Alors que des souvenirs du Vietnam nous hantent à la moindre pensée sur Tennis World Tour premier du nom, nous abordons Tennis World Tour 2 avec une grande part d’appréhension. Bugs en tous genres, crashs, gameplay insipide, et arnaque pure et simple aux consommateurs, le moins que l’on puisse dire, c’est que cette nouvelle licence du jeu de tennis ne démarrait pas sous les meilleurs auspices.
Pour autant, Nacon (le nouveau pôle gaming de Bigben) persiste et signe en tentant d’apporter une réponse aux joueurs déçus. Pour cela, ces derniers ont mis le studio Breakpoint sur la touche, afin de lancer Big Ant Studios sur le projet, une équipe ayant déjà accouché des plutôt intéressants AO Tennis 1 et 2, et c’est ce point précis qui nous laissait entrevoir une petite lumière au bout du tunnel.
Sans repartir complètement de zéro, mais en tentant de corriger et d’améliorer le précédent titre, Big Ant Studios ont-ils réussi à offrir aux fans un Tennis World Tour 2 digne de leurs attentes ?
(Test de Tennis World Tour 2 réalisé sur PlayStation 4 Pro à partir d’une version fournie par l’éditeur)
Tennis World Tour 2 serre le jeu, mais commet encore quelques fautes directes
En arrivant sur Tennis World Tour 2, le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on ressent directement la patte de Big Ant Studios apposée sur l’interface du jeu. C’est d’ailleurs peut-être le seul reproche qu’on leur fera par rapport à l’opus précédent, qui avait au moins pour lui une interface soignée, lumineuse et parfaitement lisible. On rappelle que Big Ant Studios sont ceux qui font aussi AO Tennis, et ça se ressent vraiment à ce niveau.
Les menus sont très sombres, toujours trop épurés à notre goût, ça manque de clarté, et surtout le tennis est un sport ultra coloré, nous aurions donc apprécié être mis dans une ambiance moins déprimante en arrivant sur le jeu. Mais pas d’inquiétude, il ne s’agit que d’un point de détail, ça ne gêne en rien l’expérience, et une fois en jeu, vous oublierez bien vite tout cela.
À partir de maintenant, tout ce que nous allons évoquer ne sera pas nécessairement parfait, mais sera tout de même une évolution très positive en comparaison du premier épisode, dont nous vous invitons à lire le test juste pour comprendre d’où la licence vient, et où elle en est à présent.
Si l’interface semble bien plus austère et insipide, ce n’est pas du tout le cas pour les graphismes qui ont enfin eu une évolution intéressante. Alors n’allez pas non plus espérer voir quelque chose d’aussi beau que dans un NBA 2K, ce n’est clairement pas le même budget, mais petit à petit, on avance, et sur cet épisode, nous arrivons à quelque chose de parfaitement acceptable pour un fan de tennis.
Même si la modélisation des joueurs est parfois un peu éloignée de la réalité, notamment au niveau du visage, force est de constater que les courts sont beaucoup plus animés par le public, que les détails aux abords sont plus fournis, et que l’on a enfin des traces de balle et de glissade lorsque l’on joue sur terre battue.
La génération des traces n’est pas encore parfaite, mais c’est un grand pas qui a été fait sur l’immersion en ce qui concerne les graphismes, et cela apporte déjà une énorme bouffée d’air frais.
Malgré tous ses défauts, ce qui nous avait marqué dans Tennis World Tour premier du nom, c’était sa vision du mode carrière, un élément qui aurait pu être génial si cela n’avait pas été entaché par tout le reste.
Avec Tennis World Tour 2, le mode carrière s’avère mieux maîtrisé, c’est plus carré, mais comme pour le reste des menus, l’interface n’est clairement pas une réussite et l’envie de naviguer dans ces menus aussi festifs que l’enterrement de votre poisson rouge frise le zéro absolu.
Malgré tout, les options sont nombreuses, et vous allez pouvoir gérer le calendrier de votre saison, vos phases de repos pour éviter les problèmes physiques, programmer vos entraînements, évoluer sur le circuit pro étape par étape, et vous retrouverez beaucoup plus de licences officielles dans ce deuxième opus, ce qui en tant que fan de tennis nous a fait grandement plaisir.
Enfin de bien meilleures sensations de jeu
Côté gameplay, nous attendions une évolution majeure du jeu, et encore une fois, même s’il reste du chemin à faire, nous n’avons pas été déçus par ce que le studio nous a proposé. Ils ont repris la base catastrophique du jeu d’origine et ont réussi à y apporter des sensations beaucoup plus agréables.
Tout d’abord, grâce aux nombreuses nouvelles animations apportées aux joueurs, on ressent une plus grande liberté dans le jeu, même si cela conserve certaines limites.
On se retrouve donc toujours avec des animations de coups à plat alors que nous avions demandé un slice, mais cela arrive beaucoup moins fréquemment.
De plus, en termes de liberté de mouvement, même si l’on sent toujours le joueur comme téléguidé à l’approche d’une balle, il l’est beaucoup moins sur les phases de course, et l’on peut enfin se déplacer librement à la réception d’un service.
