2020 fut l’occasion pour une nouvelle communauté de joueurs de rattraper l’un des piliers du J-RPG, le fameux Final Fantasy VII, à travers son remake sorti treize ans plus tard sur PlayStation 4. Même s’il ne prenait en compte que l’arc narratif de Midgar, qui servait originellement d’introduction au titre de 1997, un retravail astucieux du scénario a permis aux nouveaux venus de faire la connaissance de l’illustre Séphiroth, qui n’était pas censé apparaître dès le début de cette aventure.
Une apparition nécessaire pour assurer la bonne compréhension du large public, qui connaît principalement le mythe de Final Fantasy VII à travers Cloud, le personnage principal, et son nemesis, Séphiroth. Car la popularité de ces personnages fut telle qu’il ne fut pas rare de les retrouver en dehors de leur titre originel, voire dans d’autres sagas.
Aujourd’hui, nous allons nous concentrer sur cinq jeux de combat dans lesquels apparaît Séphiroth (et par extension souvent Cloud), afin de dégainer sa lame meurtrière de deux mètres contre d’autres célébrités du jeu vidéo…
- Ehrgeiz
Le premier titre dont nous allons parler est issu d’un jeu d’arcade daté de 1998, et réédité un an plus tard sur la première PlayStation. Ehrgeiz: God Bless the Ring, de son nom complet, est, comme il l’indique, un jeu de combat, mais également un mélange de genres aussi éclectique qu’original, pour passer tantôt du D-RPG (Dungeon Role-Playing-Game) au party-game déjanté.
Le jeu connut un accueil assez mitigé, considéré comme trop limité comparé à la concurrence et à la fois comme un immanquable de la génération. Surtout pour l’apparition de ses six personnages issus de Final Fantasy VII : Tifa, Zach, Yuffie, Vincent, Cloud et celui qui nous intéresse particulièrement, Séphiroth.
On y retrouvera un gameplay à la fois fluide et dévastateur typique du personnage, malgré la lourdeur maladive du reste du roster, ainsi qu’un équivalent du système de limite qui permet à Séphiroth d’user du sort Météore en chargeant une attaque spécifique.
Si vous êtes curieux (et motivé) de vous essayer à ce titre quelque peu tombé dans l’oubli des jeux de combat, le titre est disponible en téléchargement sur PlayStation 3 et PSP depuis 2008 sur le store japonais.
- Dissidia/012
La seconde apparition de notre ange mono-ailé favori dans un jeu de baston nous amène sur un titre PSP sorti en 2008, puis devenu une saga certes peu prolifique, mais assez populaires parmi une niche de joueurs : Dissidia. Ce premier volet, sobrement nommé Dissidia: Final Fantasy, proposait déjà plus d’une vingtaine de combattants tous issus des différents opus de la saga Final Fantasy.
Du Chevalier Oignon inspiré d’une classe typique des débuts de la saga, à Gabranth de Final Fantasy XII, le roster ravira tous les types de joueur de la célèbre série à travers une pluralité de personnages jouables. Chacun est doté d’un gameplay bien spécifique, malgré un système de jeu complexe qui pourra sembler brouillon lors des premières heures de jeu.
L’on ne trouvera dans celui-ci que Cloud doté de son éternel Omnislash et sa sombre moitié Séphiroth, dont une fois de plus la vitesse et la puissance seront redoutables au combat. À condition de maîtriser son style de jeu, aussi retors et affuté que l’esprit du célèbre antagoniste. Une fois de plus, les fans seront ravis de retrouver une capacité spéciale du personnage dénommé Super Nova, qui permettra d’asséner un massif météore capable de détruire une planète entière !
Tout les combattants disposeront également de terrains associés qui permettront de recréer les affrontements finaux des différents jeux. S’ajoutent à cela des tenues alternatives, dont deux issues d’un autre jeu estampillé Square Enix, Kingdom Hearts, qui vous permettront d’affubler vos soldats d’une tenue plus fantaisiste directement issue du premier épisode.
Un préquel sort trois ans plus tard, toujours sur PlayStation Portable, sous l’appellation Dissidia 012. Le jeu de combat reprendra également les mêmes mécaniques que son aîné, pour étoffer le scénario tout en ajoutant huit nouveaux personnages, dont Tifa de Final Fantasy VII.
- Dissidia NT/Opera Omnia
Les troisièmes jeux dont nous allons parler s’inscrivent également dans la saga des Dissidia, mais s’éloignent fortement de la formule établie, pour se renouveler sous deux formats différents. Le premier arrivera sur iOS et Android en 2017, Dissidia Opera Omnia, en adaptant ses codes à la plateforme du portable pour se transformer en RPG auu tour par tour plus classique et proche de la formule initiale de la série.
Séphiroth y incarne à la fois un redoutable boss doté de son propre chapitre, titré de son thème musical « One Winged Angel », qui permettra par la suite de le recruter dans son équipe de combattants rencontrés à travers les différents mondes inspirés de Final Fantasy. Le personnage disposera d’un large panel de techniques, qui font toutes référence à des attaques endurées par nos héros, et sera toujours équipé de sa matéria noire lui permettant de disposer du pouvoir de son puissant Météore.
