Malgré une déception généralisée lors de la sortie de Watch Dogs premier du nom, notamment due à des contre-performances, Ubisoft a décidé de revenir avec Watch Dogs 2. Pour autant, si la déception était réelle au niveau des joueurs, cela n’a pas empêché le premier opus de se vendre à plus de 10 millions d’exemplaires.
Mais qui aurait cru qu’Ubisoft aurait les couilles, il faut le dire, de nous proposer un nouvel épisode, qui plus est, dans une ambiance à l’exact opposé du jeu précédent ? Il faut avouer que lors de sa première annonce, Watch Dogs 2 nous a laissés perplexes. Il nous a fallu bien digérer le changement afin de pouvoir en appréhender toutes les subtilités. Mais alors du coup la nouvelle direction prise est-elle payante ? Les nouvelles technologies au service du hacking sont-elles fun à utiliser ? Eh bien restez sur cette page si vous souhaitez le savoir.
Des bases bien différentes du premier opus
La sortie d’un deuxième opus suscite toujours beaucoup d’attentes, mais dans le cas de Watch Dogs 2, il faut bien avouer qu’il est arrivé alors que la majorité ne l’attendait pas vraiment et dans un sens ce n’est pas plus mal car cela lui a permis d’être beaucoup plus décomplexé, et ce à tous les niveaux. La différence majeure entre les deux jeux de cette licence, c’est avant tout l’ambiance. Nous ne sommes plus dans la peau d’un homme torturé en quête de vengeance, mais dans la peau d’un jeune homme touche à tout dont le hobby principale est l’informatique. Ce jeune homme, c’est Marcus Holloway. Il s’est rapidement fait remarquer par Dedsec, l’organisation désormais très connue qui n’hésite pas à faire usage de la force pour mettre à mal le gouvernement et son contrôle de la population via le ctOS.
Ce système est d’ailleurs désormais à son modèle 2.0 et c’est pour cela que suite à un petit examen de passage synonyme de tutoriel, nous sommes finalement engagé pour nos compétences exceptionnelles dans le domaine du hacking. Soit dit en passant, il n’y a pas qu’en hacking que nos capacités se révèlent ultra développées, car comme dans le premier épisode, nous avons un don plutôt affirmé dans le combat rapproché. Dans un esprit un peu « RP » il est vrai que cela peut choquer, mais ça choque d’autant plus au premier regard que nous ne sommes pas dans une ambiance à la Taken comme c’était le cas dans le jeu précédent.
Mais si les débuts peuvent être déroutants aux commandes de Marcus Holloway, ce sentiment disparaît bien vite et ce pour deux raisons. La première c’est son caractère, un jeune homme encore un peu naïf mais avec toutes les bonnes intentions du monde et qui va apprendre à ses dépends la loi du milieu dans lequel il vient de mettre les pieds. Deuxièmement, et contrairement à ce qu’on pouvait penser à la base, Marcus Holloway se trouve finalement être un personnage très attachant et son excentricité est un véritable bol d’air frais rendant les choses les plus folles d’autant plus fun que cela colle parfaitement à son état d’esprit.
San Francisco mon amour
Si vous ne le savez pas, Marcus et la bande de Dedsec évoluent dans la ville de San Francisco et celle-ci s’avère diablement bien modélisée et surtout, toujours aussi vivante si ce n’est plus que Chicago dans le premier épisode. C’est fou la qualité du boulot qu’Ubisoft a réussi à fournir sur cet aspect qui ajoute un sacré bonus à l’immersion. Les passants ont toujours des discussions sur un peu tout, des répliques sorties de l’espace ou des réactions aussi intéressantes qu’inattendues.
En revanche même si cela a été amélioré, les problèmes d’IA sont toujours bien présents et c’est quelque chose de tellement récurrent que l’on se demande vraiment à quel moment nous pourrons avoir ce genre d’open world avec une IA digne de ce nom. Côté environnement, rien à dire, c’est vraiment de la belle ouvrage et la distance d’affichage s’avère étonnamment bonne, surtout en comparaison de ce qu’on a pu voir dans Mafia III qui avait du mal sur ce point-là. Pas de souci de framerate à déplorer non plus de notre côté, le jeu tournant comme une horloge même lorsqu’on atteint de grandes vitesses à bord de nos bolides préférés.
Petite fonctionnalité intéressante lorsque l’on parcourt la ville, c’est l’application permettant la reconnaissance musicale lorsqu’on est proche d’une source diffusant de la musique. Fonctionnant comme un Shazam, cela permet lorsqu’on entend un titre encore inconnu dans lecteur de musique, de l’enregistrer dans une bibliothèque afin de réécouter ce morceau à volonté. Ça n’a l’air de rien, mais c’est ce genre de petite fonctionnalité, ce genre de détail, qui fait qu’on passe de bons moments à se balader sans but précis. C’est aussi ce genre de choses qui permettent de rendre l’expérience encore plus agréable, en intégrant des aspects connus de notre propre quotidien, et qui nous font nous sentir « comme à la maison ».