Dans le cœur du gameplay, les sensations ont aussi été améliorées grâce à une meilleure physique de la balle, que ce soit en fonction de la surface ou de l’effet que l’on souhaite lui donner. Les rebonds sont donc plus « réalistes » et intéressants pour le joueur, puisqu’on se retrouve dans une configuration où le coup effectué aura un réel impact sur la réaction adverse.
Aussi, chose très intéressante qui va dans le sens de l’amélioration des sensations de jeu, la chaleur, la surface, l’horaire et l’altitude sont pris en compte et apportent des modifications sur la hauteur de balle ou encore la vitesse de jeu.
Notons par la même occasion que le passage aux balles neuves durant les matchs augmentera sensiblement la vitesse de jeu, comme dans un vrai match, et ce, le temps du premier jeu effectué avec ces balles.
Aussi, Tennis World Tour 2 a gardé le système de compétences du précédent tout en l’améliorant de manière significative. Nous avons maintenant la possibilité de nous équiper de cartes de compétences afin d’améliorer certains compartiments de notre jeu, et ces cartes sont utilisables durant les matchs de manière active.
C’est-à-dire qu’il n’est plus question de placer des bonus qui s’activeront automatiquement durant le match, mais de choisir des cartes que vous allez utiliser dans les moments que vous jugerez les plus opportuns.
Vous êtes sur un jeu de retour de service un peu compliqué, utilisez une carte qui augmente votre précision en retour. Vous voulez pouvoir déborder un peu plus votre adversaire sur son côté faible, utilisez une carte pour booster la puissance du coup souhaité.
Vous pourrez placer jusqu’à cinq cartes sur votre joueur, une sous-forme de passif qui sera effective toute la durée du match, et les autres actives, comme nous venons de le voir. Dans les faits nous trouvons que l’impact sur le jeu est encore un peu trop léger pour faire une différence vraiment notable.
Pour autant, cela est très intéressant, et va dans le sens de recréer des conditions de match plus « réalistes » et favoriser l’immersion, ainsi que la diversité des styles de jeu. Il y a encore un peu de boulot, mais on va dans la bonne direction.
Pour terminer sur les évolutions de gameplay, nous allons passer à l’apport majeur, à savoir l’ajout d’un timing lors des frappes. Cela n’a sûrement l’air de rien pour les néophytes, mais dans la réalité, le placement et le point d’impact de la balle ont une incidence énorme sur le résultat d’un coup, et c’est un point qui n’avait pas été intégré dans le jeu précédent. On imagine que Big Ant Studios avaient bien retenu cette critique, et ils ont agi en conséquence.
Les sensations de jeu sont donc infiniment meilleures, et comme la vitesse de balle a été globalement augmentée, une erreur de frappe peut vite vous mettre en mauvaise posture.
On a donc enfin de vrais échanges de tennis, avec des points et des phases de jeu qui se rapprochent beaucoup plus de la réalité. Il en va de même lors du service qui s’effectue maintenant en deux temps, avec une première jauge pour ajuster la précision, et une seconde pour maximiser la puissance de la frappe.
Tout ces éléments cumulés font du gameplay de Tennis World Tour 2 quelque chose de beaucoup plus intéressant, et si c’est l’élément qui vous avait fait détester le premier opus, vous devriez beaucoup plus vous y retrouver ici, avec surtout l’envie de revenir sur le jeu plutôt que de le quitter.
Enfin, nous allons nous intéresser à la partie multijoueur qui vous permet maintenant de jouer en double, que ce soit en ligne ou en local, même si en local, il va sûrement falloir s’accrocher pour trouver trois amis fans de tennis au point de vouloir venir passer une soirée sur une simulation plutôt que sur un bon vieux Mario Tennis. Concernant le jeu en ligne, il reprend les bases du précédent titre tout en améliorant le système de classement et le mode compétition.
Il est facile et rapide de rejoindre une partie, les bugs affreux que nous avions par le passé ne semblent plus être que de l’histoire ancienne, et le seul souci que nous avons eu en ligne jusqu’à présent concerne la qualité de la connexion des adversaire rencontrés. Un point qu’il faudrait vraiment améliorer, car avec une latence élevée, jouer au tennis devient rapidement un calvaire plutôt qu’un plaisir.
Eh bien finalement, plus de peur que de mal avec Tennis World Tour 2, qui, grâce à Big Ant Studios, parvient à redresser la barre, et à faire évoluer la licence dans la bonne direction. Le jeu est bien plus vivant, les sensations infiniment meilleures, et les matchs commencent vraiment à ressembler à du vrai tennis, ce qui n’était vraiment pas gagné. Nous sommes les premiers étonnés, mais ce nouveau titre parvient sincèrement à créer quelque chose d’intéressant, quelque chose qui nous donne tout à fait envie de revenir sur le jeu pour affiner notre skill.
Cependant, tout n’est pas encore parfait, et l’on notera une interface un peu triste (vraiment), un système de cartes de compétences largement améliorable afin de lui donner un impact plus important, ainsi qu’une grande marge de progression concernant la qualité du gameplay, malgré déjà de superbes améliorations.