Des jeux sortis de studios indépendants brésiliens, on n’en voit pas tous les jours. Et pourtant, les Brésiliens de chez Swordtales en partenariat avec l’éditeur Versus Evil nous livre Toren, un titre mystérieux aux allures enchanteresses. Même si les images semblent nous offrir une aventure poétique, l’illusion se fait de courte durée et on se rendra très vite compte que Toren n’est pas si enchanteur que ça, bien au contraire.
Toren : une surprise bien décevante
Il était une fois
Il était une fois l’Homme qui, dans son extrême vanité, décida de construire une immense tour dans le but de défier les astres et plus particulièrement la lune. Cette tour nommée Toren représentait en réalité un message de défi émis par les terrestres aux divinités du ciel infini. Plus la construction avançait, plus les opposants se regroupaient afin de contester cet édifice considéré comme une pure hérésie. Le sage Siodor était l’un d’entre eux. Finalement, la tour fut construite et la punition divine tomba sur les humains. Les dieux décidèrent d’enlever la lune, supprimant ainsi sa lumière nocturne. Le monde sombra dans une journée éternelle, illuminé sans arrêt par le soleil. L’ordre naturel fut brisé. L’Homme courra alors à sa perte. Toutefois, l’espoir subsiste car une légende raconte le retour de la lune et de ses bienfaits. Cette légende s’intitule « La fille de la lune ». Siodor a tenté toute sa vie de trouver cette élue mais en vain. Aujourd’hui, l’aventure nous appelle car Moonchild, l’élue, vient de naître. Son périple peut alors commencer.
Sur le papier, le scénario de Toren peut séduire. Malheureusement, une fois dans le jeu, ses multiples bugs et défauts viennent littéralement effacer toute trace de sympathique qu’on pourrait éprouver. Pourtant, Toren part d’une idée de base intéressante plaçant le cycle de la vie comme sujet principal. On effleure ainsi une thématique flirtant avec une certaine poésie. On s’attend à passer un moment agréable où on se laissera porter par la douceur et la sensibilité du titre. Et là bam ! Dès les premières minutes de jeu, l’illusion disparaît laissant place à un goût amer de jeu finalisé avec des gants de boxe. Analysons ça de plus près.
C’est l’histoire de la vie, du cycle éternel
Toren a de nombreux défauts à commencer par ses graphismes et plus particulièrement ses animations désastreuses qui en deviennent même risibles. Alors, je sais ce vous pensez, « oui, c’est un jeu issu d’un petit studio indépendant, par conséquent, il faut être indulgent » et figurez-vous que je le suis mais il y a une limite, on est sur PlayStation 4 tout de même. Moonchild, notre héroïne, tente d’afficher des expressions mais sans succès. Celle-ci reste rigide et aussi crédible qu’une pierre. Cette lacune additionnée à des bruitages quasiment absents transforme certaines scènes censées éveiller un sentiment en situation réellement gênante où nous ne savons pas comment réagir. On se dit tout au long du jeu « au moins, ils ont tenté ».
Au niveau de son gameplay, Toren se veut basique (un bouton action pour les interactions avec l’environnement, un bouton saut et un bouton pour attaquer avec l’épée) et il arrive même à se planter. Les sauts sont approximatifs et très mal dosés. Les coups d’épées sont pathétiques (digne d’une animation de PS1 !). D’ailleurs, le bestiaire s’élève… à trois créatures différentes (incluant le boss !), vous commencez à comprendre ma colère ? Et je n’ai pas fini. Le titre peut être terminé en à peine une heure (même si au final, c’est pas plus mal vu le désastre). Une heure de jeu pour 9.99 euros ! Et attendez, je n’ai pas encore fini. j’ai dû relancer à plusieurs reprises le titre car il buggait. Je suis resté coincé, je suis tombé dans le vide alors que j’étais sur une plateforme ou encore une créature m’a achevé alors que j’étais à au moins un mètre d’elle. Et c’est précisément sur cet aspect que je prétends que Toren a été finalisé à la hâte, en délaissant ses problèmes techniques.
Malgré ses vilains défauts, Toren n’est pas totalement à jeter aux oubliettes. En effet, sa bande-son mérite d’être soulignée comme un point positif. Celle-ci se veut de bonne qualité, jouant la carte de l’immersion et de l’ambiance (surtout celle du générique de fin). Son scénario détaillé en début de test est également un atout non-négligeable.
Conclusion Toren
Il y a des jeux tout simplement ratés et Toren en fait partie. Pourtant, le titre n’est pas complètement sans intérêt avec son scénario de base enchanteur et ses musiques réussies. Toutefois, les manques cruels de finition, les bugs multiples et les animations à la ramasse nous font vite oublier ces bons points, nous laissant avec un sentiment de confusion. Pourquoi avoir sorti ce jeu à ce stade ? Pourquoi ne pas avoir pris le temps de le peaufiner un peu plus ? Et surtout, à quoi ils s’attendaient avec un jeu avoisinant une heure comme durée de vie ? Toren restera ainsi une énigme, beaucoup de questions sans véritable réponse. En tout cas, une chose est sûre, il est mauvais.