Noël est maintenant passé, et tandis que beaucoup d’entre nous profitent de leurs cadeaux fraîchement reçus, le calendrier, lui, a mis le cap sur 2022, qui pointe déjà à l’horizon. C’est la dernière semaine qu’on passera en 2021, une année dont on ne pensait pas voir la fin, et qu’on est bien content de laisser derrière nous tant elle s’est passée sous le signe de la déception pour beaucoup de joueurs. On compte maintenant sur 2022 pour corriger le tir.
Bye bye 2021, bye bye les reports ?
C’est l’une des plaies de cette année : les nombreux reports qu’on a eu à subir. Dans le désordre, Final Fantasy VI Pixel Remaster, Young Souls, Thymesia, Scorn, Overwatch 2, Diablo IV, Syberia The World Before, le jeu Harry Potter Hogwarts Legacy, LotR Gollum, mais aussi Gran Turismo 7, Horizon Forbidden West et God Of War. Et c’est plus anecdotique, mais quand même : les consoles Steam Deck et Play Date, qui devaient venir se placer sous le sapin, ont aussi décalé leur arrivée à 2022.
Une cascade de reports qui a particulièrement touché les joueurs PlayStation, avec pour conséquence une absence totale de gros titre estampillé Sony pour Noël. Des reports qui auront contribué à dramatiquement appauvrir le line up PS5 cette année, qui aura, heureusement, pu compter sur l’implication des fans de la marque et aura réalisé malgré tout un lancement record. Un lancement placé sous le signe de l’espoir, à défaut de catalogue ; espoirs qui devraient se voir concrétisés en 2022. Car la bonne nouvelle, c’est que rien qu’en reports, nous voilà avec une année 2022 déjà chargée de belles promesses.
By bye 2021, bye bye les pénuries ?
En l’écrivant, on a nous-mêmes un peu de mal à s’en convaincre. Allant de pair avec les reports, les pénuries nous auront bien gâché notre année. Alors qu’elles sont sorties depuis plus d’un an, les consoles de la nouvelle génération (PlayStation 5 et Xbox Series X) auront été incroyablement compliquées à acquérir durant toute l’année. Acheter une console était un vrai jeu de piste, entre alertes sur les sites spécialisés et rallye cross-country au petit matin pour se présenter à l’ouverture d’un magasin improbable au milieu des champs (une aventure vécue par votre humble narrateur au printemps dernier !).
Magie de Noël : des consoles ont finalement été disponibles un peu plus de quelques minutes seulement les jours qui ont précédé Noël, et certains d’entre vous auront sûrement réussi à enfin atteindre le Graal. Les déçus qui n’auront pas eu leur PlayStation 5 se consoleront (sans mauvais jeu de mots) en se disant que de toute façon, trop peu de jeux sont disponibles sur la machine pour que la bataille en vaille le coup. Et côté Series X, nombreux sont ceux qui, ne mettant pas la main sur la machine, se seront reportés sur sa petite sœur, la Series S, offrant à la console « Digital Only » un petit succès qu’on n’avait pas vu venir…
Mais au-delà des consoles, les pénuries touchent toute l’industrie de l’électronique, et au niveau du jeu vidéo, cela signifie qu’il y a rarement eu pire moment pour monter un PC – dommage, alors que les cartes graphiques de génération 30 venaient de sortir !
Malheureusement, il semble que la situation ne soit pas près de s’améliorer. En tout cas, pas au premier semestre de l’an prochain. L’industrie automobile (très demandeuse en électronique) est elle aussi très durement touchée, avec certaines lignes de production complètement à l’arrêt et des publicités qui déclarent désormais « venez consulter nos stocks sur notre site web », indiquant clairement que tous les modèles ne seront pas disponibles. Et c’est maintenant le papier qui commence à manquer : les éditeurs, notamment de mangas et BD, ont déjà annoncé une hausse de leur grille tarifaire pour l’an prochain…
Bye bye 2021, bye bye les scalpers ?
Ce dernier fléau, le pire d’entre tous, est aussi la conséquence du précédent, mais pas que. Les scalpers, ce sont ces gens qui vident les stocks des boutiques pour revendre de 50 à 300% plus chers des produits recherchés.
Pur produit du capitalisme et d’internet, leur existence a été rendue possible par la possibilité d’installer des bots, qui raflent tous les produits dès leur mise en vente, ainsi que par l’existence de nombreuses boutiques de revente, dédiées à l’origine à la seconde main, mais devenues paradis de ces receleurs de peu de foi. Certes, la rareté des consoles en magasin a pu donner des idées à certains : en voyant qu’une PlayStation 5 était par miracle disponible dans la boutique près de chez moi, j’ai pu flairer la bonne affaire, repartir avec en espérant me faire un petit billet au passage. Ce n’est pas très bon esprit, mais bon…
Mais en 2021 le phénomène a atteint des niveaux jamais vus (si ce n’est dans le business des tickets de concerts) : des garages de particuliers remplis de PlayStation 5 revendues deux ou trois fois leur prix, des cartes graphiques (aussi très demandées par les mineurs de cryptomonnaies) dont le prix moyen a dépassé les 300% du prix conseillé au printemps dernier, mais aussi des cartes Pokémon raflées par cartons entiers dès leur mise en rayons.
De manière générale, on n’achète plus de collector pour l’amour d’un titre ou d’une licence, mais en espérant faire affaire en le revendant une fois celui-ci sold-out sur les plateformes officielles. Un amour qui ne va qu’à la spéculation, installant une ambiance délétère dans les milieux geeks. On se dit même parfois qu’on était peut-être mieux entre nous, à l’époque où la culture nerd était encore marginale…
2022, l’année du mieux ?
Rien n’est moins sûr. Avec le niveau de contagion du nouveau variant, la Covid-19, à l’origine de beaucoup des problèmes listés ci-dessus, risque fort d’empêcher un retour à la normale rapide.
Pire, 2022 semble avoir déjà trouvé son GOTY dans la catégorie « Idée de m#rde », son Champion de la spéculation et probable nouveau terrain de jeu préféré des scalpers et autres brocanteurs du jeu vidéo : les NFT. Malgré les retours particulièrement négatifs autour du lancement d’objets NFT chez Ubisoft, poussant même l’éditeur à retirer ses vidéos de promotion, de nombreux jeux et services se lancent sur la blockchain, promettant une belle année aux spéculateurs, et pas mal de bullshit aux autres (et on ne parle même pas des conséquences environnementales…). Vivement 2023, déjà ?