Après un troisième opus qui a laissé un goût amer dans la bouche des joueurs, la licence phare du studio Frozenbyte revient vers nous en ce début d’automne pour nous faire vivre une toute nouvelle aventure féerique. Bien que Trine 3 ait su conquérir le cœur de notre rédaction, le public avait regretté une véritable prise de risque de la part des développeurs, et un gameplay qui avait tendance à se faciliter.
Avec un bilan tendant vers la négative, tous les fans attendaient Trine 4: The Nightmare Prince avec impatience pour voir si la tendance s’inversait ou non. Découvrez la réponse dans notre test.
(Test de Trine 4: The Nightmare Prince réalisé sur PlayStation 4 avec une version du jeu fournie par l’éditeur)
Retour en territoire féerique
Semblant délaisser les événements s’étant déroulés dans Trine 3: The Artefacts of Power, la mention de ce jeu étant un easter egg présent dans le menu, ce quatrième opus nous invite à découvrir encore une fois une toute nouvelle aventure auprès de nos compères. Alors que les héros de Trine voguent chacun de leur côté à leurs occupations, ils reçoivent une missive les invitant à retrouver un jeune prince disparu. N’écoutant que leur courage, Amadeus, Pontius et Zoya acceptent la mission malgré le danger évident qui plane sur eux.
On découvre alors des paysages en proie à d’horribles créatures dont le prince est l’origine. En effet, tourmenté par un pouvoir qu’il ne contrôle pas, le jeune homme a donné vie aux peurs enfouies des habitants. C’est donc autour de cette mission de sauvetage aux allures de course poursuite que notre scénario va s’axer. Bien que simpliste, la trame scénaristique est agréable et se rapproche grandement d’un conte de fées, notamment avec ses personnages hauts en couleur et sa narration qui viennent nous révéler les ficelles de l’intrigue.
L’aspect esthétique est encore une fois très poussé dans ce nouvel opus, notamment au niveau des décors et des musiques. Les développeurs ont su créer des décors somptueux et variés tout droit tirés de contes, notamment avec des jeux de lumière donnant à l’ensemble un côté féerique. Et même si l’ensemble n’est pas très novateur tant ces paysages ont déjà été vus dans d’autres œuvres, on prend malgré tout un grand plaisir à les parcourir.
Concernant les musiques, la bande-son a une nouvelle fois été composée par Ari Pulkkinen, qui a déjà fait maintes fois ses preuves avec les musiques des trois premiers opus. Ces dernières accompagnent à merveille chaque niveau, passant tantôt d’une musique douce et paisible à un morceau froid et caverneux pour les donjons.
Seul bémol à cette bande-son, les morceaux ont tendance à être un peu redondants sur le long terme, ces derniers s’adaptant mieux à une séance de jeu « courte ». Concernant l’aventure en elle-même, les joueurs ne seront pas déçus par son contenu. Divisé en 18 niveaux (parmi lesquels un gros tutoriel), le jeu prend bien le temps de poser son intrigue et de la faire évoluer. Ainsi, pour compléter le jeu à 100% il vous faudra environ une dizaine d’heures afin de découvrir la totalité des niveaux et des collectibles.
Un gameplay qui déboîte
Pour ceux n’ayant jamais touché à un Trine auparavant, il est important de préciser que le jeu va demander aux joueurs de switcher entre trois personnages au gameplay radicalement différent afin de résoudre divers puzzles. Ainsi Amadeus pourra invoquer diverses plateformes telles que des cubes afin de créer des passages, Zoya pourra utiliser son arc pour toucher des cibles à distances et ses cordes pour se balancer. Enfin Pontius, en plus de s’occuper des combats, retrouve une réelle utilité dans ce troisième opus grâce à son bouclier et ses charges dévastatrices.
Si les premiers niveaux laissaient à craindre que Trine 4: The Nightmare Prince était comme son prédécesseur trop simplifié, la suite de l’aventure va très vite nous prouver le contraire. Les énigmes assez simples au départ vont en se complexifiant au fil des niveaux, une progression qui s’explique par l’ajout de mécanismes à chaque niveau. Le joueur n’a ainsi pas l’impression de rouler sur les niveaux mais au contraire, d’une véritable courbe de difficulté.
