The World Ends With You, c’est tout d’abord un jeu typé action et RPG de Square Enix développé par Jupiter et sorti sur Nintendo DS en 2007, qui vous plongeait dans un des quartiers les plus mythiques de Tokyo, le cosmopolite Shibuya. Apportant des contrôles calibrés pour la petite console de Big N et une bande-son maintes fois primée, le jeu qui a fêté ses 10 ans revient sur la toute dernière hybride de la firme qui l’a vu naître, la Nintendo Switch.
The World Ends With You Final Remix sortira officiellement le 12 octobre 2018 sur le Vieux Continent, mais est-il à la hauteur de nos espérances, et saura-t-il se vendre auprès des joueurs qui l’auraient loupé à sa sortie ?
(Test de The Worlds Ends With You Final Remix sur Nintendo Switch à partir d’une version fournie par l’éditeur)
Une fable à la croisée des mondes
L’aventure commence avec Neku, un jeune adolescent qui se réveille amnésique en plein milieu d’un énorme croisement, entouré de passants. Ne se souvenant pas de comment il est arrivé jusque là, il commence à chercher une réponse lorsqu’il se fait attaquer par des créatures surnaturelles que lui seul peut voir. Prenant ses jambes à son cou, Neku s’enfuit du croisement jusqu’à arriver devant la statue d’Hachiko (un chien dont la légende vous sera contée dans le jeu). Pensant avoir quelques instants pour reprendre son souffle, les créatures le rattrapent et alors que tout semblait perdu, Neku conclut un pacte avec la jeune Shiki, leur permettant ainsi de se servir des Psychs, ces pouvoirs conférés par les étranges badges qu’ils possèdent, et de vaincre les Échos.
Après la bataille, le duo partage quelques informations et c’est ainsi que Neku apprend que Shiki et lui sont prisonniers du Jeu des Faucheurs, une compétition opposant les Joueurs (comme Shiki et Neku) aux Faucheurs (des êtres puissants évoluant dans un plan parallèle au nôtre). Leur but sera de survivre au jeu une semaine et de battre le Maître du Jeu pour se voir accorder la réalisation de leur vœu le plus cher et peut-être revenir à la vie. Ah oui, petite surprise, les Joueurs ne sont plus dans le plan des vivants.
À chaque jour suffit sa peine
Le déroulement du scénario de The World Ends With You -Final Remix- repose sur l’organisation du Jeu des Faucheurs. Ainsi, chaque jour, les Joueurs se voient confier une mission qu’ils doivent remplir dans un temps imparti et accéder au jour suivant (l’échec d’une mission entraînant l’effacement des Joueurs). Ces missions ne sont pas les seuls obstacles à se mettre sur la route des Joueurs, puisque les Faucheurs ont aussi une mission, celle d’effacer un maximum de Joueurs à l’aide des Échos au cours de la semaine, marquant ainsi des points et rallongeant leur espérance de vie.
Chaque Joueur se verra attribuer un objectif à accomplir, présenté sous la forme d’une énigme. Neku et Shiki devront donc faire preuve d’intelligence, d’astuce et s’appuyer sur le travail d’équipe pour survivre à leur semaine. Et la coopération sera compliquée, puisque l’amnésie de Neku (qui présentait déjà des signes d’asociabilité) le poussera à se méfier de tout ce qui pourra croiser sa route, partenaire comprise.
Qui dit nouveau support, dit adaptation du gameplay. The World Ends With You Final Remix bénéficie de l’expertise du studio h.a.n.d. qui avait déjà apporté de belles modifications au système de jeu lors du portage iOS. Ainsi, l’expérience est calibrée pour pouvoir tenir sur un seul écran. Vous pourrez opter pour des contrôles tactiles en mode portable, ou utiliser un Joy-Con en mode docké (pas de possibilité d’utiliser une autre manette, comme la manette Pro).
Dans le cas où vous choisiriez le mode portable, vous bénéficieriez de l’expérience la plus proche du jeu d’origine, qui est assez intuitive (les joueurs évoluant régulièrement sur smartphones s’y retrouveront aisément). Si au contraire, vous optez pour le mode docké, votre Joy-Con fera office de pointeur de souris, et avec l’aide de la pression d’un à deux boutons en complément de votre gestuelle, vous trouverez rapidement une excellente adaptation du gameplay (pensez juste à recentrer votre pointeur entre deux phases de jeu).
