Sorti il y a quelques années au Japon, The Legend of Heroes: Trails of Cold Steel débarque enfin chez nous sur PlayStation 3 et PlayStation Vita. Ce J-RPG développé par Falcom à qui l’on doit l’excellente série Ys s’est trouvé une nouvelle licence avec The Legend of Heroes. En effet, cet opus n’est que le premier d’une série et a servi de galop d’essai au développeur pour apprivoiser les machines de Sony. Que vaut finalement ce titre obscur qui arrive chez nous bien tard ? Réponse tout de suite.
The Legend of Heroes: Trails of Cold Steel : Un JRPG au lycée
La classe … VII
The Legend of Heroes: Trails of Cold Steel vous propulse dans le monde d’Erebonia et vous propose d’incarner le jeune Rean Schwarzer qui entre dans les études supérieures. Il intégrera une toute nouvelle classe, la Classe VII. Le lycée militaire a en effet décidé de créer une classe spéciale dans laquelle seront mélangés les élèves sans distinction de classe sociale. Car à Erebonia la noblesse est très présente et il parait impensable de se mélanger aux roturiers. Cela entraînera quelques frictions entre deux de vos camarades qui sont chacun issus d’une des deux classes. On retrouve également un concept proche de celui de Final Fantasy Type-0 qui proposait au joueur de vivre à la fois la vie estudiantine mais également de participer à des missions en territoire ennemi. Ici, les actions réalisables au lycée vous feront vous rapprocher de vos collègues en passant un peu de temps avec eux tout en remplissant des missions plus ou moins intéressantes en parallèle. Régulièrement vous serez ensuite envoyé dans une région éloignée pour remplir des quêtes et aider des villages. Et le schéma se répète inlassablement. Le joueur attendra longtemps avant que le scénario commence à démarrer. Et c’est là le premier point noir du titre puisque faire le coursier est sympathique mais l’histoire n’avançant qu’à pas d’escargot, le joueur impatient aura vite fait de se lasser. Dommage. Mais il faut savoir que The Legend of Heroes: Trails of Cold Steel est le premier d’une saga et qu’il place à la fois l’histoire et les personnages en vu d’un deuxième volet beaucoup plus développé scénaristiquement.
PS2 HD ?
Si l’univers du jeu est sympathique on peut déplorer une qualité graphique assez basique. Si les personnages sont plutôt bien modélisés, les décors et les animations sont eux un cran en dessous de ce que l’on est en droit d’attendre sur PlayStation 3. De même, les différents effets de lumière sont loin d’être transcendants. Les personnages sont des archétypes de ce type de jeu et il ne faut pas s’attendre à du jamais-vu de à ce niveau-là non plus mais ils assurent le job en ayant tout de même une personnalité. Côté ambiance sonore, The Legend of Heroes: Trails of Cold Steel souffle le chaud et le froid. On a d’un côté des thèmes très bons qui restent en tête une fois la console éteinte et de l’autre des thèmes agaçants par leur simplicité et leur répétitivité. Au niveau des dialogues même refrain, si les doubleurs sont pour la plupart très bons et arrivent à incarner leur personnage stéréotypé à la perfection, on regrette que certains dialogues ne soient pas doublés. Par exemple plusieurs personnages discutent entre eux et seul Rean, le héros, n’est pas doublé alors qu’il l’est le reste du jeu. Étrange. On pourra aussi pester contre l’absence de doublage japonais puisque dans un jeu typé « manga » on apprécierait d’autant plus ce type de voix. Un autre gros point noir du soft concerne sa localisation. En effet, The Legend of Heroes: Trails of Cold Steel n’est traduit qu’en anglais. Il aurait été de bon ton en 2016, pour un titre qui a environ 3 ans, de le traduire en Français. D’autant plus pour une série qui cherche de nouveaux fans. Un choix regrettable.
Gameplay au Quartz !
