Sorti le 22 novembre 2013 en Europe et aux Etats-Unis sur Nintendo 3DS, The Legend of Zelda: A Link Between Worlds est la suite chronologique de The Legend of Zelda: A Link To The Past, sorti 23 ans plus tôt. Edité et développé par Nintendo, A Link Between Worlds est le seul épisode inédit à avoir profité de la 3D de la machine et fait donc la part belle au titre par rapport aux rééditions The Legend of Zelda: Ocarina Of Time et The Legend of Zelda: Majora’s Mask.
Test de The Legend of Zelda: A Link Between Worlds sur 3DS
Link, ce héro… mais surtout cet apprenti forgeron !
On ne le présente plus, Link, ce petit Hylien au capuchon vert, équipé de sa fidèle épée de Légende et de son bouclier, qui traverse plaines et montagnes pour sauver bien souvent son irrésistible princesse Zelda. En revanche, un peu d’histoire ne nous fera pas de mal pour replacer cet épisode dans son contexte. Dans la chronologie de la saga, The Legend of Zelda: A Link Between Worlds se déroule après Ocarina of Time, dans un des trois univers parallèles, et plus particulièrement dans l’univers où Link n’aurait pas réussi à empêcher Ganondorf de s’octroyer la Triforce. Les sept Sages de Lumière seraient tout de même parvenus à le renfermer dans le monde des Ténèbres et à y sceller l’accès. Après avoir sauvé Hyrule une énième fois en anéantissant les plans d’Agahnim dans A Link To The Past, nous nous retrouvons, bien des années plus tard, en ces mêmes lieux dans A Link Between Worlds pour une quête sensiblement la même.
C’est une fois de plus dans votre lit que va commencer votre périple. En retard à son travail de futur forgeron, votre patron vous demande de ramener une épée à un garde du château d’Hyrule. Une fois retrouvé, vous faites la rencontre de Yuga, un sorcier « en quête de beauté » (le pauvre en aurait bien besoin) qui fait la collection de tableaux. Et qu’on se le dise je ne parle pas de Picasso ou de Monet. Non, le bougre transforme et enferme les gens qu’il rencontre en tableaux. C’est en voyant Céles, une descendante des 7 Sages, que l’on apprend que Yuga est en quête de transformer les 7 descendants de ces Sages, dans le but de ressusciter Ganondorf, ce vil Seigneur du Mal. Notre bienveillant et courageux (ou suicidaire) Link, s’oppose alors au sorcier mais ne fait pas le poids et se fait lui aussi transformer en tableau. Muni d’un bracelet spécial, Link est tout heureux de voir que le maléfice qui lui a été jeté n’a pas eu l’effet escompté, à savoir le figer pour l’éternité sur un mur. Mieux encore, notre petit guerrier peut désormais se transformer à sa guise en tableau, et ainsi déjouer de nombreux pièges et impasses, mais peut surtout passer du Monde de la Lumière (Hyrule) vers le Monde des Ténèbres (Lorule) par le biais de failles.
Des tableaux d’art et l’art des tableaux !
Si tout le jeu tourne autour de son gameplay innovant sur lequel on reviendra plus en détails par la suite, on ne va pas s’empêcher de parler pour autant du reste. Et qui dit épisode sur 3DS, dit forcément critique de la 3D. Précisons que je ne suis pas un adepte de la 3D stéréoscopique à la base, mais je reconnais bien volontiers que celle-ci est exploitée avec brio et qu’elle s’adapte parfaitement à ce titre. Cependant, les moins enclins à la 3D pourront s’en passer sans léser le plaisir de jeu. Les graphismes en tant que tels sont fins et beaux avec des couleurs vives dans les plaines d’Hyrule et plus ternes dans celles de Lorule, cela va de soi. Néanmoins, si mes plus profondes réminiscences resurgissent avec des titres comme Ocarina of Time ou Majora’s Mask et me plongent dans une nostalgie à faire pâlir une Skulltula, les graphismes de A Link Between Worlds m’ont semblé un peu trop enfantins à mon goût. Rien de bien méchant ceci-dit, d’autant que je ne doute pas que cela plait et plaira à beaucoup d’entre vous. Une fois les détails visuels passés au peigne fin, on peut s’attaquer à un des points qui pourrait rendre The Legend of Zelda incontournable, ses OST (les musiques si vous préférez). Et je suis bien heureux de vous dire que cet épisode ne déroge pas à la règle. C’est Ryo Nagamatsu, compositeur de Super Mario Galaxy 2 ou du plus récent Mario Kart 8, qui s’est prêté aux arrangements et aux nouvelles compositions. Bien entendu, les thèmes récurrents sont toujours présents, de la ballade en plaine d’Hyrule à la Berceuse de Zelda, en version réarrangées. Si cette dernière jouée en partie à la harpe ne m’a pas fait couler de larmes remplies de mélancolie (un jedi n’a pas la larme facile), elle m’aura tout de même pris aux tripes au point de poser la console et d’en écouter l’intégralité du morceau plusieurs fois. Les nouvelles musiques sont toutes aussi réussies pour notre plus grand plaisir. Au total, c’est plus de 2h20 de purerégal pour nos oreilles.
Un gameplay efficace mais trop simple !