Entre nouveauté et bases bien installées
Ce qui est bien avec cette série c’est qu’elle vit avec son temps, anticipe un peu l’avenir, technologiquement parlant, et c’est ce qui fait son originalité. Si son modèle GTA V se cantonne à un univers plus « terre-à-terre », Watch Dogs 2 aime cultiver sa différence dans le hacking, qui encore une fois est très bien mis en place. Pour le côté hacking on prend les mêmes et on recommence. Nous entendons par là que les bases installées par Watch Dogs ont été conservées dans Watch Dogs 2, et cela n’est clairement pas un mal car : pourquoi changer une méthode qui marche ? C’est donc par le biais de quelques innovations que nous pourrons nous épanouir davantage au sein de San Francisco. Les nouveautés sont de taille puisqu’elles ne sont plus de simples techniques de hacking, mais bien des outils technologiques guidés à distances.
On retrouve donc, pour surfer sur la mode de ces derniers mois, un drone permettant de s’infiltrer dans des endroits sur-protégés mais ce n’est pas tout. En effet un petit véhicule radiocommandé tout-terrain vous permettra de vous infiltrer cette fois-ci par le sol, en vous faufilant par les différents orifices ou autres grilles d’aération. Les missions d’infiltration visant à hacker divers systèmes se veulent accessibles aussi bien avec nos outils technologiques qu’en s’y rendant soi-même. Cela avait un désavantage certain, qui était de bâtir un level-design aux petits oignons… et heureusement c’est ce qu’ils ont fait.
Certes quelques missions ont été moins soignées que les autres, révélant un manque de finition, mais dans la globalité, le level-design est vraiment bien foutu, ce qui nous permet, sans se compliquer la tâche, de pouvoir appréhender les missions de la manière que l’on souhaite, le tout en corrélation avec notre propre manière de jouer. Que l’on soit plutôt bourrin, discret, ou que l’on veuille mixer un peu des deux, il y aura toujours un moyen d’atteindre l’objectif. Cependant si vous souhaitez jouer uniquement de façon frontale, vous perdrez tout le fun apporté par l’utilisation des gadgets.
Côté hacking pur nous avons aussi quelques nouveautés bien senties et qui dynamisent encore un peu plus le jeu. Pendant les missions d’infiltration nous restons dans nos petits chaussons hérités du premier opus, même s’il est désormais possible de contrôler à distance des éléments comme des véhicules, par exemple. Cet aspect se retrouve d’ailleurs pendant les courses-poursuites qui nous permettent en visant un véhicule de le faire tourner dans une direction choisie, ou même encore de le faire s’arrêter. Autant dire que cela rend les courses-poursuites beaucoup plus intéressantes, soit pour se frayer un chemin dans la circulation à contre-sens, soit pour mettre des bâtons dans les roues des flics à nos trousses.
D’ailleurs pour nous armer à combattre la police, comme dans tous les GTA-like il est possible d’avoir des armes, et ce qu’on a beaucoup aimé c’est encore une fois l’implémentation d’un système dont on entend beaucoup parler ces derniers temps : l’impression 3D. En effet dans notre QG, là ou nous nous retrouvons entre hackers, nous disposons d’une imprimante 3D, qui, au fur et à mesure du jeu, nous permettra de fabriquer de plus en plus d’armes et de plus en plus complexes.
Très bon en solo, il déboîte en multijoueur
Un autre point qui fait l’originalité de Watch Dogs 2 c’est son multijoueur complètement seamless qui reprend les bases pour, encore une fois, en améliorer la forme. Si vous ne connaissez pas la série, il est en fait possible durant sa partie solo, et même durant les missions, qu’un autre joueur tente de nous pirater en venant faire irruption dans la partie et inversement. Ce mécanisme est très intéressant car du domaine de l’imprévisible de manière générale, apportant une dose d’adrénaline faisant mouche à chaque fois. Même si parfois il nous est arrivé de pester contre cela, le ressenti post-irruption a toujours été positif avec l’impression d’avoir vécu un grand moment de fun.
Mais ce n’est pas tout car il est aussi possible de jouer en coopération afin de réaliser certaines missions et ainsi renouveler l’expérience en abordant le jeu d’une manière encore différente. Après, sorti de là on n’est que très peu dépaysé puisque l’expérience à plusieurs dans un monde ouvert comme celui-là est quelque chose que l’on connait maintenant très bien et qu’on a l’habitude de croiser. Mais si l’expérience est bien entendu très bonne en solo, c’est surtout en multijoueur que Watch Dogs 2 se révèle être un excellent jeu. C’est une fois sorti de la « contrainte » des missions solo que le jeu nous permet de vraiment nous lâcher et sans réinventer le jeu en monde ouvert, il parvient tout de même à réinventer, en quelque sorte, la façon de s’y amuser, apportant des sensations bien différentes d’un GTA V par exemple.
Si Watch Dogs premier du nom était tellement attendu qu’il aura su en décevoir beaucoup, Watch Dogs 2, lui, fait tout l’inverse en prenant les joueurs de court, n’ayant pas été sur-médiatisé des mois voire des années avant sa sortie. Cela l’a peut-être desservi lors de son lancement, mais il est certain que si le bouche à oreille fonctionne, il sera une bonne base pour la suite de la série. Avec un contenu énorme et une qualité de réalisation aussi bonne sur le fond que sur la forme, Watch Dogs 2 se pose comme une superbe suite qui vous déroutera peut-être au début, mais qui ne manquera pas de vous plaire sur la durée.
Avec ce petit côté décomplexé que le premier épisode n’avait pas, ce second opus a su nous taper dans l’oeil et nous faire réaliser que cette licence pouvait avoir un avenir glorieux si avenir il devait y avoir. Encore une expérience prouvant qu’Ubisoft a encore de l’originalité et de la suite dans les idées.