Le quatrième jeu de la série sorti un an plus tard, Dissidia NT, fera quant à lui le grand saut de la console de salon pour le meilleur ou pour le pire. Tout comme notre première entrée sur cette liste, il est adapté d’un jeu sur borne d’arcade, sur laquelle ils avaient connu un franc succès sur le continent du Soleil-Levant. Ce qui ne fut malheureusement pas le cas de sa version physique, jugée encore plus brouillonne que ses précédents volets et dotée d’une progression frustrante, qui force le farming afin de pouvoir progresser dans le scénario.
Notre Séphiroth inter-multivers s’y retrouvera de nouveau pour combattre aux côtés des adorateurs du Chaos, avec de sérieux changements dans son moveset, pour pousser un peu plus loin le travail d’adaptation lié à la personnalité et l’histoire complexe du personnage. Son attaque spéciale devient donc un appel à sa mère spirituelle Jenova, qui ralentit tous les combattants alentour, et en plus du retour de son skin tiré de Kingdom Hearts, il se dote d’une apparence ultime du plus bel effet qui rappellera sa transformation divine en Safer Séphiroth.
- Mobius Final Fantasy
Notre quatrième entrée de cette liste est une entorse à la règle, car ce n’est pas un jeu de combat à proprement parler, mais un RPG online coopératif. Sorti en 2015 au Japon et un an plus tard chez nous sur PC, Android et iOS, Mobius Final Fantasy était donc un MMO-RPG coopératif, agrémenté de toutes les mécaniques de gameplay typiques de la saga dont il est inspiré.
Séphiroth y incarne un boss surpuissant qui nécessitera de réunir une équipe de haut niveau, et suffisamment bien équipée, afin de ne pas succomber en un coup de Masamune, son sabre meurtrier qui lui permettra d’attaquer tous vos compagnons d’une seule offensive. Ce ne sera qu’après un long affrontement acharné que vous vous rendrez compte que malgré vos efforts pour faire succomber cet ange de la mort, ce n’était que l’un de ses nombreux spectres que vous avez fait tomber.
Le grand méchant de Final Fantasy VII jouit ici, une fois de plus, d’une puissance démesurée caractéristique qui place un sérieux écart entre lui et le joueur. Une forme de sacralisation du personnage, qui perdure à travers les différents titres dans lesquels il apparaît, afin de conserver cette image inatteignable d’une perfection physique habitée d’un esprit tortueux. Ce ne sera pas le dernier jeu de combat, le plus récent ayant motivé cet article, qui contredira ce goût de la mise en scène apocalyptique pour ce mastodonte du jeu vidéo.
- Super Smash Bros. Ultimate
Nul besoin de vous présenter le dernier jeu en date ayant accueilli Séphiroth et Cloud Strife étant donné que c’est probablement le jeu de combat qui aura fait couler le plus de pixels depuis sa sortie, Super Smash Bros. Ultimate et sa démesurée ambition d’un roster inégalable. Le héros de Final Fantasy VII avait déjà fait son entrée dans l’arène de Nintendo via un DLC, lors de l’épisode 3DS et Wii U, puis aura fait son retour parmi les combattants disponibles d’office dans le dernier volet sur Switch.
Il amènera avec lui un terrain inspiré de Midgar, qui offrira de sympathiques interactions avec des matérias disséminées sur le champ de bataille, permettant de faire appel à l’une des célèbres invocations récurrentes de Final Fantasy telles que Bahamut ou Shiva. Super Smash Bros. Ultimate rajoutera quant à lui le terrain Cratère Nord, qui fera revivre au joueur tous les événements de la fin du jeu Final Fantasy VII, en plus de l’arrivée de l’opposant de Cloud au sein de la série Smash.
Comme tous les personnages d’éditeurs tiers inclus jusque-là par Sakurai au sein de Super Smash Bros. Ultimate, Séphiroth recevra un soin d’adaptation particulier pour son moveset, ainsi que dans les détails de représentation du personnage. Et ce, toujours dans l’objectif commun de conserver l’aura de boss ultime qui fait de Séphiroth un véritable parangon de puissance, même lorsqu’il devient jouable par n’importe qui.
Un écran de victoire épique, un calme olympien au service d’une violence démesurée, et un gameplay toujours plus dévastateur au fur et à mesure que l’on maîtrise sa technique… La série Smash a beau connaître pléthore d’épéistes hors du commun, Séphiroth se place encore au-dessus grâce à un éventail de stratégies plus large que ses compères, et une portée rare pour la saga. Sans oublier son attaque ultime qui, en plus de gratifier le cast de Nintendo de son dévastateur Méteore, inflige son lot de malus et d’altérations d’état à tous les malheureux survivants.
Vous l’aurez saisi, Séphiroth est devenu, en plus d’une décennie d’apparitions vidéoludiques, une véritable icône quasi-intouchable malgré ses nombreux affrontements à travers les mondes. Il est important de saluer le travail de toutes ces œuvres, qui auront veillé à ne pas égratigner l’image divine et omnisciente de ce héros déchu, tout en satisfaisant les fantasmes de fans qui rêvaient d’incarner cette puissance.
Il reste encore beaucoup de jeux, hors du Final Fantasy VII original, dans lesquels apparaît Séphiroth, et il y en aura probablement bien d’autres à venir au vu du grand retour du titre ces derniers mois. Alors restons aux aguets de ces histoires passées à conter, ou de celles qui s’écrivent aujourd’hui, afin de renforcer le mythe grandissant de l’ange à une aile.