Le lancement d’un nouveau MMORPG n’est jamais anodin. Il est généralement le fruit d’un travail colossal de world building, de design et de nombreux autres domaines aux terminologies complexes. Ce défi terrifiant n’a pourtant pas empêché Guerilla Games et NCSoft de collaborer pour donner naissance à Horizon Steel Frontiers, un titre influencé par des années de développement de marque, d’expertise et de maîtrise du genre.
La seule mention d’un titan méconnu comme NCSoft nous donnerait presque envie de rédiger des dizaines pages pour exprimer tout l’héritage de ce studio sud-coréen, qui agit à la fois comme développeur et éditeur. Évidemment, on ne peut que citer l’édition de Guild Wars et sa suite, le développement direct de la saga des Lineage, de Blade and Soul ou même d’Aion, sans oublier les jeux co-développés comme le monstrueux Wildstar de Carbine. Bref, une expérience dans le MMORPG qui n’est plus à prouver.
Une annonce de bon Aloy
Après visionnage intensif des bandes-annonces, le jeu en soi a l’air tout à fait sympathique. MMORPG Sud-Coréen oblige, la bande-annonce nous place dans la peau d’un personnage féminin peu vêtu, mais très agile, une agilité particulièrement mise en avant par une séquence de gameplay relativement nerveuse, tout à fait inspirée d’une logique à la Monster Hunter. Jusque-là, rien d’étonnant.
Non, ce qui nous chiffonne, c’est l’éventuelle customisation du personnage. Certes, l’éditeur de personnage est très complet, on peut choisir la granularité des lèvres, c’est super… Mais le jeu ? Comprenez-nous : deux trailers, et pourtant pas l’ombre d’un menu. Pourra-t-on choisir son arme ? Sommes-nous censés choisir une classe ? Devons-nous attribuer des talents ? Tant de questions fondamentales qui ne trouvent aucune réponse dans ces bandes-annonces.
C’est un peu le souci pour le moment : les images montrent ce qui semble être un savant mélange entre l’univers d’Horizon et l’approche de Capcom, mais rien ne permet de justifier l’énorme étiquette MMORPG accolée au titre. On a l’impression que le jeu lui-même a oublié ce qu’il devait être. On touche à l’incompréhension que l’on avait déjà ressentie avec Dune: Awakening, qui se présentait comme un MMORPG sans pour autant en être un dans les faits.
Allo ? Horizon Steel Frontier à l’appareil
Mais ce qui fait le plus jaser sur Internet avec cette très jolie « façade creuse », c’est le fait que le jeu ne sera (pour le moment) pas disponible sur consoles de salon. Une omission compréhensible pour la Xbox, mais totalement hors sujet pour la PlayStation, dont Horizon est pourtant l’une des licences phares. C’est pourtant tout à fait logique lorsque l’on est au fait des différentes stratégies des entreprises qui développent les jeux auxquels nous jouons.
Le premier point notable est qu’NCSoft est un studio sud-coréen ayant mis des années à développer sa propre plateforme de lancement : Purple, un écosystème dédié aux jeux de la firme, mettant en avant la capacité de passer d’un PC à un mobile en quelques clics. Justifiant par la même l’absence du jeu sur Steam !
Le second, certainement le plus important, est la culture sud-coréenne, marquée par une nette domination du mobile (qui représente plus de la moitié des joueurs du pays) et du PC, historiquement très fort grâce aux PC bangs et aux jeux en ligne (MMO et e-sport). Le segment de la console y est traditionnellement plus faible, même s’il est actuellement en croissance, au point que le gouvernement coréen cherche à renforcer ce secteur pour diversifier son industrie.
Peut-être qu’un jour on pourra effectivement jouer à Horizon Steel Frontiers sur nos PlayStation, mais pour le moment, il faudra se contenter de la méthode coréenne.