Triste nouvelle pour le studio français Camelia : son projet prometteur de JRPG à l’ancienne, Alzara Radiant Echoes, est mis en pause pour une durée indéterminée. Le jeu, qui promettait de retrouver une ambiance à mi-chemin entre Final Fantasy X et Golden Sun, voit son développement stoppé en raison de la fermeture du studio, confronté à un manque de financement.
Alzara nous dit au revoir
Le studio a informé ses backers, via un message Kickstarter et un e-mail, de sa liquidation depuis le 28 avril dernier. Après trois ans de travail – le studio ayant été fondé en mai 2022 – aucun contenu ne pourra être rendu disponible, à l’exception d’une vidéo de démonstration destinée à d’éventuels partenaires commerciaux.
Financement participatif, flou et prise de risque
Face à l’annonce de la chute d’Alzara Radiant Echoes, les réactions sont contrastées. D’abord, une légère déception se fait sentir pour le studio et ce jeu qui semblait prometteur. Puis, la colère des backers dans les commentaires sous la publication. Mais cette fureur est-elle réellement légitime ?
C’est là toute la problématique du financement participatif : on investit en faisant un pari, et si celui-ci échoue, l’argent est perdu. La zone d’ombre réside cependant dans la manière dont les choses ont été présentées. Certains contributeurs semblent (ou feignent de) ne pas avoir compris que cet argent ne finançait pas un jeu entier, mais bien une démo destinée aux investisseurs, ce qui soulève des questions sur la clarté de la communication.
« Avec notre équipe chevronnée à la barre, nous avons méticuleusement planifié chaque aspect du développement du jeu pour respecter des budgets et des délais stricts. »
Quand la promesse ne rime pas avec financement
La page de campagne d’Alzara Radiant Echoes mettait en avant des versions physiques, des OST sur vinyle et des artbooks, des paliers qui ont été presque triplés (demandant 100 000€, ils en ont obtenu 294 428€). Alors qu’un titre comme Clair Obscur Expedition 33 est fortement pressenti pour le titre de Jeu de l’Année, il semble d’autant plus improbable que le studio n’ait pas réussi à trouver les financements nécessaires, surtout lorsqu’il évoque des concepts si attrayants pour les investisseurs.
Il faut cependant prendre la mesure des choses : un jeu vidéo est un petit miracle, mais peu de personnes en sont réellement conscientes. Pour notre secteur, Kickstarter n’est pas une véritable solution de financement. Aussi étrange que cela puisse paraître, Alzara Radiant Echoes s’est servi de Kickstarter comme beaucoup d’autres : en tant qu’opération marketing.
En effet, ces projets visent rarement à financer une production entière ; il s’agit plus souvent d’une simple opération marketing, certes coûteuse, mais parfois rentable. Pour preuve, 300 000€ hors taxe ne couvrent même pas une année de travail pour une équipe de dix personnes en France, alors que le studio Camelia en comptait quatorze…
Si nous en sommes conscients, en tant que proches de l’industrie, il est de notre devoir de vous en informer. C’est précisément cette transparence qui a fait défaut au studio Camelia, lequel subit aujourd’hui les conséquences de cette opération.
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