Il est bien beau de pouvoir se transformer en fresque quand bon nous semble et parcourir les murs parce que c’est plus fun que de marcher sur la terre ferme, mais qu’en est-il réellement de son utilité et de son efficacité ? Il faut bien le reconnaître, les développeurs de A Link Between Worlds ont réussi à mêler originalité et pertinence. Les allers-retours entre Hyrule et Lorule au travers des failles sont une chose, mais les différents secrets des deux mondes ne pourront être révélés qu’à ceux qui appréhendent au mieux cette fonction. Si certains sont plus ou moins évidents, d’autres vous demanderont une certaine réflexion. Il vous faudra par exemple faire de longues traversées sur des murs pour contourner des falaises et récupérer des quarts de cœur ou autres objets. Mais une fois le mécanisme bien en main, vous n’aurez que trop peu de difficulté à tout explorer. Et il est bien là le point noir de ce Zelda : la difficulté. Et cela ne concerne malheureusement pas que les quêtes annexes. La quête principale est tout aussi facile et ne dispose pas de suffisamment d’éléments qui vous donneront du fil à retordre. Comptez entre 15 et 20 heures pour sauver Hyrule, auxquelles on peut rajouter 5 heures de plus pour les quêtes annexes. Parlons-en des quêtes annexes. On en retrouve quelques unes plutôt agréables à faire et amusantes. On retiendra notamment un mini-jeu de baseball dans lequel vous devrez casser des jarres, ou encore l’enclos à cocottes, où il vous faudra faire preuve de réflexes pour éviter d’énormes poules qui vous foncent dessus. Et puis, c’est à peu près tout. La grosse quête annexe de cet opus, mis à part la récupération des fragments de cœur, est celle des Ti’Gorneaux qui consiste à rapporter à Big’Ornette ses 100 Ti’Gorneaux qui se sont perdus, 50 dans Hyrule, 50 dans Lorule. Mais là encore, rien de sorciers. Là où trouver les Skulltulas d’Or dans OoT relevait du masochisme pur et simple, ici vous êtes pris par la main. Déjà sur la map, où est répertorié le nombre de mollusques restants par zone, mais aussi par le petit cri qu’ils poussent lorsque l’on passe à proximité, rendant le plaisir de recherche très superflu.
Une liberté contraignante…
Dès le début de l’histoire, vous faites la connaissance de Lavio, un personnage à l’accoutrement des plus étranges (il est déguisé en lapin violet). Cet opportuniste s’est installé chez vous pour monter son magasin d’armes et objets. Si au cours des premiers pas du jeu, seul l’Arc vous est loué pour 10 rubis, vous pourrez acquérir toutes les armes et tous les objets quand bon vous semble. Deux possibilités nous sont offertes pour cela : la location ou l’achat. Si la location coûte beaucoup moins cher, elle aura l’inconvénient de vous voir dépouillé de vos objets lorsque vous mourrez. Vous pourrez de nouveau les relouer ou les acheter. L’achat vous permet, quant à lui, d’acquérir définitivement l’objet souhaité pour tout le restant de l’aventure en l’échange de plusieurs centaines de rubis. Une fois encore, la facilité du jeu fera que vous ne mourrez que très rarement (voire jamais) et que la location sonnera comme un achat définitif. Pour les moins habitués du genre, qui périraient plus souvent aux combats, sachez que la récolte de rubis est très rapide, et surtout sans véritable limite ( 9 999 max). Ce qui fait que vous pourrez acheter tous les objets très rapidement au cours du jeu sans risquer de les perdre à votre prochaine mort. Ce nouveau principe vous permettra en réalité de faire tous les Temples dans l’ordre que vous aurez choisi et confère ainsi une grande liberté de déplacement. Mais si comme moi, le cheminement classique et habituel des Zelda ne vous dérange pas, vous risquez de ne pas voir cet avantage à sa juste valoir. Où est le plaisir de fouiller un temple et de voir Link, les yeux écarquillés, sortir un Super Grappin d’un coffre trois fois plus grand que lui et de le faire léviter au dessus de ses mains ? Au lieu de ça, vous arrivez devant un Temple, vous voyez bien souvent un symbole représentant un objet à l’entrée. Vous n’avez plus qu’à vous approprier cet objet chez Lavio et c’est parti pour déjouer les pièges du donjon et exterminer le boss ! N’en déplaise à certains, ce système m’a pas mal rebuté. Notez qu’un mode « difficile » est débloqué à la fin de la première partie et qu’il donne plus de sens au système de location et à sa perfidie. Avis à ceux qui veulent s’y remettre…
Conclusion The Legend of Zelda: A Link Between Worlds
Avec cet épisode inédit sur 3DS, The Legend of Zelda: A Link Between Worlds saura vous satisfaire très largement. Si l’histoire reste classique, et après tout c’est ce qu’on veut, le système de transformation en tableau est, lui, très original et surtout très bien exploité par les développeurs. On sera donc heureux de repartir à l’aventure avec notre petit bout de chou tout de vert vêtu armé jusqu’aux dents pour affronter ce terrible Yuga. Ce titre ravira dans l’ensemble tout le monde, surtout les jeunes qui n’ont pas grandi avec Link, et qui découvriront cet univers pour la première fois, mais ne laissera pas indifférents les plus fidèles d’entre vous, malgré des graphismes certes bien réalisés mais un peu trop enfantins. Cependant, la simplicité du titre, notamment des quêtes annexes, vous fera sans doute regretter les précédents opus. Enfin, sachez que les musiques de The Legend of Zelda: A Link Between Worlds sauront vous faire oublier à elles seules ces petits défauts… ou presque.
Si vous êtes fan de la série, je vous invite à lire le dossier de The Legend of Zelda: une histoire mythique, de notre cher Craaazy Geek !