Pour ce qui est de l’activation des Psychs, ces derniers répondent à trois grands types de commandes : toucher, frotter ou glisser. Rien de complexe, mais les badges contenant ces pouvoirs demanderont parfois de réaliser ces commandes d’une certaine manière. Ainsi, des Psychs vous demanderont parfois de faire glisser votre pointeur de bas en haut pour activer leur pouvoir, alors qu’un autre vous demandera de le faire de haut en bas, ou latéralement. Pensez donc toujours à vérifier les conditions d’activation pour être prêt au combat.
De plus, vous pourrez vraiment adapter votre stratégie à votre sauce, puisqu’il existe des Psychs offensifs de corps-à-corps, à distance, d’autres plus axés sur les afflictions, le soin, etc. À noter que plus vous utiliserez un Psych, plus il se renforcera (jusqu’à un niveau fixé) et sera parfois même capable d’évoluer. Vous aurez également la possibilité de déclencher une attaque ultime en combo avec votre partenaire qui se rechargera à mesure que vous porterez des coups ensemble sur vos ennemis.
D’ailleurs, un avantage de cette version est de pouvoir inviter un ami sur votre canapé pour profiter du jeu en coopération, l’un contrôlant Neku, et l’autre sa/son partenaire. Présentées sous la forme d’un mini-jeu, ces attaques ultimes permettent de varier un peu les mécaniques au sein du combat et de garder le joueur attentif à l’action (un bon point comparé à des systèmes plus routiniers).
Des particularités visuelles et auditives
The World Ends With You -Final Remix- étant adapté d’un jeu Nintendo DS, les graphismes ont subi un bon lissage ! Bien que l’identité du jeu demeure, les personnages ont d’autant plus cette apparence cernée que nous pourrions attribuer à des personnages de dessins animés ou de bande-dessinée. Un charme certain pour les amateurs du genre mais qui pourra malheureusement en rebuter d’autres. Les décors, comme les protagonistes, sont très colorés et disposent d’une identité visuelle forte (design par Tetsuya Nomura, faut dire) qui vous permettra de prendre vos marques rapidement au sein du casting et des ruelles de Shibuya.
Côté bande-son, Takeharu Ishimoto, le compositeur, a mis un point d’honneur à représenter les différents styles musicaux qui écumaient le quartier à l’époque. En résulte une OST éclectique, superbement bien interprétée qui vous plongera immédiatement dans l’ambiance des différents endroits que vous pourrez visiter. À noter que les titres ajoutés à mesure de l’évolution de The World Ends With You sont présents dans cette version, et que vous pourrez même les écouter à loisir dans le jeu en achetant la bande-son chez les disquaires répartis dans Shibuya. D’ailleurs, pour vous donner un aperçu…
Une mention Final Remix qui a son importance
Outre le plaisir de retrouver TWEWY sur Nintendo Switch, qu’apporte vraiment The World Ends With You -Final Remix- ? Square Enix a été assez clair sur ce point lors de sa campagne de communication, puisque les joueurs de ce portage auront la possibilité de mettre la main sur une toute nouvelle annexe au scénario, apportant deux nouvelles protagonistes, l’une totalement « kawai » qui est cette toute nouvelle Faucheuse à l’apparence très juvénile, et l’autre qui semble être une Joueuse bien mystérieuse.
Il sera aussi possible de se frotter à des combats plus complexes sous la forme de challenges avec handicaps, votre vie descendra toute seule, entre autres, et il faudra donc être rapide et efficace pour s’en sortir.
Ce n’est pas un hasard si TWEWY figure dans l’ouvrage Les 1001 jeux auxquels il faut avoir joué dans sa vie ! Entre son excellente bande-son, des graphismes au charme certain et son scénario qui ne cesse de s’étoffer à mesure que le jeu progresse, nous ne pouvons douter que The World Ends With You -Final Remix- fera des heureux. Cependant, il s’adressera à un public averti, qui saura un minimum à quoi s’attendre, les acharnés de productions AAA risquant d’être rapidement désarçonnés par l’expérience atypique de cette production qui proposera, mine de rien, de riches heures de jeu.
Quant à savoir si le jeu en vaut la chandelle pour les adeptes de la première heure, nous vous dirons simplement que les améliorations apportées depuis 2008 (son année de sortie en Europe) sont notables et bienvenues, et que l’impression de redécouvrir le jeu est bel et bien là. À voir selon vous si les possibles parties en coopération et l’ajout scénaristique justifiera les 39,99€ demandés.