World to the West est le nouveau titre signé par le très talentueux et très jeune studio norvégien Rain Game. Après un Teslagrad fort sympathique mais exigeant, on nous propose ici un très joli action-RPG parsemé de petits puzzles à la Zelda tirant parti des capacités de chacun des héros que vous pourrez manipuler. Alors, le charme de l’univers de Teslagrad opère-t-il toujours ? Que vaut donc ce titre sur Switch ? La réponse dans ces lignes !
World to the West – Le courant passe ?
Un Zelda sauce magnétique
Le jeu se lance et vous propose d’incarner en premier Lumina, une teslamancienne avec qui on passera la phase d’exposition qui se trouvera être en fait un tutoriel. Le contrôle se fait simplement autour du déplacement au stick et de B, X et Y en ce qui concerne le combat. A, de son côté, servira à interagir avec les personnages et les différents éléments du décor. R, lui, vous explique à tout moment par le biais d’une interface et de petits dessins les compétences dont dispose le héros que vous contrôlez, et enfin « – » vous permet de faire apparaître une carte qui vous montrera où se poursuit votre aventure. Comme pour un Zelda, le contrôle ne vous permet pas de sauter donc à vous d’user des capacités de votre personnage pour progresser et compléter les puzzles.
Votre aventure est divisée en chapitres qui commencent en s’enchaînant très rapidement afin de vous faire rencontrer les autres protagonistes qui rejoindront cette aventure commune. Commune ? Oui, oui commune, laisse-moi y venir petit margoulin ! Ainsi petit à petit seront dévoilés Knauls, un enfant vivant parmi tant d’autres dans une mine pour une raison des plus étranges (son histoire est réellement charmante) ; Miss Teri, une chasseuse de primes et voleuse de son état intéressée par l’appât du gain, et Lord Clonington, un homme furieusement à la recherche de faire parler ses poings pour sa renommée. Notez que sur tout les points, Knauls a mes faveurs parce qu’il est vraiment trop attachant avec sa tête de victime et le fait qu’il ne puisse pas abattre de monstres même s’il se bat avec une pelle ! OUI, une pelle !
Bien entendu, si vous pouvez prendre le contrôle de différents personnages, c’est qu’il y a des raisons ! Chacun de ces personnages apportent à table une approche qui lui est propre et qu’on pourrait vraiment rapprocher du système classique du RPG avec un twist en plus. Chaque personnage va mettre la main sur des artefacts en cours de jeu lui permettant de faire appel à de nouvelles compétences, comme le contrôle mental que pratique Miss Teri lorsqu’elle frappe son ennemi avec son écharpe. Ainsi, Lumina représente le mage, Miss Teri la voleuse, Lord Clonington le tank et Knaus le ranger adapté à la survie (non mais sérieux, sa capacité c’est de se planquer dans le sol et de creuser des trous ! Bon c’est surtout un prétexte pour de l’infiltration). Et à mesure que vous allez avancer, le monde et son histoire vont se dévoiler. Chacun avec ses propres intérêts égoïstes, les héros vont s’unir au fil des chapitres pour progresser ensemble tout en développant leur personnalité et leur arsenal, tout ça dans le but de voir cette épopée se terminer.
Sans être dégueulant de contenu, World to the West sait se montrer généreux et pas mal de petits secrets sont enfouis dans les recoins inexplorés, favorisant votre envie de chercher et ce avec chacun des personnages puisque des zones ne sont accessibles que grâce à certaines compétences. Pour exemple, seules Miss Teri et la teslamancienne peuvent franchir des gouffres au début, et seul Knaus peut traverser des tunnels dans les murs. Une partie du bestiaire de Teslagrad aura suivi l’introduction de la teslamancienne dans le titre : les grus, ennemis sombres du premier opus, sont également bien présents et se venger sur eux fait beaucoup de bien. Beaucoup de soin a été apporté à ce titre mais les modèles 3D type « dessins animés modernes » perdent en superbe comparés au style « dessiné main » de Teslagrad. Mais là, c’est se montrer tâtillon !
« Un assistant au rayon technique s’il vous plaît ! »
Avec tout ça, on se sent bien parti ! Le jeu se lance quand même de manière agréable, la direction artistique est bourrée de charme et même le bestiaire est charmant. Les grus sont de retour comme dans Teslagrad et ça fait vraiment plaisir de pouvoir se venger sur eux mais la lumière met en exergue des défauts sur le tableau qui semblait si beau de loin. Les temps de chargement sont plutôt longs et poussifs en plus d’être plutôt fréquents. On n’en est pas au point d’en avoir pour chaque action mais changer de case en provoque déjà et ça ruine pas mal l’immersion du joueur. Ne parlons même pas des moments où vous alternez d’un joueur à l’autre, qui prennent une véritable plombe à notre goût. De plus, le jeu s’offre même le luxe d’avoir des soucis de fluidité alors que les décors sont plutôt vides. Les plaines ne sont pas luxuriantes et les « salles » pas assez grandes pour justifier ces soucis techniques. Le titre n’a pas dû être suffisamment optimisé parce que franchement, on sort surpris qu’un jeu comme celui-ci ne soit pas fluide sur Switch, il ne peut pas être aussi gourmand que ça !
Les musiques sont parfois très sympas comme le thème de la plaine, d’autres fois redondantes voire carrément agaçantes (comme celle des ruines une fois l’alerte donnée). Et World to the West est également bourré de bugs de collision qui peuvent rendre le jeu vraiment frustrant ou éventuellement plutôt drôle (si vous organisez des jeux à boire autour de ceux-ci). La capacité de téléportation ainsi que le découpage des plateformes vous feront parfois flotter dans les airs.
Enfin, le jeu se boucle en très peu de temps et s’il n’y avaient pas ces phases d’exploration à la manière d’un metroidvania, vous passeriez le jeu en un rien de temps. Enfin, la console en elle-même n’apporte rien de spécial à World to the West, le jeu reste réellement purement sur du physique, le tactile n’est pas du tout utilisé. Le jeu reste simple et accessible en prise en main mais ne sort pas plus des sentiers battus. En soi, l’expérience n’est pas si mauvaise et se montre même plutôt agréable, mais si on peut passer l’éponge sur des fautes de goût ou de présentation, c’est un peu moins possible sur des fautes techniques.
Conclusion de World to the West
World to the West est très loin d’être un mauvais jeu. Il est bourré de charme et la direction artistique enchanteresse en font un jeu agréable à parcourir pour tout joueur en recherche d’un Zelda-like décent avec son petit twist reposant sur ses quatre personnages. On prend du plaisir à découvrir son scénario qui s’entremêle et ses personnages attachants (surtout Knauls !) qui évoluent au sein d’un soft doux et câlin. Toutefois, bien à eux d’avoir pensé à apporter une petite touche exploration à ce jeu qui serait bien trop court sans ça. Mais ses défauts techniques et son manque d’optimisation peuvent en faire déchanter plus d’un. En somme un jeu agréable et divertissant mais pas mémorable. Toujours est-il qu’un Zelda-like sympathique a toujours sa place sur Switch même si la plateforme ne lui apporte pas plus de liberté qu’une autre.