Chaque génération a ses vainqueurs. Et PlatinumGames fait indiscutablement partie du podium de la génération actuelle. Propulsé par des succès comme le prodigieux Nier: Automata, le développeur a su se démarquer de la concurrence à coups de gameplay effréné et d’univers variés. Si le studio japonais se tourne actuellement vers le dernier round PlayStation 4 – coucou Babylon’s Fall – ça ne l’empêche pas de profiter de sa popularité récemment acquise pour ressortir de ses vieux cartons un dénommé Vanquish assez méconnu du grand public. Mais retournons dix ans en arrière.
La génération PlayStation 3/Xbox 360 bat son plein et de gros jeux dominent la scène vidéoludique. On pense à Alan Wake, Mass Effect 2, Halo Reach ou encore Red Dead Redemption. Bref, les AAA pleuvent, laissant très peu de place aux prétendants. Dans ce contexte difficile, Vanquish pointe le bout de son nez avec un objectif : chambouler le genre TPS (third person shooter). Et même si le jeu est une véritable bombe (vous comprendrez bien assez tôt à la lecture du test), il ne connaîtra pas le succès escompté. Il restera bien trop sous-coté pour finir son parcours sur les étagères poussiéreuses de nos magasins spécialisés.
Mais aujourd’hui, la donne a changé. Maintenant que PlatinumGames dispose d’une vaste communauté, il profite du cap des dix ans pour nous reproposer un Vanquish flambant neuf. Revu graphiquement, il s’accompagne de notre sorcière bien-aimée Bayonetta dans un pack spécial dixième anniversaire. De quoi faire frémir les amoureux d’action. Mais ne crions pas victoire trop vite. Vanquish a-t-il gardé de sa merveille ? (spoiler : oui).
(Par souci de cohérence, nous avons opté pour deux tests distincts concernant Bayonetta & Vanquish 10th Anniversary Bundle. Notre test de Vanquish sur PlayStation 4 a été réalisé à partir d’une version fournie par l’éditeur)
De l’action frénétique à son paroxysme
Oubliez tout ce que vous pensez savoir des TPS. Vanquish n’est pas là pour faire dans la dentelle et sort dès les premières secondes de jeu l’artillerie lourde. Outre son scénario anecdotique (dans un futur lointain, les méchants russes attaquent les gentils américains), le jeu mise tout sur son gameplay et plus précisément sur sa vitesse d’action. Tout est pensé pour faire écho à l’arcade d’antan et permettre de s’adonner au scoring. Oui, le titre dispose d’une histoire et oui, il y a bien un fil conducteur notable, mais il faut considérer Vanquish comme un vaste enchaînement d’arènes et de vagues d’ennemis en tous genres.
Et c’est justement là où le jeu s’est peut-être planté à ses débuts. Annoncé comme un TPS standard, il a manqué sa cible pour très vite terminer sa course dans l’ombre. Voyez Vanquish comme un ambitieux jeu à scoring dans lequel le scénario principal est totalement secondaire. Bien sûr, cette étiquette (un poil réductrice, on en convient) ne l’empêche pas de soigner sa réalisation.
Qu’on vous explique. Il va falloir esquiver les balles, rouler par terre, se mettre à couvert, glisser à travers les rangs ennemis, activer le bullet time (mode ralenti) pour viser le point faible des assaillants. Bouger encore, bouger toujours. Mince, il manque des munitions. Vite, un allié en difficulté est en attente de secours. Bordel, l’ennemi vient d’avoir ses renfort aériens. Il faut modifier la position de tir. Attendez-vous à aucun temps mort. Le jeu est un véritable cocktail d’action sans fin. Celle-ci est si intense qu’il est déconseillé d’outrepasser l’heure dans une même session de jeu. On vous recommande chaudement d’apprécier le titre en courtes sessions. Car le mal de tête n’est jamais loin, c’est le revers de la médaille.
Mais l’action frénétique de Vanquish n’est pas son seul atout. Ce dernier dispose d’une mise en scène dantesque. Chaque plan transpire la classe dont seuls Bayonnetta et Dante de Devil May Cry ont le secret. Shinji Mikami et ses équipes ont un réel talent dans la réalisation assumant à 100% les clichés. À sa sortie initiale, les critiques avaient pointé du doigt une durée de vie jugée trop faible. Comptez environ sept à huit heures pour finir le jeu. Et même si d’apparence, cela paraît maigre, il s’agit là d’une longévité idéale pour le genre qui évite de ce fait une redondance.
Pour les plus téméraires, quatre modes de difficulté différents sont disponibles (allant de l’accessible facile à l’intrépide mode extrême). Des missions additionnelles dites tactiques sont également de la partie, de quoi proposer un vrai défi de taille. Car oui, Vanquish est difficile. Certainement le jeu le plus ardu du studio. Il faudra apprendre quasiment par cœur les mouvements ennemis et s’adapter vite et bien à chaque situation. Encore une fois, tout l’intérêt du soft réside dans sa rapidité d’action encore aujourd’hui inégalée.
Vanquish Remastered
Quid de la version dixième anniversaire ? Pour l’occasion, le jeu affiche le minimum syndical avec pour commencer (et c’est tout l’intérêt de cette sortie) un upscaling en 1080p/4K tournant à 60 images par seconde sur PlayStation 4 Pro et Xbox One X. Et le résultat est saisissant bien qu’on parle d’un jeu qui commence à dater (dix ans bordel !). De plus, quasiment aucun temps de chargement n’est à signaler, ce qui accélère d’autant plus l’action à l’écran. Enfin, dernier point notable : le DLC Tri-Weapon ajoutant trois armes à votre arsenal est inclus. Rappelons que ce dernier était payant et faisait partie du bonus de précommande. Pas de quoi sauter au plafond, on est bien d’accord, mais à signaler tout de même.
Vous l’aurez compris, Vanquish n’est pas à mettre entre toutes les mains. Celui-ci surpasse le simple genre du TPS pour se rapprocher de celui de l’arcade et du scoring (il n’est pas édité par SEGA pour rien). Et même si cette clarification n’enlève rien à sa grande qualité, elle s’avère nécessaire pour l’apprécier à sa juste valeur. L’upgrade graphique en 60fps/4K est une belle réussite et sert parfaitement l’action frénétique du jeu. PlatinumGames voit juste en le ressortant du placard pour son dixième anniversaire, retour accompagné d’une sublime sorcière qui n’a pas à rougir par tant d’intensité.
Bon, c’est bien beau une version remastered, mais maintenant, on attend le second opus. C’est par où le Kickstarter ?