lignée du twist de l’horreur psychologique qui s’immisce dans des genres plus classiques. Vous incarnez Angie, petite fille prisonnière d’un monde doux et calme, suspendu dans un temps qui se répète. Chaque jour, il faut s’occuper du potager, cuisiner avec tendresse, rénover les pièces de la maison, maintenir un équilibre entre énergie, nourriture et entretien.
Mais le jeu prévient : chaque action compte, chaque cycle se souvient. L’environnement évolue en silence, les meubles changent, les murs respirent, la lumière se plie à des émotions enfouies. Un concept d’ailleurs proche de We Harvest Shadows, développé par David Wehle, une autre simulation de ferme horrifique et introspective, dont nous vous parlions l’année dernière.
Le jeu alterne entre douceur rituelle et malaise insidieux. Derrière les mécaniques de jardinage, de cuisine ou de décoration se cache un système de gestion de ressources au cordeau : votre endurance s’épuise, votre routine s’étiole, et la réalité est en constante évolution.
« Inspiré d’une histoire vrai », nous dit son trailer, qui aborde les thèmes du deuil, du traumatisme, de la maladie mentale. Semblant loin du jumpscare, c’est le quotidien et la routine qui font peur ici. Comme le résume Serenity Forge :
« Plantez, cultivez, cueillez, nettoyez,
Plantez, cassez, tachez, sauvez,
Une vie aussi fragile que du verre. »
Une maison, mille blessures
Zhenghua Yang, fondateur de Serenity Forge et au cœur du projet, le confie lui-même :
« J’en tremble et pleure encore. Fractured Blooms est une histoire tellement personnelle, elle compte énormément pour moi. » (traduit par la rédaction)
Un jeu comme exutoire, mais aussi comme invitation à ressentir. Pas étonnant, venant d’un développeur et éditeur qui s’est imposé dans l’industrie avec une ligne éditoriale aussi limpide qu’audacieuse : proposer des jeux narratifs sombres et profonds, souvent porté par un twist de genre. Des titres comme Slay the Princess, Doki Doki Literature Club, Loving Life, ou Centum plus récemment continue d’entretenir cette voix si singulière
Quelques jours plus tôt, Serenity Forge a également annoncé Return to Ash, un visual novel qui s’annonce tout aussi chargé émotionnellement qui sortira sur PC le 10 juillet prochain. Une preuve supplémentaire que le studio continue de creuser une veine unique, là où les émotions débordent, là où les genres se tordent. Aucune date de sortie n’a encore été annoncée.
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