Hironobu Sakaguchi a-t-il réussi a créer l’un des plus beaux JRPG de cette génération ? Très attendu au tournant, le créateur de la mythique série Final Fantasy a su éviter le piège des répétitions et (presque) réinventer le JRPG sur fond d’histoire touchante et de combats frénétiques. The Last Story est-il pour autant indispensable sur Wii ? Réponse dans le Test de la rédaction.
Test de The Last Story sur Wii
Il était une fois
Bon côté scénario le studio Mistwalker ne réinvente pas la roue : un grand méchant qui dirige une île sur fond de complots politiques aux coeurs desquels se retrouve propulsée une sympathique bande de mercenaires, habituée à vivre au jour le jour et au bon gré des contrats qu’on lui propose. Jusque là rien de vraiment transcendant si ce n’est que l’on s’attache très vite aux membres de cette bande, notamment grâce au doublage des très réussi des voix. Les producteurs ont fait le choix risqué mais payant de prendre des acteurs des quatre coins du Royaume-Uni dont les différents accents viennent agrémenter des dialogues qui seraient sinon rapidement devenus ennuyeux et génériques. La joyeuse bande est dirigée par Dagran, chef charismatique qui se bat pour obtenir le respect des gens. Syrenne prend quant à elle le cliché de la potiche du groupe à contre pied grâce à son penchant prononcé pour la bouteille, et même Zael, qui rêve de chevaliers et de princesses à sauver, ne sombre pas dans la niaiserie la plus totale. Quoi de plus naturel donc pour lui que de prendre sous son aile la jeune Lisa dont le passé mystérieux va piquer sa curiosité et précipiter le groupe dans une aventure épique.
Techniquement solide
La ville principale de l’île, Lazulis, est grande et regorge de détails, et c’est un vrai bonheur que de se perdre dans ses ruelles étriquées et animées. Hélas, si vous espériez un monde ouvert riche à explorer c’est raté. Lazulis city sert principalement de (très beau) hub pour la plupart des quêtes, et le déroulement de l’histoire, malgré quelques quêtes secondaires sans impact, se fait de façon très linéaire. Ici on troque les arbres de talents des personnages contre la panoplie complète de la fashion victim de la coloration d’armures…. Tels sont les apanages du JRPG. Techniquement le titre n’exploite pas à fond les possibilités de la Wii, mais cette limitaion ne vient jamais gâcher le plaisir du jeu. Les décors sont magnifiquement dessinés et, à une ou deux exceptions près, la fluidité du jeu n’est pas entachée de ralentissements. La bande son magistrale est signée par le non moins légendaire Nobuo Uematsu qui avait déjà composé la musique de Blue Dragon et Lost Odyssey, les deux derniers titres majeurs dirigés par Sakaguchi. C’est dans les phases de combats que le patron des studios Mistwalker nous surprend le plus. Abandonnant le sacro-saint tour par tour qui a fit la gloire de la série Final Fantasy, on se retrouve projeté dans des combats en temps réel variés et vraiment haletants. Il faudra trouver couverture derrière un rocher avant d’attendre le bon moment pour surgir et décocher un tir d’arbalète. D’autres phases du jeu feront appel aux qualités d’infiltration de Zael, et l’on ne peut s’empêcher de sourire au petit clin d’oeil adressé à Metal Gear Solid. Il faudra également donner des ordres à ses coéquipiers et gérer toute la batterie de sorts habituelle (glace, feu, soin, etc.), toujours en prenant de soin de les placer tactiquement au bon endroit. Et si le dénouement d’un combat semble compromis, Zael dispose aussi d’une provocation, attirant un instant sur lui le feu ennemi et permettant au reste de son équipe de caster des sorts tranquillement. Point d’orgue du jeu : les combats de boss, plus beaux les uns que les autres.
Une référence du RPG sur Wii
Si The Last Story n’est pas très difficile, il faudra tout de même une bonne vingtaine d’heure de jeu pour en venir à bout la première fois. Et comme c’est la mode en ce moment, le mode New Game Plus débloquera le mode multijoueurs grâce auquel on pourra affronter des boss en co-op ou se frotter à un autre joueur dans un mode deathmatch. Au final c’est un jeu vraiment envoûtant que nous livre Sakaguchi, qui une fois de plus, réussit parfaitement la recette du JRPG. Un scénario prenant, des personnages attachants, un système de combat dynamique et bien pensé, c’est sans conteste l’un des meilleurs RPG disponible sur Wii. Incontournable pour les fanas du genre…