Ces nouveaux mécanismes vont alors se présenter sous la forme de compétences que nos héros vont obtenir au cours de l’aventure. Pour ce faire, ces derniers devront obtenir divers points d’expérience disséminés un peu partout dans les niveaux et durant les combats. Et c’est là que le jeu devient complexe, car si certains points d’expérience sont très simples à obtenir, nombre d’entre eux sont très bien cachés et nécessitent une véritable phase de recherche/réflexion pour les obtenir. De plus, le jeu proposant un grand nombre de compétences, les joueurs sont poussés à obtenir la totalité de l’expérience dans chaque niveaux.
L’autre aspect qui va venir rythmer les niveaux, ce sont les combats qui vont apparaître à intervalles réguliers. Concernant cette partie du gameplay, nous devons reconnaître qu’elle ne nous as pas vraiment emballé. La faute à un manque d’ambition dans les combats, qui se contentent la plupart du temps de nous envoyer des ennemis que nous devrons éradiquer à grands coups d’épée.
Si l’ensemble n’est pas mauvais, il est vrai que marteler la touche d’attaque afin de conclure un combat n’est pas des plus palpitants, et les monstres avec de vraies originalités ne sont pas assez nombreux pour faire pencher la balance. Heureusement, les boss viennent un peu rééquilibrer cela en proposant de vraies stratégies sans toutefois être insurmontables.
Trine 4: The Nightmare Prince fait donc honneur à sa licence, notamment en matière de puzzles qui ont le mérite d’être originaux. Outre les combats, on ne notera qu’un seul autre bémol qui est la difficulté à maîtriser les contrôles qui, bien qu’ils ne soient pas très complexes, ont tendance à vite nous embrouiller une fois dans le feu de l’action.
L’union fait la force
À l’ère des jeux en ligne et des affrontements plus de 100 joueurs en même temps, on peut encore s’interroger sur l’intérêt de proposer une coopération en local. Hé bien, Trine 4: The Nightmare Prince nous rappelle à quel point il est agréable de pouvoir partager une partie entre amis sur le même canapé. En effet, le jeu, comme ses prédécesseurs, s’adapte parfaitement à la coopération. Proposant un mode local et en ligne, le jeu touche ainsi une large gamme de joueurs et permet enfin de retrouver le plaisir de jouer à plusieurs sur une même console.
De plus, le jeu ne se contente pas de proposer exactement les mêmes niveaux que pour le mode solo mais au contraire, profite du plus grand nombre de joueurs pour modifier la structure de ces derniers. Ainsi les énigmes vont être légèrement modifiées, afin d’éviter aux joueurs de se confronter à des embûches qui peuvent certes donner du fil à retordre en solo, mais qui à deux deviennent évidentes. Même constat pour les combats qui voient leur difficulté rehaussée.
Malgré tout, nous aurions aimé un peu plus d’audace, que ce soit pour le mode multijoueur comme pour le solo. Certes l’ensemble est solide et fonctionne mais ce qui est proposé ressemble fortement aux premiers opus de Trine. Si la raison de ce manque de nouveauté peut être logique suite aux retours pour Trine 3, il reste malgré tout regrettable de voir que les apports en nouveauté sont encore une fois peu nombreux.
Trine 4: The Nightmare Prince est le digne successeur de cette licence devenue quadrilogie. Proposant une histoire agréable et un gameplay aux petits oignons, le tout servi avec une bande-son et des décors sublimes, Trine 4 a beaucoup de choses pour plaire. Les quelques défauts qui viennent entacher le tableau ne suffisent pas à éclipser le plaisir que l’on ressent en jouant, et n’est-ce pas le plus important ?
Cependant et dans l’éventualité d’une suite, il reste important de souligner qu’un apport de nouveautés serait intéressant afin de rebooster l’ensemble qui, à certains moments, manque d’ambition par crainte de mal faire. Trine 4 reste malgré tout un parfait jeu pour jouer entre amis.