Sushi Striker est le fruit d’un partenariat entre Nintendo et le studio de développement indépendant Indieszero (Electroplankton, NES Remix et Theatrythm Final Fantasy) afin d’apporter du sang frais à la Nintendo Switch. Après un premier trailer qui avait levé un sentiment de doute de la part des joueurs à l’E3 l’an dernier, il a su petit à petit faire germer l’envie à coups de petites informations dévoilant un puzzle-game nerveux et délicieux à chaque nouveau trailer. Mais la nouveauté va-t-elle s’estomper ? Du format mobile appliqué à la Switch, même épaulé par l’éditeur, peut-il laisser une empreinte durable dans notre esprit ?
Sushi Striker – Trêve de baguettelles
Qu’est-ce qu’on regarde aujourd’hui ?
Sans plus épiloguer sur le scénario que l’on ne l’a déjà fait dans notre preview, Sushi Striker met en scène les aventures de Musashi, un jeune orphelin privé de sushis. Alors qu’il rencontre un sushiste confirmé (artiste martial maîtrisant le combat avec des sushis), notre héros fait également la connaissance de sa première sushinité (familier invoquant des sushis) et celle de ce plat succulent. Il se met donc en chasse d’aventure afin de faire découvrir au monde cette cuisine délicate tout en combattant la République, vainqueur de la Grande Guerre des sushis et ayant interdit ces derniers.
Passée une introduction des plus sommaires, Sushi Striker se met en scène comme un animé. Il reprend tous les codes des shônens classiques avec une subtilité des plus relatives. Ainsi, on retrouvera dans Sushi Striker : un héro plat et stupide mais passionné, son rival qui l’est d’autant plus (stupide et déterminé), une fille mystérieuse qui attisera sa convoitise, un gamin doué en bricolage et toute une ribambelle de méchants des plus sommaires au plus charismatiques. Charismatique reste en revanche un bien grand mot puisque tous les échanges entre personnages, quand ils ne sont pas représentés par des scènes animées, se font par des one-liners à l’intérêt limité. En bref, tous les clichés qui sont autant d’écueils dans les animés sont présents. Mais bon, ce n’est pas insurmontable.
Un gameplay à la baguette
Ce qui fait le sel d’un puzzle-game reste sa jouabilité. Et sur ce point-là, Sushi Striker remplit bien son rôle. Sur un écran riche en couleurs, des assiettes défilent sur des tapis devant vous et votre adversaire. Le principe est de relier entre elles toutes ces assiettes selon leurs couleurs. Un ordre de puissance est établi avant chaque combat avec des assiettes infligeant plus de dégâts que les autres. À vous donc de relier le plus d’assiettes possible entre elles tout en sachant qu’une fois les deux premières assiettes liées, il ne vous restera plus que 7 secondes pour relier le maximum possible. Notez également que d’un combat à l’autre, le sens de défilement des tapis peut être différent.
Une fois les règles établies, un certain nombre d’éléments peuvent affecter votre partie dans votre sens ou celui de votre adversaire. En effet, les familiers que vous pouvez équiper dans Sushi Striker (au nombre de 3 maximum et 2 en réserve) vous offriront leurs pouvoirs afin d’inverser le cours de votre combat. Bonus pour vous, afflictions pour l’adversaire ou changement de la vitesse de défilement des tapis, tout est disponible et c’est à vous que revient de trouver le style qui vous plaît. Seulement sachez que vos adversaires aussi en seront équipés, certains les protégeant même de tel ou tel poissons rendant certains de vos familiers beaucoup moins efficaces. Un bon nombre d’objets peut vous aider à influencer le dénouement d’un match difficile. Ces objets à usage unique vous permettront entre autres de revenir à la vie une fois vos PV épuisés.
Enfin, des missions spéciales où vous devez désamorcer des bombes ou autre pièges dans le temps requis au défilement ponctueront aussi votre partie. Ces missions apportent clairement de la profondeur à votre aventures et à vos joutes, vous forçant à privilégier des approches différentes selon la mission choisie.
C’est clairement le petit plus que nous apporte Sushi Striker. Ce faisant, il passe du statut de puzzle-game à puzzle-game compétitif qui rappellera des parties endiablées en multijoueur de Tetris ou de Docteur Mario pour ne citer qu’eux. De surcroît, cette sensation reste perceptible même en solo et abreuve cette addiction qui se développe insidieusement. Parce qu’il est difficile de ne pas céder au plaisir de revenir faire des parties rapides. Un combat prend rarement plus de 2 minutes. Et chacun est accompagné de mini-challenges qui vous apportent des bonus d’expérience. Alors, pourquoi ne pas céder au plaisir ?
Au menu ou à la carte ?
Il y a clairement à boire et à manger dans ce Sushi Striker, ce qui reste un comble quand on considère qu’on parle d’un jeu qui met en avant tout un pan de la gastronomie japonaise. Tout d’abord, la console le permettant, il vous est à la fois possible de jouer avec ou sans télévision, en tactile ou en manuel. Marre de vous tirer la bourre contre des CPU trop faibles pour vous ? Vous pouvez toujours vous lancer simplement dans un match en multijoueur local ou sur Internet. Agacé par la rapidité des tapis ? Un mode vous permet également d’affronter un set de puzzles préétabli dans lequel vous devez réunir toutes les assiettes d’une même couleur sans en rater une seule.
Enfin il y a comme un appel de nostalgie dans ce titre. D’abord il fera forcément écho aux fans de manga qui pourront facilement plonger pour le charme de ce soft à l’accent singulier. Ces mêmes fans pourront ensuite grincer des dents quand ils découvriront le doublage anglais qui manque cruellement de saveur malgré l’implication des doubleurs qui se sont appliqués pour donner la réplique aux personnages. Mais encore et surtout, il y a comme un petit côté Pokémon dans ce jeu qui est des plus plaisants. Chatoyants et mignons, les familiers qui vous accompagnent en montant de niveau prendront de nouvelles formes inédites. Ces formes influent aussi sur leur puissance en combat. Donc les pokéfans pourront trouver dans Sushi Striker le réconfort de la recherche de toutes les sushinités et de leurs différentes formes.
Conclusion Sushi Striker
Difficile de considérer Sushi Striker comme un indispensable sauf si vous êtes fan de puzzle et en manque sur Switch. En revanche, il faut reconnaître que le genre mobile s’adapte très bien au style de la console autant en tactile qu’en physique. Sa prise en main facile permet de rivaliser avec la nervosité des autres qui sait quand même se montrer un peu délicate à appréhender. Mais les pénalités encourues en cas de défaite restent très douces. Si douces même que la frustration ne prends jamais le pas sur le plaisir. Un cocktail d’éléments addictifs saupoudrés de référence à l’animation japonaise, de couleurs et de sushis.