Si le bilan n’est pour le moment pas très reluisant pour The Legend of Heroes: Trails of Cold Steel sachez qu’il n’a pas que des défauts. On dit souvent qu’un bon JRPG peut être sauvé par son système de combat et d’évolution. Et bien c’est le cas ici. Les combats se déroulent au tour par tour avec sur la gauche de l’écran l’ordre d’action des personnages avec en temps réel la future position selon l’action sélectionnée (utiliser la magie vous retardera plus que de simplement attaquer physiquement par exemple). De même, chaque personnage possédera un ARCUS, un équipement sur lequel il devra insérer un Orbe. Il s’agit en gros d’une pierre magique augmentant les caractéristiques du personnage. De plus, le joueur devra débloquer des slots supplémentaires sur son ARCUS pour y insérer des quartz. Ces derniers pourront être des nouvelles magies (soin, feu etc) ou des compétences passives (+10 en force par exemple). Pour obtenir des quartz il vous faudra soit les trouver dans des coffres, soit les fabriquer. Pour cela vous devrez cumuler assez de Sepith. Dans The Legend of Heroes: Trails of Cold Steel les ennemis vaincus ne donnent pas d’argent mais des Sepith (il en existe de chaque élément). Revendus, ces derniers vous procureront de quoi vous équiper plus convenablement chez les divers marchands. Mais il vous faudra également les économiser puisqu’ils vous permettent de débloquer les fameux slots pour vos personnages. Mais ce n’est pas tout ce qu’offre le titre.
Link Attack !
Les combats sont donc dynamiques entre les attaques physiques et la magie. Mais les personnages disposent également d’une superbe capacité nommée Craft. Cette dernière utilise des points CP qui se régénèrent automatiquement au fil des combats. Vous disposerez ainsi de différents types de Craft comme celui qui augmente la défense des alliés ou encore celui qui attaque toute une rangée d’ennemis avec l’élément Vent. De même, au fur et à mesure que vous avancez dans le jeu, vos personnages seront à même d’utiliser des S-Craft. Des attaques uniques et ultimes se caractérisant à l’écran par un déluge d’effets spéciaux. Rean enflammera ainsi par exemple son katana pour découper tous les ennemis à l’écran avec une puissance incroyable. A savoir qu’utiliser un S-Craft consommera tous les CP du personnage et qu’il doit en posséder minimum 100 (pour un maximum de 200). A n’utiliser qu’avec parcimonie donc. Pour achever ce concept de combats dynamiques, Falcom a pensé à intégrer les Link Attacks. Concrètement vous « liez » deux personnages entre eux et dès que l’un brise la garde d’un ennemi alors le deuxième peut enchaîner une attaque physique par dessus. Par la suite, vous pourrez même achever carrément un ennemi. Le niveau de Link dépend de vos affinités avec les autres personnages et c’est là que les quêtes d’amitié prennent tout leur sens (même si le niveau monte également au fur et à mesure de l’histoire). Les quêtes annexes sont ainsi nombreuses et vous aurez même l’occasion de pêcher ou de jouer à un jeu de carte appelé Blade si le cœur vous en dit.
Conclusion de The Legend of Heroes Trails of Cold Steel
The Legend of Heroes: Trails of Cold Steel est-il un mauvais jeu ? Non car il est sauvé de la noyade par un système de combat et d’évolution excellents. On pourra bien sûr déplorer des graphismes en deçà de ce que l’on peut attendre d’une PlayStation 3 et un scénario qui n’avance pas assez rapidement mais ceux qui aiment l’idée d’incarner des lycéens à la fois en cours et en guerre peuvent sans doute se laisser tenter. L’absence de traduction française peut être un frein mais l’anglais pratiqué est relativement accessible. Les fans de JRPG en manque peuvent sans doute s’intéresser à ce titre malgré ses défauts puisqu’il installe toutefois une excellente base pour la suite qui s’annonce bien meilleure et a le mérite de proposer une aventure sympathique avec une durée de vie plus que correcte.